Good Bye Myanmar…

Je n’ai pas la plume de Rudyard Kipling, ni celle de Georges Orwell, mais je me sens une âme de poète ce soir ; alors un peu à la manière de R.Kipling qui nous a offert ce fabuleux poème « Sur la roue de Mandalay », voici le mien…

A toi Birmanie,

Toi qui séduis chaque âme venue jusqu’ici,

A chaque coin et recoin tu nous souris,

Beauté, majesté mais aussi trop grande pauvreté,

Tu réveilles en nous cette fragilité,

Elégante et dure à la fois, tu offres ton authentique générosité,

Comment imaginer ne pas te rêver, ne pas t’aimer…

Tu marques, tel un sceau, à tout jamais.

 

Mardi 6 mars

4h30 – Birmanie, il est l’heure de te quitter.

Je voudrais te dire à quel point nous avons été touchés mais je ne trouve pas mes mots…

Je peux néanmoins témoigner de ce que représente un voyage au Myanmar, sans prétendre en connaître le pays d’Ouest en Est et de Nord au Sud. Je veux vous dire qu’au-delà d’une préparation méticuleuse comme le conseille ‘Lonely’, il faut aussi être prêt à accepter de voir autre chose que de beaux temples, de magnifiques paysages et de grands sourires…

Nous, nous n’étions pas prêts ; sur les blogs, les forums, je lisais Myanmar pays du sourire, Myanmar pays authentique, Myanmar pays de toute beauté mais je n’ai jamais lu Myanmar pays où tu risques de pleurer…

 

Alors voilà aujourd’hui, j’ai envie de vous dire…

 Venez d’abord au Myanmar mais pas seulement pour visiter, venez-y aussi pour donner.

Et là je repense à notre voisine d’en face à Mandalay et à son doux sourire quand nous lui avons déposé quelques provisions sur sa paillasse au bord de la route, je repense à ces repas que Lily et Jonas ont offert à ces deux enfants au bord de la route en rentrant du pont d’U Bein, je repense à cette famille qui nous a accueilli pendant notre nuit du trek au Lac Inle et à qui nous aurions aimé offrir plus… Je repense à ce spectacle étouffant de mains tendues le long de cette route nous menant au mont Popa dans la région de Bagan.

 

Ce jour-là avec Ludo nous le savions, nous ne pouvions pas rentrer jusqu’à Bagan sans rien faire. Ce sac de riz n’était sûrement pas suffisamment comme nous a dit Lily en colère ou peut-être trop triste de ne pas « faire assez » … Ce sac de riz aurait pu être plus gros, ce sac de riz aurait pu être des sacs de riz mais « c’est déjà bien » comme nous avions tenté de le faire comprendre à Lily et à Jonas.

« C’est déjà bien » j’essaie moi-même de m’en convaincre en repensant à tous ces fermiers, leurs femmes et leurs enfants au bord de cette route. « Tu as vu maman leurs sourires quand on leurs a donné du riz et des bouteilles d’eau ! Hein, tu as vu ! » Jonas est très sensible, il fut si touché d’avoir pu les aider ; Lily quant à elle, nous sentions de la colère, cette colère de ne pas pouvoir faire plus pour eux. « C’est déjà bien ».

 

 

 

Oui le Myanmar, c’est aussi cela… Son lot de pauvreté. « C’est pareil de partout en Asie ! » me répondrez-vous. « Non ! » Ici, c’est différent.

Comme le dit Ludo, au Cambodge, en Indonésie, au Laos, nous avons vu, croisé, rencontré des personnes dans le besoin, dans la précarité mais toujours avec une lumière parfois faible mais une lumière, une porte de sortie, si petite soit-elle, elle était là. Ici, la porte tu la cherches et l’obscurité est bien trop sombre pour beaucoup.

Notre passage à la gare ferroviaire de Yangon – date à partir de laquelle j’arrêterai d’écrire au Myanmar – sera de trop pour moi…

Il est 19h, nous arrivons sur le quai, nous avons une heure devant nous, notre train de nuit pour Moulmein au Sud ne part qu’à 20h. Une heure à observer une vie qui ne peut être une vie !

Je tourne la tête et j’aperçois ce petit d’à peine 18 ou 24 mois au sol, se trainant par terre avec pour seul habit un tee-shirt, quelques minutes plus tôt je faisais la leçon à Jonas de ne pas se mettre à genou tellement la gare est insalubre. Je détourne le regard, c’est trop dur.

Sur la voie ferrée une jeune fille de l’âge de Lily n’est pas en meilleur état, un sac en bandoulière, elle ramasse les déchets sur la voie, c’est de trop. Je change de place.

Sur le quai d’à côté, c’est un garçon de l’âge de Jonas qui porte son petit frère, le déshabille entièrement, là devant nous, et l’asperge d’un seau d’eau ; le petit crie, hurle, son grand frère le lave ici sur le quai. La maman accoure, elle n’est pas loin mais occupée avec un client à préparer une soupe.

Je ne comprends pas, je ne comprends plus ce décalage ; comment rester aveugle à cette misère ?! Colère, tristesse, indignation, impuissance. Notre train arrive, nous montons « comme une fuite ? »

De la fenêtre, mon regard se pose une dernière fois sur le quai, la fois de trop.

Une maman déplie deux nattes et y installe le petit bout du début, elle s’assoie à côté et continue de vendre quelques plats aux passants. Je m’effondre.

 

 

Et pourtant, j’ai envie de vous dire…

 

Dépassez cela et venez au Myanmar car ici vous y recevrez chaque jour, à chaque instant, à chaque détour ces merveilleux sourires.

Très paradoxal allez-vous penser après ce que je viens de vous raconter ! Et pourtant, c’est tellement vrai.

De notre descente de l’avion à Mandalay à notre départ de Yangon trois semaine plus tard, nous avons ressenti tellement de gentillesse, tellement de générosité et d’attention. Et toujours ces sourires… Sur les trottoirs, aux réceptions, dans les épiceries, aux tables des gargotes, dans les bus, les trains, toujours un sourire, une main tendue, quelqu’un qui se démène pour vous aider.  C’est incroyable, incroyablement doux.

 

Je repense à cette dame lors de notre trajet en bus de Moulmein à Hpa An. Il fait terriblement chaud, déjà à notre arrivée à la gare routière nous n’en pouvions plus. Le bus local pour Hpa An est là, nous montons rassurés de ne pas à avoir à attendre plus longtemps.

Aussitôt monté, aussitôt descendu ! Lily râle, Jonas suit s’en savoir ce qui se passe, je ferme la marche et pendant ce temps Ludo tente de comprendre au guichet pourquoi nous ne pouvons pas monter… Très simple, c’est complet… Nous sommes arrivés trop tard. Nous patientons, non pardon nous nous liquéfions ! Le bus suivant arrive et cette fois aussitôt montés, aussitôt partis 😊

Dans le bus nous sommes au complet mais à chaque arrêt, toujours plus de monde monte à bord. On se colle, s’entasse, empile et cette dame qui arrive. Elle souffre et ne semble pas très en forme ; toujours cette chaleur (Oui parce que la climatisation dans le bus local tu oublies !) Ludo se lève et lui laisse sa place – quel prince 😉 ! – elle semble tellement surprise mais s’assoit à côté de moi. Elle me sourit – oui toujours ces sourires – puis je la vois tendre un billet à un homme dehors lors d’un arrêt en échange d’un sac de clémentines. Elle se tourne et me l’offre en me faisant comprendre que c’est pour nous et les enfants. Je refuse. C’est peine perdu… C’est incroyable, incroyablement généreux. Pendant ce temps, la chaleur n’aide pas… Lily n’en peut plus, son visage est trempé, elle tente de se faire de l’air avec sa main, « ma voisine de bus » se retourne et sort de son sac son éventail qu’elle tend à Lily. Je ne sais plus quoi dire. C’est un cadeau me fait elle comprendre quand elle descend du bus. Je suis gênée, je suis touchée…

 

Touchée, je le serai aussi avec She win sur le quai de la gare de Yangon.

She win a quinze ans, un regard perçant, une allure déterminée mélangé à cette fragilité que je ressens quand elle pose son regard sur Lily. She win travaille ici dans ce décor sombre ; un panier sur l’épaule, elle vend quelques bouteilles d’eau et des friandises avec un entrain incroyable.

She win s’approche très vite de Lily et de Jonas, les enfants patientent sur le quai en jouant aux petits chevaux, elle se pose à côté d’eux et les observe un long moment ; puis repart son panier à la main. Notre train arrive et je la vois revenir.

A la fenêtre de notre wagon She win restera là avec Lily et moi jusqu’au départ. Elle est curieuse, nous questionne « Where do you come from ? What is your name ? How old are you ?… » She win sourit quand je lui donne mon âge, elle rit en me disant que ses parents sont bien plus âgés, la soixantaine ; elle veut savoir pourquoi je n’ai que deux enfants ; elle regarde Lily avec des yeux remplis de tendresse ; lui fait remarquer qu’elles ont les mêmes pommettes ; lui fait promettre de ne pas couper ses longs cheveux « so beautiful ! » comme elle dit.

Je suis là en train d’écrire et il me revient ce frisson que j’avais ressenti à la fenêtre de ce wagon ce soir-là, cette peur de penser « mais que va-t-elle devenir ? ». Quel gâchis… Quinze ans, elle est si vive, si curieuse, semble si déterminée. Je pense encore souvent à elle. Touchée, je l’ai été.

 

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Dans un tout autre registre, j’ai aussi envie de vous dire…

 

Laissez-vous tenter, venez au Myanmar pour y faire aussi quelques découvertes culinaires, parfois surprenantes 😉

 « Pourquoi ils vendent des cailloux au marché ?! C’est bizarre quand même… » avaient été surpris Lily et Jonas. Sauf que ce ne sont pas des cailloux… !! Il s’agit d’œuf de cent ans.

 

« Ça fait 100 ans qu’ils sont là ? Mais ils font comment pour avoir des œufs de 100 ans ? C’est leur grand-mère qui leurs a donnée… ? Mais comment ils font pour manger çà ?!!» Alors là, vous imaginez bien que les questions fusent 😊

« Internet !!! A mon secours !! » Alors voilà, que je vous explique…

Les œufs de 100 ans comme on les appelle ne sont pas des œufs qui ont réellement 100 ans ou même 1 000 ans comme certains pourraient le penser en les voyant. Ce nom-là vient des occidentaux venus en voyage en Chine il y a fort longtemps. A la vue de l’aspect étrange et de l’odeur curieuse de ces œufs – en même temps on ne peut pas leurs en vouloir, parce qu’ils sont quand même particuliers ces œufs … –  les étrangers se seraient exclamés : « Mais ces œufs sont pourris ! Ils doivent avoir au moins 100 ans ! » Et ainsi naquit l’appellation « œuf de 100 ans ».

En Chine et dans les pays asiatiques, l’œuf de 100 ans est une spécialité bien connue, nous en avions « croisés » durant notre périple en Asie mais pas autant qu’ici au Myanmar. Dans chaque marché, sur les étals, nous ne pouvons les éviter. « Ça change des œufs couvés du Cambodge ! » pensais-je.

Mais comment est-ce possible de transformer un œuf ainsi, un œuf au cœur vert foncé et un blanc devenu bleu translucide ? Ne cherchez pas de formule magique, il n’y en a pas ; le secret c’est une recette bien étrange venue de Chine. Cet œuf se consomme après avoir passé plusieurs semaines dans un liquide de macération ; liquide composé de chaux, de cendres, de sel et de plusieurs aromates. La fermentation donne à l’œuf un goût plus prononcé et une odeur plus forte aussi. « Qui se tente ?!! » … J’avoue que là je laisse ma place cette fois ! Les yeux de poisson en Indonésie et les fourmis au Laos ne m’ont pas dérangé mais là… il faudrait avoir les yeux bandés ou manger dans le noir pour oser 😉

Beaucoup de supermarchés en Asie les commercialisent, on n’en trouve pas seulement sur les marchés. Les orientaux en raffolent, ils les mangent comme des friandises, certains disent que ces œufs c’est comme le fromage pour les français !!

Alors des volontaires ?!

des oeufs de cent ans

 

Une découverte qui m’aura aussi bien chatouillé les papilles ici c’est la salade de feuilles de thé fermentées. Fraîche, pleine de saveurs, parfois croquante, elle est délicieuse ! Cette salade ne ressemble à aucune autre salade que j’ai mangé jusqu’à présent. Comme pour les œufs, ici aussi, pas de formule magique, tout est encore dans la fermentation.

Egalement appelée « laphet thoke », le goût si particulier de cette salade repose sur son ingrédient principal, la feuille de thé fermentée « laphet ». Cette feuille a une très longue histoire ici en Birmanie ; dans les temps anciens, ces feuilles de thés fermentées étaient utilisées comme un symbole de paix ou comme une offrande de paix entre royaume en guerre. A présent, un plateau de « laphet » représente la traditionnelle hospitalité birmane.

Pour préparer un « laphet thoke » comme il se doit, on ajoute aux feuilles de thé des légumineuses comme des pois cassés jaunes, des graines de sésame grillé, de l’ail frit, des cacahuètes grillées, de la crevette séchée, des piments – pas trop ! – des fines tranches de tomates, du chou râpé, un peu d’huile et un jus de citron vert frais. On mélange. Et on déguste… Un régal !

Là, j’ai envie de vous dire : « ne vous posez pas la question, laissez-vous tenter ! » 😉

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« Do you eat beef ? » avais-je demandé à notre guide à Bagan en voyant autant de vaches aux alentours. « Oh no !! » m’avait-il répondu.

Il m’explique que les vaches ici sont bien trop précieuses pour le travail dans les champs et puis aussi pour leur lait. Je suis surprise. « Milk ? » En Asie, personne ne consomme du lait, cela ne fait pas parti de leur régime alimentaire. J’apprends alors que les birmans utilisent le lait de vache pour leur curry. Pas de lait de coco comme nous avons l’habitude d’imaginer nos currys mais du lait de vache, une nouveauté !

 

Mais d’une manière générale, que mange-t-on au Myanmar ?

Cette cuisine birmane n’est pas très connue à l’étranger, elle est influencée par les cuisines chinoises, indiennes ou encore thaïlandaises, elle n’utilise que peu d’épices contrairement à ses voisins, c’est une cuisine qui reste néanmoins très grasse.

Nous n’avons pas eu de mal pour manger ici au Myanmar, contrairement à d’autres endroits en Asie où la difficulté était tout autre…

 

Notre coup de cœur culinaire restera tout de même « The Wonderfull Tast » à Nyaung U. Un petit restaurant sans prétention au bord de la route tenu par un jeune toujours souriant. Ici dans les assiettes nous dégusterons un savant mélange de cuisine népalaise, indienne mêlée aux spécialités birmanes. Lily et Jonas s’y découvrirons une passion pour le « cheese nan », le manque de fromage grandit de jours en jours 😉 !

https://www.tripadvisor.com/Restaurant_Review-g303663-d2411192-Reviews-Wonderful_Tasty-Nyaung_U_Bagan_Mandalay_Region.html

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Et si après tout cela vous hésitez encore ; je ne peux me retenir de vous dire également…

 

Venez au Myanmar pour tomber amoureux du lac Inle – si vous n’en n’êtes déjà pas tombés amoureux avant comme moi…

Parce que si vous cherchez encore une raison pour venir jusqu’ici, ne cherchez plus… Le lac Inle à lui tout seule en est une !

Dans un cadre idyllique, entouré de montagnes, ce lac est une invitation à la douceur de vivre, « a peacefull place » comme dit Ludo ! A vélo, en barque ou simplement assis à la terrasse d’une cabane sur pilotis, on ne peut que tomber amoureux d’un tel endroit. En prendre au petit déjeuner, s’en resservir au déjeuner, en re demander au dîner, voilà ce qui vous attend en venant jusqu’ici.

 

 

 

Et si je peux me permettre, offrez-vous la magie d’une ou plusieurs nuits avec une vue sur ce lac au Golden Island Cottage, et là c’est possible que vous n’en reveniez plus… Moi, on m’a forcé à partir 😉 !

 

https://www.agoda.com/fr-fr/golden-island-cottages-thale-u-hotel/hotel/inle-lake-mm.html?cid=-111

 

Un lien vers notre article sur le lac Inle ici :

https://cestquandquonvaou.org/2018/03/13/inle-ou-le-paradis-sur-leau/

 

 

Et sinon maintenant que je suis décidée… SI je viens au Myanmar, je dors où et comment ?!

Souvenez-vous du conseil de ‘Lonely’ avant de venir au Myanmar, « préparez votre voyage avec méticulosité » !

Aujourd’hui, j’aurai envie de vous dire « oui et non », sûrement que lorsqu’on voyage avec des enfants on peut difficilement se permettre de se retrouver une nuit à dormir dans un dortoir « peu confort » pour ne pas dire « peu engageant », et encore que… Quand je repense à notre nuit au sol sur des nattes pendant notre trek, je pense que nos peurs ne sont pas toujours justifiées.

Toujours est-il que pour une meilleure tranquillité pendant un voyage au Myanmar, il est préférable de « booker » ses hébergements car ici tous les hébergements ne sont pas accessibles aux étrangers. Oui, le régime militaire ne permet pas aux étrangers de dormir n’importe où ; certaines guesthouses ne peuvent accueillir que des birmans. Durant la haute saison, il est donc possible de se retrouver en pénurie d’hébergement dans certains endroits ou de se retrouver à devoir dormir dans un « petit palace » faute de place. J’ai entendu certains voyageurs se plaindre de réservations via Booking ou Agoda non prises en compte, nous n’avons pas été concerné.

Toujours dans la partie hébergement, un point important à savoir, c’est le prix. Attendez-vous à devoir « gonfler » votre budget hébergement ici au Myanmar. A titre d’information, notre prix moyen pour une nuit à 4 a été de 30 euros, difficile de trouver moins cher. « Correcte ! » penseront certains, mais pour l’Asie c’est un prix au-dessus de ce que nous avions l’habitude.

Côté pratique, le site Agoda propose plus de choix et souvent au meilleur prix que Booking au Myanmar.

 

Et pour se déplacer, je fais comment, je choisis quoi ?

Une autre chose à laquelle il faut être préparer quand on vient au Myanmar, ce sont les horaires rocambolesques des bus de nuit…

Cela fait pourtant 5 mois que nous choisissons cette option pour les trajets de longues distances, au Vietnam, au Laos, au Cambodge, nous en avons passé quelques-unes de nuits dans ces couchettes à quatre roues, parfois peu dormis, parfois même mieux dormi que dans certaines chambres ; mais toujours avec des horaires « normaux ». Par « normal », j’entends par là, le bus arrive à destination le matin même tôt mais c’est le matin.

Parce que maintenant imaginez-vous être réveillé à 3h50, qu’on vous demande de vous préparer à descendre du bus dans 10 minutes… Là de toute évidence vous vous dîtes « oui bien sûr… ! » C’est ce qu’a pensé très fort Lily quand on lui a dit qu’il fallait sortir du bus parce que nous étions arrivés à Kalaw…

Il est 4h du matin, dehors il gèle – pas loin de 4 ou 5 degrés – Lily et Jonas sont à moitié endormis et nous sommes là au bord de la route avec tous les sacs.

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J’avoue qu’avec Ludo on a eu un moment de désarroi sur le coup ! Notre hôtel est à deux kilomètres mais pas envisageable de les faire à pied quand nous regardons les enfants. Nous finissons par trouver « quelqu’un » – je ne préfère pas m’étendre sur le sujet –  qui nous conduit jusqu’à notre guesthouse. La route file et j’espère de tout cœur qu’il y ait quelqu’un sur place pour nous faire entrer au chaud et avec un peu de chance nous permette de finir notre nuit dans une chambre de libre…

Ce matin-là, la chance nous sourit 😊 Emmitouflés et serrés les uns contre les autres, nous terminerons notre nuit au chaud !

Cette chance nous suivra durant toute notre aventure ici ; à chacune de nos arrivées très ou trop matinales ; à chaque fois nous avons droit à un sourire et cette gentillesse à l’accueil ; que ce soit comme cette fois-là à 4h, à Yangon ou à Moulmein à 6h du matin, à chaque fois on nous remettra une clé pour « une petite nuit de plus » 😉

 

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Voilà, il faut le savoir et y être prêt ; pour voyager au Myanmar, le bus de nuit c’est le moyen de transport qui offre le meilleur rapport qualité-prix. Seulement si je peux me permettre, prévoyez une option « fin de nuit », surtout si vous voyagez avec des enfants.

Côté pratique, pour réserver, vous avez plusieurs possibilités : agences, guesthouses ou en direct sur internet. La compagnie JJExpress offre un très bon service. Mieux vaut réserver en directe sur leur site, voici le lien :

https://www.jjexpress.net/

Si vous ne trouvez pas votre route avec JJExpress, vous pouvez choisir d’autres compagnies, il faut alors allez voir sur ce site :

https://myanmarbusticket.com/buscompanies/get_company/1

 

« Et si nous prenions le train ?! »

Cette nuit-là, dans ce train qui nous mène jusqu’à Moulmein, je puis vous assurer que je m’en suis voulu d’avoir eu une idée pareille… Très local diront certains, pour être honnête je pense ne pas avoir vu plus local que ce train en Asie !

Il est 1h du matin, j’observe Lily et Jonas dormir profondément ; les enfants ont cette faculté d’arriver à s’endormir dans des conditions que vous n’aviez vous-même jamais envisagé… Nous avons 10h de trajet de nuit dans ce train ; fenêtres ouvertes, lumières aveuglantes, ce bruit affreux des rails, ambiance Titanic et des birmans qui montent à chaque arrêt proposant à voix haute eau-fruits-brochettes ou maïs, vous visualisez… ? Eh bien voilà, c’est cela toute la nuit !

 

2h – Un casque sur la tête, un peu de musique, je ferme les yeux et tente de sombrer…

3h – Rien à faire, j’ouvre les yeux, je prends un livre, on dit que lire est un bon remède contre l’insomnie…

3h15 – Je ne dormirai pas cette nuit, c’est certain ! Une forme noire passe à côté de moi sous le siège de Jonas. « Je suis vraiment trop fatiguée, il faut vraiment que je dorme » pensais-je. La forme revient et là je comprends que ce n’est pas mon imagination qui me joue des tours… une souris !

Nous sommes le 28 février, c’est le matin de mon anniversaire… J’esquisse un « bref » sourire en imaginant la scène 😉

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Voilà.

Le Myanmar c’est tout ça et bien plus encore… A la question « Y seriez-vous tout de même allés en connaissant par avance ce qui vous attendez ? » … sans hésiter je vous répondrai « oui ! » parce qu’on ne peut pas passer à côté d’un peuple comme celui-ci !

Un peuple qui nous a tellement touché…  Derrière chacun de ces sourires, une vie, une personne et l’envers du décor ; des images que nous ne sommes pas près d’oublier…

« See you soon Burma »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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