Flores Island, que du bonheur !

 Vendredi 13 octobre

Une nuit sur la terre ferme dans un vrai lit avec une vraie douche… J’entends encore Lily hier soir tout juste sortie de la salle de bain « Maman, ça fait trop du bien une douche, même froide ! » On ne prend vraiment conscience de son confort que lorsqu’on le perd (et même seulement 4 jours 😉). Et puis ce coucher de soleil de la chambre… Nous sommes séduits !

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Séduits et très fatigués de notre « trip » en mer. Nous aurions peut-être dû attendre 1 jour avant de repartir aussitôt. C’est trop tard, nous avons déjà réservé les services d’un guide pour les 4 prochains jours. Et puis Labuanbajo, pourtant décrite comme une superbe ville portuaire dans le Lonely, ne nous inspire pas. Au passage, « Lonely » n’est pas toujours de bon conseil.

Le nom de l’île « flores » lui fut léguée par des marins portugais. Ils sillonnaient la région en quête d’épices, mais ne trouvaient que des fleurs : « flores » en portugais.

Un petit aperçu de l’île ici

Nous avons hésité entre repartir en avion dès notre arrivée ou traverser l’île d’Ouest en Est et repartir de l’aéroport de Maumere pour Java. En consultant quelques blogs de voyageurs, nous avons décidé de nous laisser séduire par ce qui promet d’être un joli « road trip » à travers les terres.

Traverser Flores, c’est 4 jours au minimum car pour rejoindre Maumere, c’est une route et une seule de 670 km, la TransFloresienne. Une route en amélioration rapide certes mais une route sinueuse, tortueuse, une route « comme pour aller au ski » dirait Lily. Une route où 40km/h c’est la vitesse de croisière 😉

Deux choix s’offraient à nous, voyager avec les bus locaux de ville en ville : il faut compter 5h en moyenne pour rejoindre une ville ou avoir recours à un chauffeur avec le même temps de trajet tout en profitant de ses connaissances pour découvrir au mieux les richesses que nous offrent Flores et croyez-nous il y en a !! C’est cette dernière option que nous avons choisi. Et nous ne le regretterons pas ! (en fin d’article les coordonnées).

8h40 – Emanuel (oui Emanuel car la population ici est à 85% catholique) nous attend devant notre pension de LabuanBajo. « Hello ! » Les présentations faites, nous voilà parti. Dès le départ, Emanuel semble attentionné avec les enfants. Il vient lui-même d’être papa depuis 13 jours d’un petit garçon « Nakalino ».

Aujourd’hui, notre destination est la ville de Ruteng. Emanuel en est originaire ce qui nous offrira aussi un bon moment de partage plus tard dans l’après-midi.

Cela fait seulement quelques kilomètres que nous avons quitté LabuanBajo et déjà nous entamons une vraie ascension. Voyager à travers les terres de Flores, c’est voyager entre les rizières, les volcans fumants, les lacs, la jungle et les plages, une variété extraordinaire. Vous allez vite comprendre comment Flores est devenu mon coup de cœur Indonésien 😉

1er arrêt sur les hauteurs de LabuanBajo, Lily et Jonas découvrent un nouveau jeu avec cette plante appelée « Princess scared », ses feuilles se replient sur elles-mêmes à notre contact. « C’est trop marrant Maman ! » Nous, nous découvrons les « Macadamia tree ». Il y en a de partout !! Emanuel nous explique que les noix de macadamia sont exportées sur Java pour la fabrication d’huile. Ces noix ne sont pas du tout comestibles, on pourrait tomber malade. Je rêve devant cette profusion d’arbres à macadamia.

Nous poursuivons notre route, la végétation est si luxuriante : des bananiers, des arbres à noix de cajou, des bambous, des arbres à macadamia et ces rizières…

Sur la route de Ruteng, il y a un panorama à ne pas manquer : « Spiderweb Rice Fields ». Emanuel nous y emmène.

Mais avant pause « vomito » pour Lily … Une route de montagne… On dit d’elle aussi qu’elle ressemble à un serpent. C’est une bonne image. De retour en voiture, Emanuel se tourne vers Lily « Don’t forget to smile ! » Lily sourit, c’est gagné !

Quelle chaleur ! Dans les rizières, les hommes et les femmes sont affairés, chacun à sa tâche. Les femmes ramassent les plants et les posent sur le côté, un homme vient les prendre et les amène au bord de la route pour les faire sécher, un peu plus loin, un autre sépare les grains des plantes sur ceux déjà secs. Et les enfants sont là, ils jouent, ils aident.

Arrêt essence, ici le litre c’est 6400 RP, un peu moins de 0,30€ du litre.

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Des enfants marchent le long de la route « No school ?! » Nous sommes pourtant vendredi… Emanuel nous explique que c’est la pause. La pause ? Oui, ici et comme dans toutes les écoles que nous avons rencontré en Indonésie d’ailleurs, l’école c’est du Lundi au Samedi jusqu’à 12h30 parfois 13h. Ils commencent en général à 7h15 le matin et ils ont 2 pauses dans la matinée pendant lesquelles ils peuvent se promener ou aller manger quelque chose. « C’est trop bien Maman !! Ils ont le droit de sortir de l’école ici pendant la récréation 😉 »

« And why they don’t wear an uniform Emanuel ? » Les élèves en Indonésie ont tous un uniforme, la couleur change en fonction des écoles (école privée ou public) et des niveaux. « Because it’s Friday ! » Le vendredi donc pas d’uniforme, nous apprenons que c’est le jour du sport le vendredi, ils peuvent donc venir habillés comme ils veulent. « And also Saturday ! » ajoute Emanuel. Et pourquoi le samedi est un jour sans uniforme aussi ? Alors là, accrochez-vous…

Le samedi c’est le jour de ménage, les élèves viennent à l’école pour nettoyer leur salle de classe, la salle des professeurs et le jardin de l’école. A méditer…

img_4191« Lily, quelque chose à ajouter ?!! » Non rien !

Notre route se poursuit et nous en avons déjà plein les yeux. Cela promet de belles découvertes. Emanuel est très ouvert, c’est un vrai plaisir de pouvoir échanger avec lui.

11h – Nous arrivons au village de Cancar, nous sommes près de ces rizières légendaires appelées « Spider Rice Fields ». Pour avoir une vue imprenable sur ces rizières en toile d’araignée, Emanuel nous arrête dans une petite maison. D’ici, il nous explique que nous allons monter jusqu’à la crête par un chemin en terre.

Le chemin jusqu’à la crête se transforme en cours de sciences 😉 Nous découvrons des arbres à cacao, des caféiers, des plantes à ananas, des plants de pommes de terre locales et d’autres légumes. Jonas est déjà presque en haut, cela fait rire Emanuel « More energy Jonas ! » Ah oui, more !!

D’en haut, l’aspect très particulier des rizières, en forme de toile d’araignée, sautent aux yeux. Emanuel nous en donne l’explication. Au tout début, la maison se trouvait au centre de la rizière et les paysans suivaient la forme du toit de la maison pour faire les plantations.

C’est extraordinaire !

Nous redescendons, il est tard, la faim se fait sentir. Nous finissons la route jusqu’à Ruteng propose Emanuel, là-bas nous pourrons bien manger…

« Agape Café », idéal pour une pause déjeuner dit « Lonely ». La salle est très belle et nous avons faim ! Mais c’est sans compter sur l’impatience de Jonas : aussitôt servi, Jonas se jette sur son plat. Trop tard, il sortait juste du four. Glace, crème, bande et… cloques !

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Ruteng est une ville assez vaste, de premier abord sans grand charme. Emanuel va nous en faire découvrir une autre facette. Rappelez-vous, il en est originaire. Ludovic lui a expliqué sur la route ce matin que je suis maîtresse en France, « like my wife ! » a répondu Emanuel. Il nous propose donc de nous emmener dans une école mais pas n’importe laquelle 😉 Une école de formation au tourisme, son école dans laquelle il a passé sa formation quelques années auparavant. « Oh non Maman, pas encore une école !! » Si Lily, il va falloir s’y habituer 😊

Dès notre arrivée dans la cour, les têtes des salles de classe se lèvent, des sourires et cette envie de venir parler avec nous. Cela tombe bien, nous sommes invités dans une classe. Ce sont des élèves en première année, peu comprennent l’anglais, l’enseignante traduit. Beaucoup de timidité de la part des étudiants (sauf 1 !), Jonas et Lily sont mal à l’aise (cela ne durera pas longtemps pour Lily !).

Ils nous questionnent : d’où nous venons, où nous allons, qui nous sommes, nous leurs parlons de notre aventure de l’année, leurs partageons le blog, avant de partir un élève me demande quelles sont les qualités les plus importantes pour réussir leur année. Je lui réponds ce que je répète à chaque fois à mes élèves « Vous avez le droit de vous tromper mais pas le droit d’abandonner ! » Ils sourient.

Après cette pause « studieuse », c’est un arrêt plus culturel, direction la cathédrale de Ruteng. Emanuel nous dit que la nouvelle cathédrale vaut le détour. Dans le jardin autour, nous avons droit à une séance sportive « Because it’s Friday 😊 » Des enfants et des adolescents sont là, certains plus sérieux que d’autres, pour s’entraîner à un sport de combat. Nous nous asseyons pour les observer. C’est génial ! Ils se prennent au jeu et nous font un spectacle. Avec Lily, on s’y tente aussi… mais nous manquons de souplesse !

https://youtu.be/L6R8NxQq1ow

https://youtube.com/shorts/N6B4hpFTeN8

Dans la cathédrale, il y a un mariage, nous ne pourrons pas rentrer. Ici pas de mariage le samedi la veille de l’office dominicale, on peut se marier tous les jours de la semaine. L’extérieur est déjà très beau.

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Notre journée, déjà bien pleine, va se finir par la visite d’un village traditionnel. Nous sommes curieux de découvrir leurs coutumes. A notre arrivée, des enfants jouent, nous accueillent avec un joli sourire, ce sera notre meilleur souvenir de cette visite…

Le guide du village nous donne quelques explications décousues, sans logique. Nos questions restent dans le flou. Nous en retiendrons que quoiqu’il se passe dans cette communauté, le « chef » a un rôle de médiateur entre les familles et les clans qui y vivent.

Il est maintenant tard, Emanuel nous conduit jusqu’à notre guesthouse « MJR Ticketing » à Ruteng.

Nous avions réservé la veille au soir sur TripAdvisor une grande chambre avec un extra bed. Il faut savoir que les chambres familiales pour 4 sont moins courantes (les touristes sont souvent des backpackers voyageant seuls ou à 2). La deuxième chose à savoir c’est qu’avec TripAdvisor certaines consignes comme « extra bed », petit déjeuner, nombre de personnes…ne sont pas toujours bien communiqués aux partenaires locaux (ici Agora).

Nous en faisons les frais ce soir… «No extra Bed ! » Comment pas d’extra Bed ? La gérante nous explique qu’il nous faut payer un supplément. Ludo tente de lui expliquer que nous avons déjà payer ce surplus. Rien à faire. Il n’apparaît pas sur son bon de réservation.

Il est tard, les enfants sont fatigués, nous aussi. 30 minutes de lutte acharnées d’explications et de savants calculs, les sourires reviennent et la gérante, une charmante japonaise, accepte de nous installer ce lit supplémentaire.

Ludo s’est revu l’espace d’un instant dans le film « La vérité si je mens » à négocier des fermetures éclaires avec un fameux « T’as pas dit zipp !! »

« Is it ok ? » nous demande Emanuel. Yes ! Tout est ok. « Enjoy your sleep »

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Samedi 14 octobre

7h – Jonas est déjà levé « Papa, on va déjeuner quoi ?! » Les repas commencent à devenir lourds avec Jonas, il ne mange que peu de choses et nous voyons bien qu’il a faim. Nous ne savons pas comment faire. Même le petit déjeuner le matin pose problème. Ici, pas de cacao, pas de pain, le lait est du lait en poudre (vous auriez dû voir sa tête quand on lui a amené la tasse !!), pas de céréales et « même le beurre Maman il n’a pas le même goût !! » Nous perdons parfois un peu patience.

Mais ce matin, notre « breakfast is just marvellous ! » Des petits cakes fait maison, des confitures de mangues, des tartines, des mangues et des ananas, une salade de concombre… ! Nous disons au revoir à Jenny, une australienne rencontrée la veille au soir dans la Gesthouse. Jenny fait promettre à Lily « Better English » quand elles se reverront chez elle à Sidney ou en chez nous en France. Lily promet. Nous échangeons nos cartes.

8h30 – Emanuel arrive. Jonas est trop content de le retrouver.

Avant de quitter Ruteng, nous devons passer par la poste pour envoyer un document en France (un clin d’œil à Patricia 😉) Ce sera un petit moment de solitude. Des visages perdus face à nous, aucune de parle anglais… Ah si, un ! Ouf 😊 Nous ne savons pas notre document est arrivera en France mais il est posté.

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Emanuel veut nous montrer le marché local de Ruteng, avec plaisir ! A la fois marché ouvert, puis marché couvert, il y a des étales de partout, des couleurs, des odeurs et des sourires. Lily cherche ses concombres, maman son gingembre ; « Ginger Tea » un véritable remède naturel. Nous achetons également quelques bananes pour la route, elles seront juste fabuleuses avec leur léger goût citronné.

Devant les étals de poisson, je m’arrête. « Ikan Cara » me dit Emanuel « It was very good ! » 

Il est temps de quitter Ruteng, nous avons 5h de route jusqu’ à Bajawa, notre 2nd point de chute sur Flores. A nouveau cette route tortueuse de montagne, « Ramamisa » nous dit Emanuel, nous nous arrêtons sur les hauteurs de ce lac de cratère. Ici, c’est une forêt protégée. « On peut se baigner Maman ?! » Ah non ! « Very Dangerous » Certainement à cause du soufre.

« Maman, tu te rends compte, 2 buffles, 3 chèvres et des sous, ça fait beaucoup pour se marier ! » Jonas repense à notre discussion d’hier sur les coutumes du mariage ici. Oui, ça fait beaucoup 😉

Au bord de la route, quelques singes, Lily et Jonas s’en amusent, Ils leurs jettent une banane « Maman, regarde ! ils l’ouvrent comme des humains !! Ils sont trop intelligents 😊 » Emanuel nous explique que durant la saison chaude, les singes attendent patiemment au bord de la route qu’on leurs donne à manger.

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Il est 11h, nous croisons des écoliers « Week end Emanuel ? » Non pas encore, rappelez-vous le samedi matin, c’est le jour de ménage et de jardinage à l’école. Il n’y a que le dimanche en repos. Nous en profitons pour lui demander les vacances ici. Emanuel sourit « No job, no money ! » Ici, pas de congés payés ! Le seul jour de repos c’est le dimanche. Quant aux écoliers, c’est presque pareil, ils n’ont que 2 semaines de vacances pour les fêtes de Noël et la nouvelle année. « No holidays » … Lily et Jonas ne disent plus rien, nous n’ont plus d’ailleurs !

Pause à Borong « Lunch Time ! » Nous mangeons au Bougainville, plutôt européen comme nom. Pourtant à l’intérieur que des Indonésiens, des rires, une bonne humeur règne ici. Emanuel nous dit qu’on y mange bien aussi et pour pas cher. « Fish, rice and vegetables » Trop bon 😉 Papa et Jonas jouent avec les osselets pendant l’attente, Emanuel se lance avec Lily dans une partie de Puissance 4. Une pause qui fait du bien.

Il nous reste encore un peu plus de 2h de route jusqu’à Bajawa… « Maman, qu’est-ce que je peux faire ? Hein Maman ! » J’improvise un cours d’orthographe ! Emanuel rit d’entendre Jonas réciter « School Time ! »

Sur la route, des bananiers de partout, nous apprenons qu’ils exportent ici toute leur production vers Bali et Java.

Nous arrivons enfin à Bajawa. C’est une petite ville perchée à 1 100m d’altitude encadrée de volcans aux pentes couvertes de forêt. Bajawa est l’endroit idéal pour explorer les villages traditionnels des Ngada. Emanuel nous propose de nous y arrêter, nous sommes encore déçus de la visite du village traditionnel de la veille, nous préférons descendre jusqu’aux sources chaudes. Emanuel est surpris « Are you sure ? » Ok ! Direction Air Panas Malange (Air Panas = source chaude en Indonésien).

Ces sources sont les plus naturelles de la région, elles se trouvent à la base du Gunung Inerie, un volcan au cône parfait, majestueux. 30minutes plus tard, serviettes et maillots de bain, Lily, Jonas et papa se jettent dans un bassin tempéré. Juste avant Jonas a à nouveau risqué quelques cloques supplémentaires, il s’est trompé de bassin ! Il y a deux cours d’eau, l’un chaud, l’autre froid qui se rejoignent dans un bassin tempéré. « Maman !!! Elle est vraiment chaude cette source ! » 😉

Des familles indonésiennes sont là aussi, des enfants se baignent, d’autres se lavent. Un petit garçon tente d’approcher les enfants pour jouer avec eux. Cette ambiance est à la fois joyeuse et pleine de sérénité. Nous, ici, dans cette jungle, avec ses odeurs et ses bruits. Je suis conquise. « On reviendra Maman ?! Dis oui ! » Je crois que les enfants aussi ont craqué !

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18h – Sanian Hotel. Ludo descend et va voir à la réception si tout est ok, pas comme la veille. « It’s ok » me rassure Emanuel. Nous dormirons dans du grand luxe ce soir : une chambre avec salle de bain et toilette, télévision, mini bar, climatisation et l’eau chaude pour environ 45€ ! « Maman, elle est trop bien cette chambre, il y a tout dedans ! » s’exclame Jonas.

Un peu plus tard dans la soirée « Maman, regarde qui il y a ici aussi !! » crie Lily. « Oh Jenny !! » C’est trop marrant de les voir. Nous échangeons sur nos découvertes de la journée. La copine de Jenny nous parle de ce village Ngada, des étoiles plein les yeux, elle ne sait pas comment nous dire que ce qu’elle a vu était simplement merveilleux. C’est dommage… Nous aurions dû y aller…

Emanuel nous attend pour rentrer se reposer « Tomorrow morning, Ngada village ! » Ludo m’explique qu’il a vu avec lui et que c’est ok. Nous partirons plus tôt demain matin et nous nous arrêterons au village. Je souris, je suis trop contente ! Emanuel s’en amuse ; ce village ce n’est pas n’importe quel village…

 

Dimanche 15 octobre

Réveil très difficile ce matin. Nous nous sommes couchés un peu tard hier soir. Nous avons eu un moment d’école avec Jonas après le repas ; l’école a été un peu oublié ces derniers jours entre le trip en bateau et la route depuis 2 jours. « Que des maths maman ! S’il te plaît… » Lecture ! On va faire aussi de la lecture Jonas. Pendant ce temps, Lily a répondu à ses mails et a préparé son prochain article avec papa. Les enfants couchés, je me suis fait chauffer mon Ginger Tea et j’ai passé un long moment sur l’ordinateur, trop long, vu mes yeux ce matin 😉 J’avais encore quelques photos à télécharger pour le dernier article du blog et nous avions aussi surtout à « booker » les billets d’avion de Flores à Java pour dans 3 jours.

L’avion ici c’est comme les chambres, on peut vite se retrouver sans rien où avec les derniers billets « hors de prix ». Depuis notre arrivée sur Flores, nous réservons nos chambres au jour le jour sans avoir parfois trop le choix, comme pour ce soir.

C’est grâce à Emanuel que nous dormirons dans une chambre à 4 d’ailleurs à Moni.

3ème étape aujourd’hui Moni. Moni se trouve à plus de 6h de route d’ici, c’est un joli petit bourg entouré de pics volcaniques, c’est aussi le point d’accès au Kelimutu, ce volcan sacré.

« Good morning Emanuel ! » Les enfants et lui sont de plus en plus complices. Ils s’attachent. « Go to Ngada village ! » Oh oui !!

Les Ngada vivent sur le haut plateau de Bajawa et les pentes du Gunung Inerie. Nous partons vers le village sur les pentes du volcan. La plupart d’entre eux pratiquent un synchrétisme religieux mêlant animisme et christianisme. Ils vénèrent Gae Dewa, un dieu qui unit les Cieux et la Terre.

Les symboles les plus visibles de la tradition Ngada sont les paires de « ngadhu » et « bhaga ». Le « ngadhu » est une construction en forme de parasol d’environ 3m de haut ; le « bagha » est une maison miniature au toit de chaume. Le « nghadu » est mâle et le « bagha » est femelle, ils sont là pour accueillir les esprits des ancêtres. Chaque pair est associé à une famille du village.

Les rites de fertilité sont toujours célébrés tout comme les cérémonies marquant les naissances, les mariages, les décès et la construction des maisons, parfois avec des sacrifices de buffles. A l’entrée des maisons, des restes de ces sacrifices… les dents et les cornes des buffles. Emanuel nous explique que c’est pour protéger la maison.

Nous apprenons aussi que chez les Ngada, la propriété se transmet par les femmes ; si un homme veut se marier avec une femme extérieure à son village, il doit quitter son village.

Nous nous promenons dans ce village. C’est un vrai village, nous n’assistons pas ici à une représentation comme nous avions ressenti auparavant. Les maisons sont toutes tournées vers le centre, comme si elles ne faisaient qu’une, ce centre où reposent leurs ancêtres. Pas de ruelles. Dans le recoin d’une maison, une jeune fille pille du maïs à côté de son petit frère qui fait ses devoirs. Des visages de tout âge bercent les terrasses de ces maisons, paisibles. L’ambiance est sereine.

 

Au moment où nous allons quitter le village, un visage, un regard au loin me touche plus encore. Une dame âgée m’observe. Elle a cette chaleur dans son regard et ce visage plein de sagesse. Je m’approche. Je suis touchée. Elle m’a touchée.

Nous partons. Comme les enfants la veille, je pourrai dire ce matin « Dis chéri, on reviendra ? Dis oui !! »

« Mais pourquoi ils cassent les montagnes papa ? Les pierres, c’est important ! Et puis c’est la montagne quand même ! » dit Lily limite triste et en colère. Sur la route depuis LabuanBajo, beaucoup de flancs sont mis à nu, des carrières au bord de la route. Emanuel nous confie que c’est dangereux et qu’il y a des glissements de terrain. Mais comment faire… ?

Le paysage change, nous approchons d’Ende au bord de la mer. Des champs de palmiers, une route droite ! C’est ici que nous allons découvrir la production d’arak, l’alcool local. Chaque famille ici produit son arak à partir de la sève de palmier. Le procédé est identique à celui que nous connaissons de l’eau de vie : fermentation et distillation avec un alambique en bambou.

Ludo goûte « ça va ! » Il s’attendait à quelque chose de plus fort. J’en ramènerai bien à papy Jacky 😉 Mais 6 mois dans le sac, c’est risqué !

« On s’arrête quand pour manger Maman ?! » Emanuel ? Bientôt.

Et quelle pause repas ! « Blue stones Beach », la plage des cailloux bleus. Au repas, poissons grillés ! Je vois déjà le sourire de Ludo. Nous devons choisir notre poisson.

Pendant l’attente, baignade sur cette plage atypique. Les enfants joueront dans les vagues avec une jeune indonésien. « Les cailloux sont bleus papa !! » Comment c’est possible ? Il nous suffit de se retourner du côté de la montagne pour comprendre. Ils viennent de la montagne. Avec les eaux de pluie et les ravinements, ils finissent sur la plage. C’est beau à voir !

Et le poisson dans tout ça ?

Un vrai régal !!!!! 😊

Les estomacs pleins, on repart. Prochain arrêt Moni.

Emanuel nous précise le programme de demain. Réveil 3h30. « 3h30 ! in the night ! » répond Ludo. Emanuel sourit « Yes ! » Mais pourquoi ? « Sunrise on Kelimutu ! » Ok… On rigole là, maintenant. Cette nuit ce sera différent.

 

Lundi 16 octobre

3h30 Bip – Bip – Bip… « Je crois que c’est l’heure… »

4h « Maman tu crois qu’il dort encore Emanuel ?! » Oui je crois… Lily frappe à sa porte. Rien… Lily frappe à nouveau. « Oh sorry !! Ok, ok… we go ! »

Nous avons lu qu’à l’aube, le soleil se lève au-dessus du bord ouest du Kelimutu et filtre à travers le brouillard pour dévoiler trois profonds lacs volcaniques, surnommés les lacs tricolores.

Mais ce matin, nous ne sommes pas certains de pouvoir en profiter… « Maman, heureusement que tu as pris les K-Way ! » Une pluie s’abat sur nous. Il est 5h du matin, nous sommes sous un abri, encore à moitié endormi et nous espérons que la pluie s’arrête…

Une accalmie, on repart. Lily et Jonas aux mains d’Emanuel. « Tu crois qu’on verra le lever du soleil ? » Ca c’est moins sûre. Nous arrivons à son sommet dans un brouillard qui ne permet pas de voir quoique ce soit autour. Quelques marchands ambulants sont là et proposent des boissons chaudes. Il ne nous reste plus qu’à attendre.

Nous avons entendu la veille au soir un monsieur qui disait qu’il avait patienté plus de 2h pour apercevoir ces fameux lacs. Cela risque d’être long et ardu quand je vois la tête à Jonas 😉

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Oulala… la journée s’annonce longue 😉

Pendant ce temps, Lily mange… « J’ai faim moi !! » 😉

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Quelques rayons tentent de percer, des nuages gonflent au-dessus du cratère. Nous discernons un premier lac « Regarde Papa, il est là ! Le lac turquoise ! » Le deuxième que nous parviendrons à voir sera le noir de l’autre côté de l’observatoire, puis le brun-rouge juste derrière le turquoise.

Quelle beauté ! Surtout quand les rayons du soleil viennent se refléter sur l’eau.

La légende veut que les âmes des morts montent vers ces lacs : celles des jeunes rejoignent la chaleur de Tiwu Nuwa Muri Koo Fai (le lac turquoise), celles des vieux le froid du Tiwu Ata Polo (le lac brun) et celles des méchants le Tiwu Ata Mbupu (le lac noir).

On dit que le Parc National de Kelimutu est un incontournable sur la région, c’est certain. Il aurait même mérité que nous y passions peut-être 2 jours de plus.

Avant de quitter Moni, Emanuel veut nous montrer une cascade. « On peut s’y baigner Maman ?! » Ils vont finir avec des nageoires et des écailles ces enfants avant de repartir de Flores !

Notre road Trip touche à sa fin. Dernier arrêt Maumere. Sur la route « Maman, tu te rends compte, 2 buffles, 3 chèvres et des sous, ça fait beaucoup pour se marier ! » Jonas repense à notre discussion d’hier sur le mariage ici quand on est passé à la cathédrale à Ruteng. Oui, ça fait beaucoup 😉 C’est l’heure de se dire « Good Bye », c’est difficile de laisser partir Emanuel ; lui aussi a du mal à partir. C’était juste 4 jours vous me direz mais 4 jours intenses avec de beaux partages. Emanuel a su être bien plus qu’un chauffeur. Toujours attentionné et joyeux, il nous a « offert » Flores, une île qui promet déjà à elle seule une extraordinaire aventure.

Pour contacter Emanuel, c’est ici :

https://www.facebook.com/roadtriparoundbeautyisland/

WA : 082145436263
Gmail : emilianussaman27@gmail.com

 

 

 

 

 

10 réflexions sur « Flores Island, que du bonheur ! »

    1. Coucou.
      Tu sais ce que l’on dit…
      On délaisse toujours un peu ceux que l’on préfère.
      Bisous et n’oublie pas qu’on t’aime.
      Ludo et Stef

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