Samedi 23 décembre
« Demain, c’est Noël ! » crie Lily impatiente de faire la fête 😊 « On le fête où Noël maman ? »… Au soleil à Paksé ! Depuis notre passage au nord du Vietnam, nous sommes en manque de chaleur. Cela fait quelques jours que nous avons réussi à ranger nos doudounes au fond des sacs et ressortis les casquettes, quel bonheur !
Mais ce n’est pas seulement pour une question de climat que nous avons décidé de rejoindre Paksé. Capitale de la province de Champasak et porte d’accès au sud du Laos, Pakse est le point de départ idéal pour organiser l’exploration du plateau des Boloven. On ne vient pas à Pakse pour ses curiosités, ni pour son animation car ici la vie conserve la léthargie typique des cités qui borde un fleuve. Eh oui, Pakse est installé à la confluence devinez de quel fleuve… Du Mékong bien sûre 😉 et de la Se Don. Etre à Pakse, c’est aussi être à seulement une soixantaine de kilomètres de la frontière thaïlandaise, à une grosse centaine de celle du Cambodge ou de celle du Vietnam. De l’artère principale de la ville, on a plus qu’à choisir ! Pour nous, c’est ici que nous avons choisi de poser nos sacs pour Noël dans cette petite ambiance séduisante.
Il est 9h quand nous atterrissons à l’aéroport de Paksé avec 30 minutes d’avances ! « On change de fuseau horaire ici ? » se questionne-t-on avec Ludo, tellement surpris d’atterrir en avance sur l’heure. C’est bien la première fois que cela nous arrive ! Nous avons choisi de rejoindre Pakse de Savannaketh avec un vol domestique de la compagnie Lao Airlines réservé sur leur site officiel, les prix sont plutôt corrects, 37$ par personne. Et puis l’aéroport de Savannaketh est à lui seul une distraction ! Un tableau d’embarquement écrit à la main, un gros pèse-personne pour les valises, un seul guichet pour l’enregistrement de tous les vols et nous derrière le comptoir en train de choisir nos places dans l’avion, c’est excellent 😊
Sur Pakse, nous avons décidé de nous faire un « petit plaisir » pour Noël…L’hôtel « Le Jardin de Pakse ». Une pause dans un petit paradis avec Noï, une gérante tout aussi exceptionnelle que le cadre dans lequel elle nous reçoit. A 2km du centre-ville, c’est au calme dans un petit hôtel plein de charme avec un personnel agréable et d’une grande gentillesse que nous allons prendre du « bon temps » 😉
Entre notre passage de frontière désastreux et nos premiers jours au Laos sur Savannaketh, le moral des troupes a besoin d’être rechargé, d’autant que cela fait quelques jours que j’ai des douleurs abdominales et cette pause ne peut être que bénéfique. Et puis c’est Noël !! La magie de cette période, l’émerveillement dans les yeux des enfants et même des plus grands, les retrouvailles en famille… Point le plus délicat pour nous à l’autre bout du monde… « Ce n’est pas juste !! Ils sont tous ensemble et je voudrais moi aussi être avec eux ! » avait crié Lily un peu triste. Nous avons décidé de faire une webcam le jour de Noël pour partager ce moment avec eux, « Mais ce n’est pas pareil !! » a-t-elle ajouté ; oui ce n’est pas pareil… Je suis bien d’accord avec elle ; « C’est bien quand même de les voir tous ensemble » avais-je tenté ; réunis, avec leurs jolis sourires… Comme un beau cadeau 😊
A notre arrivée sur Pakse, Ludo s’est chargé de nous trouver 2 scooters pour se promener dans les environs ; « 80 000 Kips la journée, c’est cher, plus du double que dans le sud du Cambodge ! ». Ah oui, j’ai oublié de vous parler de notre nouvelle monnaie au Laos. Ici, nous avons des Kips, pour faire simple 10 000 Kip équivaut à 1€ et 1$ environ 8 000 Kip. La monnaie n’est représentée que par des billets, le plus petit est celui de 500 qui ne sert pour les laotiens – nous l’apprendrons plus tard par un guide – que pour les donations dans les temples et pour fermer sa liasse de billets « comme ça personne ne voit les billets qu’il y a dedans » nous avait-il dit 😉 Ensuite, ce sont des billets de 1 000, 2 000, 5 000, 10 000, 20 000 et 50 000. Le risque c’est que certains sont de la même couleur comme celui de 1 000 et de 5 000 mais le montant est différent ! « Be careful »
« On va se promener cette après-midi ? » ai-je demandé pendant notre petit-déjeuner. « C’est Noël ce soir maman, on va faire la fête, il faut préparer les décorations !! » a répondu Lily. Nous décidons donc de ne faire qu’un petit tour dans Pakse le long du Mékong. ‘Lonely’ a raison c’est plus par son ambiance que par ses curiosités que Pakse séduit…
Il est très facile de se repérer dans cette ville, deux grandes artères, quelques rues perpendiculaires, une route le long du fleuve et une vingtaine de temples dans la ville « Ah non maman, pas de temple pour Noël !! » … « Juste un petit ! » me tentais-je…
C’est au Vat Luang que nous nous arrêtons, d’après ce que j’ai lu c’est l’un des plus grands, mais ce n’est pas pour cette raison que je l’ai choisi. D’après ce qui est écrit la décoration à l’intérieur y est très belle, des piliers en bétons décorés, des portes en bois sculptées et des peintures murales. Quand nous entrons, deux moines sont en plein ouvrage, ils repeignent un dragon sur une des portes. Derrière le temple, il y a un ancien bâtiment en bois qui abrite une école de moines. Les lieux sont empreints d’une belle sérénité et joliment conservé ; au loin quelques jeunes moines jouent et rient. Un temple qui invite au repos et au temps qui s’écoule tendrement, un temple à l’image de la douceur de cette ville.
C’est dès notre première journée sur Pakse que nous découvrirons « notre cantine » pour les jours à venir, le « Daolin Restaurant » est aussi bon qu’accueillant. Le gérant et sa famille ont toujours le sourire, Jonas y commandera même ses plats tout seul en anglais ! « These pene with these fried eggs, no tomato, no sauce ! » explique-t-il consciencieusement au gérant à chaque fois. Nous rigolons de le voir faire.
A seulement 15 km au nord de Pakse, Don Kho, c’est une île sur le Mékong où l’on se croirait à une autre époque ai-je lu. « Cela me dirait bien d’aller la voir ! » Nous avons les scooters et c’est à seulement quelques kilomètres. Un voyage dans le temps le jour de Noël, cela peut être agréable 😉
« Aucune voiture ne circule sur cette île » expliquais-je aux enfants, « cela ne vous rappelle rien ? » Au large de Kratie, sur le Mékong, nous étions déjà allés explorer une île comme celle-ci. Très agréable d’ailleurs. Ici sur Don Kho, on dit qu’il y vit environ 300 habitants, c’est un village côtier qui ne vit que de la pêche et du riz qu’il cultive au centre de l’île. La grande curiosité sur cette île est un grand arbre qui aurait 500 ans selon les habitants. Régulièrement, des feux sont allumés à l’intérieur des troncs pour extraire la résine utilisée pour calfater les bateaux locaux. Nous avions déjà vu cette résine dans la jungle du Mondolkiri au Cambodge, elle y était utilisée aussi comme de la colle.
« Mais on y va comment sur l’île ?! » demande Lily. « A la nage ?! » Sur les rives du Mékong, il y a un petit village du nom de Ban Saphai. De là, j’ai lu qu’il y avait un petit embarcadère qui permet de faire la traversée sur une barque locale.
« Et l’embarcadère, il est où… ??! » … Arrivés sur Ban Saphai, nous tournons, nous cherchons, l’anglais ici on oublie… Et l’embarcadère aussi d’ailleurs… Nous ne le trouverons jamais ! Par contre, nous serons rejoints par des enfants, des tas d’enfants qui tente une approche timide… « C’est Noël aujourd’hui, on pourrait jouer à la mère et au père Noël ! » dis-je à Lily et à Jonas. Dans le village, nous cherchons une petite épicerie. Un sac plein de gâteaux et de gourmandises à la main, nous continuons notre visite à pied dans le village tout en offrant aux enfants que nous croisons la joie de plonger leurs petites mains dans ce sac à surprises. Des rires, des sourires, beaucoup de joie pour eux mais pour nous aussi de leurs offrir ce doux moment.
En venant jusqu’ici, nous avions croisé une porte monumentale qui nous laissait penser qu’un temple devait se cacher par là. A l’épicerie du village, un jeune homme nous invite à suivre un chemin en scooter « A big temple ! Very beautiful ! » nous confie-t-il.
Notre « mission Noël » s’achève dans le village – oui le sac est vide ! – et nous décidons donc de suivre ce chemin. Autour de nous, quelques maisons, la campagne et cette terre rouge que nous avions déjà vu dans la région à l’est du Cambodge. « Ils ont l’air pauvre ici… » me souffle Lily.
Au loin, une tête de Bouddha apparaît bien au-dessus des arbres, « mais il est gigantesque celui-là ! » crie Lily. Il m’a l’air énorme en effet. Nous arrivons au Vat Chompet. Là, un Bouddha de 30m s’offre à nous, entourés de plus petits, il trône au milieu de nulle part. C’est assez exceptionnel. Le temple est quasi vide. Dessous ce Bouddha, une petite porte, une nonne en sort et nous invite à la suivre à l’intérieur. « On va dessous ?! » demande Jonas plutôt surpris. Nous avançons, dessous la statue une grande pièce avec des grosses colonnes qui supportent le poids. Au fond, quelques autres Bouddhas alignés et des bols d’offrandes. Au centre, la nonne reste là assise. Lily, curieuse, s’approche d’elle et s’assoit. Nous avons droit au rituel du bracelet ; la nonne récite une prière tout en nous attachant un bracelet, bracelet qu’ils considèrent comme protecteur. Une scène touchante, une pause spirituelle.
Sur la route du retour, juste après le temple, des artisans tailleurs de pierre. « Souviens-toi le jeune homme à l’épicerie tout à l’heure » me dit Ludo, « il nous avait dit qu’il était tailleur de pierre, il doit travailler par ici. » Le long de la route, des statues qui voient le jour, certaines plus avancées que d’autres, certaines plus grandes que d’autres. « Regarde maman, c’est la même méthode qu’au village des métiers à Siem Reap au Cambodge » me dit Lily. C’est vrai. D’abord, la taille dans un gros bloc, ensuite le dessin, puis la taille de plus en plus minutieuse. Nous restons là à les observer. « Un brin dangereux leur méthode… » ajoute Ludo en voyant un enfant avec une meuleuse entre les mains ! Le résultat n’en reste pas moins époustouflant. Je sais où je dois venir si je veux ramener un Bouddha en pierre maintenant 😉.
« Mais on est bien le 25 décembre maman aujourd’hui ?! » me lance Lily sur la route du retour. Oui bien sûr mais pourquoi une telle question ?… Au loin, Lily aperçoit une école. Des enfants jouent dans la cour, d’autres arrivent, c’est le début d’après-midi. Lily comprend enfin qu’ici les laotiens ne sont pas catholiques et que pour eux le 25 décembre n’est pas un jour férié, ni une période de vacances scolaires !!
« On part déjà ?! »… « Oh non… Noï, la piscine, on était trop bien ici !! » disent en cœur Lily et Jonas ce matin. Notre séjour s’achève, c’est le 27 décembre et nous quittons Pakse pour se rendre au cœur du plateau des Bolaven. « Bolaven » signifie « patrie des Laven », les Laven sont le plus important groupe ethnique du plateau, c’est à leur rencontre que nous allons, mais pas que… Le plateau des Bolaven est aussi réputé pour ses chutes d’eau spectaculaires ! « On va pouvoir s’y baigner ? » demandent nos deux poissons 😉 Maybe… !
Nous quittons donc Noï ce matin, avec un peu de tristesse pour Lily, seulement un peu car elle sait qu’elle retrouvera très certainement Noï sur Bangkok quand nous y serons début février. Noï a une maison là-bas et nous demande de la tenir au courant, elle nous y rejoindra dit-elle. Elle est si attachante.
Et c’est à 5 que nous quittons Pakse ce matin… Un nouveau compagnon de voyage a rejoint Jonas depuis Noël !! « Ce n’est pas comme si nous étions déjà un peu chargé… » 😊
Où dormir à Pakse ?
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Le Jardin de Pakse
68$ la chambre double avec petit-déjeuner inclus.
https://www.booking.com/hotel/la/le-jardin.fr.html
La gérante comme le personnel sont aux petits soins, le cadre est merveilleux, au calme. Les chambres sont très confortables et très bien décorées. Le petit-déjeuner y est copieux et bon. Le trajet aller-retour est proposé chaque soir gratuitement avec un van. Une piscine très propre avec une terrasse agréable. Bref, un petit coin de paradis pour une pause dans le voyage 😉
Où manger à Pakse ?
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Daolin Restaurant Cafe, Round 13 corner Road 24.
Une excellente adresse sur la route principale. L’accueil y est très bon, tout autant que leur cuisine. Ils préparent également à emporter. Mon coup de cœur pour leur poulet citronné et les fresh spring roll, un délice. Ils vendent également du miel de la région en petite bouteille. Je me promène avec depuis pour mon petit déjeuner chaque matin 😉 « Il va falloir que je retourne en prendre, je n’en ai presque plus ! » … « 13h de bus pour du miel c’est un peu long… » m’a répondu Ludo 😊
Joyeux Noël à tous les 4 c est magnifique de nous faire rêver
Bisous
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Merci Beaucoup tatie 😊 très belle année à vous et à bientôt pour vivre un joyeux moment en famille 😉 gros bisous
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