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Good Bye Laos… 😊 « bilan et petits conseils »

Dimanche 21 janvier

« La prochaine frontière, c’est à la nage que nous la passerons ! » Je me souviens de cette phrase lancée en réponse à un mail de bloggeur après notre passage catastrophique entre le Vietnam et le Laos. Aujourd’hui j’en souris… Non, n’essayez pas de nous imaginer traversant le Mékong à la nage avec nos sacs sur la tête et nos deux « lutins voyageurs » accrochés à nos dos 😊 – quoique que cela pourrait faire l’objet d’un article plutôt prisé ! – nous avons préféré un passage tout en douceur cette fois, deux jours en bateau traditionnel sur le Mékong pour rejoindre Chiang Kong en Thaïlande, tout en douceur je vous ai dit !

De l’embarcadère de Luang Prabang, plusieurs compagnies proposent ce type de croisière permettant de rejoindre Houay Xai. C’est avec la compagnie Shompoo Cruise que nous choisissons de passer nos dernières heures laotiennes. « Two days very unique and relaxing ! » Nous avons déjà entendu cela il n’y a pas longtemps… Mais « relaxing » voulait dire marche et pagaie la dernière fois ! (cf notre dernier article sur NamOu river aventure).

Ces deux jours seront à la hauteur de ce que l’on espérait « merveilleusement beau et relaxant », on ne peut rêver meilleure façon pour faire les 450 kms qui nous séparent de notre prochaine destination, en bus il nous en aurait coûté 15h ; alors oui ce confort a un prix, 120$ par personne, et 1/2 tarif pour les enfants ; au final nous paierons 300$ pour nous 4.

 

Le premier jour, petit déjeuner français à bord, arrêt à la grotte de Pak Ou – la grotte aux 1 000 bouddhas sacrés –  et bain de soleil l’après-midi au fil de l’eau. Trop dure la vie !!

 

 

C’est le matin du deuxième jour qui restera pour moi le plus marquant. Quand le guide nous explique que nous nous arrêtons dans un village traditionnel kamu dans quelques minutes, nous ne sommes pas vraiment emballés à l’idée d’aller voir ce village ; non pas que découvrir ces peuples ne nous intéresse pas mais à l’idée que chaque jour, chaque semaine, le bateau s’arrête dans ce même village nous fait penser que son authenticité sera mise à mal…

Ludo et Jonas restent à bord tandis qu’avec Lily nous suivons le groupe. A notre arrivée, une troupe d’enfants est descendue et tous attendent là sur la plage… Au premier coup d’œil, nous comprenons très vite que leur niveau de vie est bien inférieur à celui d’autres villages que nous avons déjà vu. La plupart des enfants sont vêtus avec des… j’aurai envie de dire « guenilles » tellement leurs habits sont usés. En montant jusqu’au village, une petite fille nous suit, elle a l’air si jeune, je lui propose de lui donner la main pour l’aider à avancer mais quand je vois l’état de ses bras, j’ai une peine immense. Sa peau est boursouflée et saigne à des endroits. Je sens que la visite s’annonce difficile émotionnellement…

 

Lily me suit, je la regarde, elle ne dit rien et prend des photos. A peine descendues du bateau, nous avions gonflé quelques ballons, les sourires et les rires sur la plage avaient donner un peu de légèreté, les ballons nous ont suivi ! Certains enfants les tiennent précieusement contre eux, d’autres jouent avec en riant. « On aurait dû en amener plus des ballons maman, regarde comme ils sont contents ! » Nous aurions dû amener tellement plus de choses ici pensais-je…

 

Au retour sur le bateau, nous questionnons le guide avec un autre voyageur australien sur la possibilité de laisser un peu d’argent au village pour leurs permettre d’acheter des produits de premières nécessités. « Clothes and books are better ! » nous répond-il. C’est sur ces quelques mots et devant ces petits regards touchants que nous quittons un peu plus le Laos.

 

16h – Le bateau accoste à Houay Xay, un court trajet jusqu’au pont de l’amitié et notre guide nous dépose devant le poste frontière. Une aventure prend fin pour laisser place à la prochaine…

 

Mais avant, quel est notre ressenti sur le Laos ? Comment avons-nous vécu ce gros mois passé ici ?  Qu’en avons-nous pensé ?

Il me vient tout de suite à l’idée cette phrase que nous avions écrite à notre arrivée « Laos, charme-nous, Laos régale-nous, Laos enivre-nous… »

 

Charmés, nous l’avons été !

Que l’on sillonne les routes du Sud ou celles du nord, les paysages sont tout aussi splendides ; la beauté des alentours, une nature par endroit restée sauvage, nous fait vite oublier les trajets tortueux pour relier Vientiane à Nong Khiaw ; le trajet le plus terrible étant tout de même celui de Vang Vieng à Luang Prabang !

Note pour la prochaine fois (ou pour les autres voyageurs) : penser aux sacs – beaucoup de sacs – au bracelet spécial nausée, à l’huile spéciale nausée, aux granules, bref à tout ce que l’on peut trouver spécial route « qui fait que tourner » comme disent les enfants. 

Charmés, nous l’avons été aussi par la gentillesse des habitants et des rencontres ici ; dès notre arrivée sur Pakse, c’est avec Noi que nous avons été comblé – bon ok elle est thaïlandaise à la base – mais elle a décidé de venir vivre ici au Laos alors c’est pareil ! Puis Bountien, notre guide à Tad Lo, quelle gentillesse ! Et Captain Hook, un personnage aussi surprenant qu’accueillant, sans oublier Siy, le gérant du Aussi Bar sur Vang Vieng, une perle ; et celui de Nong Khiaw au QBar, toujours une phrase gentille et ce sourire ; j’allais oublier la coiffeuse de Jonas à Luang Prabang… La coiffeuse tellement attentionnée de Jonas 😉

 

Charmés par cette douceur de vivre… En mode laotienne ! ‘Lonely’ dit « Le Laos est un pays où votre pouls bat moins fort », c’est tellement vrai ! C’est Noé rencontré sur Vang Vieng qui nous a résumé le mieux cette vie laotienne : quelques poulets, des canards, du riz et ils sont heureux ! De temps en temps quand ils gagnent un peu d’argent, ils achètent quelques bières, ils font une fête en famille et voilà !  Une vie simple.  

Une vie simple comme leur langue ; « vous aimeriez la conjugaison ici » avait soufflé Noé aux enfants. Pour faire le futur, c’est simple tu ajoutes « si » devant le verbe ; pour le passé, tu mets « leo » à la fin de ta phrase. Et si tu veux poser une question tu dis « bo » à la fin de ta phrase ! Lily me regarde et sourit, elle doit penser à son passé composé 😉 !

 

Régalés, nous l’avons également été !

 Certains disent que la cuisine laotienne n’est pas aussi diversifiée et sophistiquée que la cuisine thaïlandaise ou vietnamienne ; nous pouvons pourtant vous assurer y avoir très bien mangé! Notre trou dans le budget mensuel en preuve… 😉

Il suffit de prendre son temps pour découvrir ses diverses spécialités et en apprécier ses saveurs comme le Làap – l’un des plats les plus courants ici – une salade composée d’un hachis de viande, de volaille ou de poisson agrémenté de jus de citron vert, de riz gluant grillé et pillé, de feuille de menthe et de piments, un délice !

Au petit-déjeuner, oubliez la baguette et le croissant, et préférez un pho, leur soupe de nouille de riz traditionnelle, elle est presque toujours servie avec une assiette de laitue, de menthe, de basilic, de germes de soja et de quartier de citron vert à ajouter à la soupe ; que de saveurs ; enfin tout dépend où on la mange !

« Non mais ils sont exceptionnels ces laotiens ! » je me souviens de notre surprise devant notre premier barbecue à 7h du matin ! Oui 7h le matin, même pas peur 😊 A chaque coin de rue, nous croisons un barbecue improvisé quand ce n’est pas sur les tables de restaurant qu’il est directement posé. Ah le barbecue laotien… Quelle belle expérience ! La première fois à Pakse, ce fut un vrai flop… Nous avions bien essayé d’observer autour de nous comment les laotiens s’y prenaient mais je vous assure que c’est tout un process ce barbecue laotien ! C’est grâce au très gentil serveur du QBar de Nong Khiaw que nous dégusterons ce fameux barbecue dans les règles de l’art, un festin à l’unanimité !

 

 

Je ne peux aussi oublier, dans la partie découverte gustative, mes fameuses fourmis… « Non mais maman, tu plaisantes, tu ne vas pas manger ces fourmis… ! Tu as déjà mangé un œil de poisson en Indonésie, ça suffit !! » m’avait crié Lily dans le village de Mr Hook. « Ecoute, Captain Hook dit que les fourmis ont des vertus digestives et qu’elles sont très citronnées, alors pourquoi pas ! » Il avait raison – du moins pour le goût citronné – c’est comme si on croquait dans un citron quand on les mâche ; côté digestif, je ne peux vous assurer ses dires…

 

Enivre-nous lui avions nous demandé… Le Laos a rempli son contrat !

Loin des villes, on sort rapidement des sentiers battus pour se retrouver entre falaises, rizières, jungles, rivières, cascades, il y en a pour tous les goûts. « Il ne leurs manque que la mer pour que ce soit parfait » avait dit Ludo à notre arrivée. Aujourd’hui, nous pouvons affirmer « Ils n’en n’ont pas besoin !  » Ils ont déjà tant à offrir, car venir au Laos c’est découvrir une nature spectaculaire qui marque un voyageur.  

Enivrés, nous l’avons été tout autant par les sourires – comme cette mamie dans notre pension familiale de Nong Khiaw qui s’est mis à jouer au foot avec Jonas et sa petite fille – des sourires généreux, des sourires qui vous disent « nous aimons partager »  ; et barrière de la langue ou pas, croyez-moi les laotiens partagent !

 

Enivrée, je l’ai été ce soir-là à Luang Prabang. Au détour du marché de nuit,  j’entends des chants – plutôt des prières – la nuit tombe, la rue du night market est animée mais ce chant est si captivant… C’est en m’avançant que je découvre ce temple derrière des stands, le Vat Mai. A l’intérieur, des moines bouddhistes, certains très jeunes, ils étaient en pleine prière. Comment vous dire qu’un spectacle pareil est unique, qu’on ne peut que s’asseoir et se laisser bercer par cette ferveur et cette sérénité, et je suis restée là assise… 

 

 

En quittant le Laos, nous avons encore en tête ce village visité dans le sud sur les conseils de Loïc, le gérant de notre guesthouse à Tad Lo. Et à charmé, régalé et enivré, nous pourrions ajouter interpelé.

 « Allez voir Captain Hook, il connaît beaucoup de choses ! Et son village est si particulier… » avait dit Loïc. Ni une ni deux, curieux que nous sommes, nous avions loué deux scooters et nous voilà parti à la découverte du village de Kok Phoung Tai, une visite qui restera gravée dans nos mémoires…

Si je vous dis mariée à 9 ans, première grossesse à partir de 13 ans, parfois 6 femmes pour un homme, abandonner son bébé en dehors du village s’il est considéré comme mauvais ; vous allez penser que je raconte des histoires.

Je vous assure que ce village existe. Un village autosuffisant d’environ 700 membres ; ils y cultivent le café, le manioc, vivent de leurs productions, n’achètent rien à l’extérieur si ce n’est parfois quelques vêtements et un scooter, achat en commun pour le village.

Un village animiste avec son lot de chamanes, de gourous et de magie blanche, noire ; ils ont même une forêt sacrée dans laquelle personne n’a le droit de pénétrer sauf les femmes qui sont sur le point d’accoucher. Elles doivent s’y rendre avec leur maman pour y mettre au monde leur enfant, parfois elle y reste plusieurs jours en attendant son arrivée parce qu’accoucher dans le village est un sacrilège…

Un village où presque tout le monde ne sait ni lire, ni écrire, ni parler le lao ; ils ont leur propre dialecte. « Les gens de mon village pensent que la Terre est plate et ils ne comprennent pas quand on leur dit qu’on l’appelle la Planète Bleue car d’en haut de l’arbre on ne voit que du vert et du marron… » nous explique Captain Hook.

Captain Hook parle très bien l’anglais, jeune il n’a pas voulu se résoudre à suivre les traditions de son village et a préféré le quitter pour aller faire des études à Vientiane. C’est la pression de ses parents et des gourous du village qui l’a ramené ici à l’âge de 21 ans. Captain Hook est un passionné de café « le petit Larousse de l’arabica » j’ai même envie de vous dire ;  il a une très bonne connaissance aussi des plantes médicinales parce que vous l’aurez compris, ici personne ne va chez le médecin !

Il y a tellement encore de choses à dire sur ce village mais je ne le ferai pas car je ne veux pas gâcher la surprise des curieux comme nous qui voudraient s’y rendre 😉

Nous n’avons pas pu prendre d’autres photos du village, ni filmer, voici une vidéo que j’ai pu trouver sur internet qui vous en donne un petit aperçu :

https://villagemonde.com/explorationsolidaire/villagescoupdecoeur/laos/

 

Et l’école au Laos, c’est comment ?

C’est à Vang Vieng que j’en discuterai le plus avec Noé. Il nous apprendra que c’est la bandelette en bas de la jupe de l’uniforme des filles qui donne le niveau de la classe de l’élève. C’est marrant ai-je pensé. Mais cela ne marche que pour les filles 😊

 

L’école au Laos est gratuite nous avait-il précisé, les parents versent toutefois une participation de 50 000 Kip par mois, environ 5€,  pour participer aux fournitures scolaires. « Mais vous savez le niveau ici est très bas » ajoute Noé.

Si une famille veut une meilleure éducation pour ses enfants, c’est l’école privée ; « mais là encore, c’est d’autres moyens… ! » se plaint Noé. Il faut payer 250 000 Kip par mois pour une école privée, « comment voulez-vous que le niveau change ?! Le salaire moyen ici au Laos est de 800 000 Kip, comment verser 250 000 Kip chaque mois pour n’envoyer qu’un seul enfant dans une bonne école !! » Noé est en colère.

« Regarde maman dans la cour, il y a le drapeau ici aussi ! » avait remarqué Lily. Au Laos, il y a le traditionnel levé du drapeau chaque lundi matin pour commencer la semaine, levé du drapeau que les élèves accompagnent en chantant leur hymne ; le drapeau est redescendu chaque vendredi après la classe. Oui, le rythme hebdomadaire est identique à celui de chez nous en France – enfin presque après nos derniers changements ! – les élèves vont à l’école du lundi au vendredi.

« Et tu crois qu’ils ont une journée où ils font le ménage à l’école ici aussi ? » m’avait questionné Jonas. « Oui Jonas ici aussi, les élèves participent à l’entretien de la classe et de l’école. Décidemment, que ce soit en Indonésie, au Cambodge ou encore ici au Laos, voir ces élèves nettoyer leur cour, leur classe et entretenir les extérieurs ne me parait pas dénuer de sens. Ils ont un rapport différent aux locaux qu’ils occupent.  

 

Et nous dans tout ça, nous en sommes où ?

Un cinquième mois qui s’annonce en Asie dans un pays qui ne nous est pas si étranger, la Thaïlande. Que de souvenirs… Une petite crainte subsiste, 10 ans après, ne serons-nous pas déçu par un tourisme encore plus développé… ?

Côté santé, je me transforme moi-même en chamane maintenant. Dans ma sacoche, une bouteille de miel, un sachet de gingembre frais, une fiole de tee trea – en premier avant tout le reste comme dit Jonas, sinon c’est trop dégoutant ! –  et une petite bouteille de propolis ; parfois quelques fourmis, non je plaisante là 😊 Honnêtement, cela fonctionne pour le moment.

Côté transport, et bien au Laos, cela aura été bus, tuk-tuk, bus, scooter, bus, long tail boat, bus et bus. Bon vous l’aurez compris, au Laos, on voyage en bus ! Pas de train (enfin pour le moment… Les chinois arrivent et sont en train de s’en occuper…) Ah si, petite nouveauté avec le sleeping bus ; nous découvrons durant notre trajet de nuit Salavane-Vientiane, un sleeping bus différent de ceux au Vietnam, les couchettes sont par deux. Donc si vous voyagez seul et bien vous avez un risque de passer la nuit avec un parfait inconnu ! Autant y être préparé 😉

 

Côté dépense Madame la Banquière… Silence…

Aïe, aïe, aïe… Le Laos fait mal au porte-monnaie. Ce ne sont pas tant les excursions que nous avons choisi d’y faire qui pèsent le plus sur le budget, seulement 15 %, ni l’hébergement 25 % – avec une dépense moyenne par nuit de 31€ pour une chambre à 4 – encore moins les transports avec seulement 15% mais alors il est passé où le budget ?!! … Dans nos assiettes ! La nourriture à elle seule a couvert 40% de notre budget mensuel. Ah oui quand même… On a très bien mangé au Laos 😉

Là ce soir Noé j’aurai envie de te dire que ta règle du voyageur des 3×8 a dérapé… Noé nous avait expliqué que lorsqu’il voyageait il s’attachait toujours à cette règle d’or : 8€/jour/personne pour le transport, la même chose pour l’hébergement et les repas ;  ses dépenses ne devant pas dépasser ses 24€ alloués chaque jour. Ici au Laos, nous pourrons donc dire que nous sommes plus 4×8 que 3×8… avec une dépense moyenne journalière de 125€ à 4.

 

Sur ces belles paroles, il est temps pour nous d’apprendre une nouvelle langue, de découvrir une nouvelle monnaie, une nouvelle culture, de nouveaux paysages et pourquoi pas quelques jolis temples ! – je repense à Jonas ce soir en notant cela « Si je pouvais faire un vœu, je crois que je ne veux plus voir de temple de toute ma vie maintenant !! » – la Thaïlande nous attend avec son lot de belles promesses. A très vite pour vous les partager. 😊

 

 

 

« Nam Ou river aventure » ou comment vivre une belle expérience Kayaking en famille !

« Easy and Relaxing » qu’il disait ! Tout juste arrivés sur Nong Khiaw, nous nous sommes rendus hier à l’agence Green Discovery pour y prendre des informations sur un trip. C’est dans le ‘Lonely’ que j’y ai trouvé la meilleure façon de découvrir les sites le long de la rivière Nam Ou, le « Muang Noi kayak experience ».

« Easy and Relaxing » ! Le trip propose un trajet en bateau traditionnel -le long tail boat- jusqu’au village de Muang Noi Neua suivi d’une randonnée jusqu’à la cascade Tad …. Et le retour jusqu’à Nong Khiaw en kayak, et tout ceci dans la journée… « Easy and Relaxing ! » Nous validons.

« Mais moi je préfère de la tyrolienne ! » nous dit Lily et « moi je veux monter en haut de cette montagne là-bas ! » ajoute Jonas. Et bien pour l’instant nous allons pagayer !! Et c’est le moins qu’on puisse dire… (Mais cela nous ne le savons pas encore 😉

Mardi 16 janvier

8h30 – « Are you ready ?! » nous demande Lieh, notre guide pour la journée. Nous le suivons jusqu’au bateau qui nous attend en contrebas de notre guesthouse. Les kayaks sont déjà arrimés à l’arrière et n’attendent que nous…

« Regarde maman là, ça sert à quoi cette règle dessinée sur le pilier du pont ? » Lieh comprend ce que demande Lily et nous explique qu’avant la construction du barrage chinois en amont de la rivière Nam Ou, la rivière pouvait monter très haut durant la mousson et que ce baromètre permettait de faire des relevés. Mais depuis 2008, il ne sert plus ! Le barrage a considérablement baissé le niveau de la rivière et avec ses rapides. « Pour autant, cela m’arrange bien parce que le canoë kayak c’est comme le scooter, moins j’en fais, mieux je me porte ! »

Ce matin quand nous quittons Nong Khiaw, nous sommes dans une épaisse brume. Les jours suivants nous remarquerons cette même ambiance chaque matin jusqu’en milieu de matinée. Une brume qui donne une ambiance plutôt mystérieuse au lieu. Nong Khiaw, c’est une petite bourgade somnolente sur les rives de la paisible Nam Ou entourés de reliefs spectaculaires. On dit que rien n’égale le spectacle de la rivière depuis le pont particulièrement en fin de journée au coucher du soleil.

« C’est beau… C’est trop beau ! » Dans le bateau c’est le silence, chacun accoudé de son côté, nous laissons libre cours à notre imagination, nous avançons tranquillement.

 

Puis la lumière change, le décor avec ; la nature semble se réveillait avec… Le village de Muang Ngoi Neua apparaît au loin. Jusqu’il n’y a pas si longtemps, ce village était sans route, accessible uniquement par bateau ; depuis peu, une route – pour l’instant c’est encore une piste – est en cours de construction. Lieh nous explique que cette piste n’est accessible qu’en saison sèche pour le moment, « so dangerous when it’s raining ! » Ils n’ont que la rivière pour les ravitailler ajoute Lieh.

 Muang Ngoi Neua est un de ces villages qui mérite le détour. Entouré de montagnes et de falaises karstiques, si vous cherchez le plus bel emplacement en bord de rivière du nord du Laos, c’est ici qu’il faut venir ! Si vous chercher un village hors du temps, c’est ici aussi qu’il faut venir !

« C’est un village Khmu » nous précise Lieh. Cette ethnie sont les premiers habitants au Laos, jusqu’à l’arrivée des Lao du sud de la Chine, ils vivaient dans les vallées. Les Lao maîtrisaient les techniques d’irrigation et certains pensent qu’ils ont sans doute, pour ses raisons là, repoussé les Khmu sur les hauteurs. Les villages Khmu sont souvent installés près des cours d’eau.

« Regarde bien les maisons dans ce village Lily, elles sont différentes de ce qu’on a déjà vu ! » … « Elles sont comme chez nous ! » me répond Lily. Ce que veut dire Lily par « comme chez nous », c’est que les maisons Khmu sont posées à même le sol, elles ne sont pas sur pilotis comme dans les autres villages traditionnels que nous avons vu jusqu’à présent au Laos.

Les Khmu vivent des produits de la forêt, de la pêche et du petit artisanat local, ils cultivent aussi le riz, les fruits, les légumes, parfois le coton et le tabac. La plupart des travaux agricoles dans les villages Khmu se font en commun de manière à combiner la force et terminer le travail rapidement. Une belle leçon de solidarité 😊

 

 

Les aînés Khmu sont traditionnellement les personnes les plus importantes du village et sont responsables de résoudre tous les conflits du village. Les chefs de village comprennent le chaman (spécialiste en médecine spirituelle), l’homme de la médecine (spécialiste en phytothérapie), le prêtre et le chef du village. Pour ce qui est du mariage, le marié et la mariée sont libre de choisir leur partenaire (ouf 😉 !) mais les parents vont quand même négocier le prix de la mariée…

 

« Just one road in the village, so easy ! » nous dit Lieh en souriant. Nous avons une heure ici pour flâner dans le village. « There the Temple, just near hospital and over there school, just this street. » Ok, pas besoin de mapps.me, ni de GPS pour se repérer ici, une voie unique longue de 500m qui commence au monastère pour finir au pied du massif.

Nous avançons, et là, dans cette seule et unique rue, c’est un bol de tendresse que nous ressentons dans ces regards. Pas de contact mais une émotion. Les villageois poursuivent ce qu’ils font, lèvent les yeux, nous sourient et continuent… Il règne ici une telle sérénité… Nous n’avions, jusqu’à présent, pas ressenti une telle douceur. La pauvreté est pourtant bien présente à chaque coin de rue, mais les visages et les comportements ne sont pas aussi dures.

 

Nous quittons la rue principale direction l’école. Il y a tellement d’enfants ici me dis-je. Comment font-ils ? Quels moyens ont-ils ?  Le village a l’air si pauvre… Dehors, des enfants jouent au football, d’autres discutent. Les bâtiments semblent propres et en bon état, les enfants sont tous en uniforme et dans la cours il règne une douce ambiance comme dans la rue principale mais avec les sourires sont plus timides.

 

Avec Lily et Jonas nous entrons dans l’école, je les suis tout aussi curieuse qu’eux d’y découvrir une salle de classe ; les élèves sont sortis, nous ne gênerons personne. C’est en repartant que nous tombons sur ce mur « Built with 6 000 bottles »… Tout laisse penser qu’une association est à l’origine de cette école mais nous ne comprenons pas le lien avec ces 6 000 bouteilles… « Faudra demander à Lieh ! » me dit Lily.

 

Lieh nous lève ce mystère 😉 C’est l’idée d’une association anglaise, GIVE. Elle œuvre dans divers domaines comme la construction d’infrastructure écologique, l’éducation à l’anglais, la sauvegarde d’animaux en voie de disparition – ours noir, gibbon, tigres et bien d’autres – l’accessibilité à l’eau propre et saine, ils ont également un programme de reforestation et un projet de recyclage. C’est ce dernier qui nous intéresse.

L’association GIVE est partie d’un constat terrible, l’un des plus sérieux problème environnemental de notre temps, la gestion des déchets plastiques. « J’ai compris !… Les bouteilles ! » C’est avec des bouteilles non dégradable que les volontaires GIVE construisent des écoles, des dortoirs et bien d’autres infrastructures. Après avoir récolté ces bouteilles, ils les remplissent avec le sable du bord de la rivière et s’en servent comme de briques avec du ciment. L’idée est géniale !

Pour les curieux – et pourquoi pas ceux qui voudraient se lancer dans une expérience de volontariat 😉–  voici deux liens du site de l’association GIVE expliquant leurs différentes missions et leurs projets. Vous y trouverez quelques photos de construction avec ces bouteilles en plastique. Je sais je me répète mais je trouve l’idée vraiment intéressante. Avec un tel projet, on répond à un besoin sur le terrain tout en recyclant dans des endroits où la gestion des déchets est encore plus problématique que dans les pays développés.

https://www.givevolunteers.org/volunteer-locations/laos/trip-overview/

https://www.givevolunteers.org/why-give/our-projects/

 

« Are you ready ?! » nous lancent Lieh. Je crois avoir déjà entendu cela ce matin… Jusqu’à présent le trip était « easy », c’est maintenant que les choses sérieuses commencent… Le bateau prend la direction d’un autre village Khmu au bord de la rivière, nous naviguons quelques kilomètres puis le bateau stop. Sur le rivage des enfants jouent, se lavent et rient. Nous descendons.

« Maybe 1 hour to Tad Mork Waterfall » dit Lieh. « Mais on mange quand… ?! » demande Lily « The lunch Lieh ? » Lieh a tout prévu, il nous a préparé un pique-nique laotien. « C’est quoi un pique-nique laotien ? » demande Jonas. Surprise !

Autour de nous des reliefs et une végétation luxuriante. Nous avons l’impression d’être si petit ici dans cette nature si gigantesque. La brume de ce matin a laissé la place à une chaleur qui a cette heure devient étouffante, heureusement que le chemin qui mène jusqu’aux cascades nous conduit très vite dans la forêt.

 

Comme à son habitude, Jonas est déjà devant, il sautille, grimpe, ramasse des morceaux de bois, revient en arrière, repart… « A lot of energy Jonas ! » nous dit Lieh en riant. « Oh la regardez, il y a la rivière, on arrive bientôt à la cascade ! » Le bruit de l’eau est encore bien trop léger, nous n’y sommes pas encore Jonas ! Puis le paysage change, nous nous enfonçons encore plus dans la forêt, l’air devient plus frais, les bruits résonnent ; nous suivons toujours le ruisseau que nous traversons parfois en équilibre sur des rochers.

 

« On arrive ! Je vois la cascade ! » nous crie Lily. Au loin nous distinguons avec Ludo une chute mais nous espérons ne pas être venu jusqu’ici pour cela… Il faut dire que depuis notre arrivée au Laos, nous avons un bon « palmarès-cascades », du sud dans le plateau des Boloven à celles de Kuang Si à Luang Prabang, j’aurai envie de dire à Jonas « Et dis donc, les chutes d’eau ont remplacé mes temples ici au Laos ! » 😉

Lieh montre à Jonas qu’il faut escalader et continuer, « more, more ! » Nous poursuivrons ainsi jusqu’à Tad Mork, grimpant – parfois aidés de quelques cordes – se hissant, traversant la rivière pour arriver jusqu’en haut. Au pied de la cascade, un petit bassin dans lequel on peut se rafraîchir mais autant vous dire qu’il ne faut pas être frileux… Jonas tente d’y mettre les pieds « C’est glacé ! ».

 

Quelques tables permettent ici de se poser pour pique-niquer mais toutes sont déjà occupées, nous décidons avec Ludo et Lieh de redescendre manger dans une des fermes que nous avons croisé sur le chemin en montant. Elle appartient à un de ses amis, c’est la première ferme en « dure » ici nous avait-il expliqué, « an organic farm » = ferme biologique.

« Take your time for coffee break ! » J’aime déjà l’idée quand nous y arrivons. L’ami de Lieh a construit cette ferme avec l’aide de volontaires. Contre quelques Kip, vous pouvez venir ici pendant une semaine ou plus et participer aux tâches de la ferme – travaux, plantation, récolte, accueil des touristes, cuisine – tout en vivant le quotidien avec des locaux et en partageant avec eux. Des fermes comme celles-ci, j’apprends qu’il y en a un peu de partout ici au Laos et dans le reste de l’Asie. C’est avec une française qui loge ici depuis une semaine que j’en discute. « Quand on voyage, on a souvent tendance à se déplacer trop souvent, pour toujours en voir plus, plus de villes, plus de sites, plus de temples, plus de …. Tout ! On consomme toujours plus d’une certaine manière. « En choisissant de se poser dans une ferme comme celle-ci, on appréhende le pays différemment, il y a plus de partage avec les locaux, on apprend à vivre comme eux – j’ai appris à cuisiner au feu de bois par exemple ! Je n’avais jamais fait cela avant ! me dit-elle – le partage est vraiment différent ; alors oui on visite moins… » Maintenant à voir ce que l’on recherche vraiment dans son voyage…

Q

uand nous quittons cette ferme, les propos de cette jeune française tourne en boucle dans ma tête ; cela fait maintenant 4 mois que nous traversons l’Asie de pays en pays et j’avoue que parfois l’envie de se poser plus longtemps est grande – et pas que pour les enfants – l’envie de partager plus est tout aussi forte. Au Vietnam, nous avions manqué cruellement de ces échanges, depuis notre arrivée au Laos, nous sentons que les contacts sont plus chaleureux mais les vrais échanges prennent du temps et l’idée de vivre ainsi quelques jours dans une ferme avec une famille j’avoue me plaît assez 😊 Nous devons en parler ensemble en famille me dis-je !

Il est 14h30 quand nous revenons au bateau. L’heure est venue… C’est sérieux maintenant ! On n’a plus besoin des baskets mais de nos bras… Il faut se mettre en mode kayaking 😉 Lieh s’improvise alors moniteur, nous donne quelques consignes de sécurité, met à l’eau les kayaks, c’est parti ! Pour venir en bateau nous avons mis 1h30, reste à savoir combien nous mettrons pour redescendre.

Pourtant, aussitôt dans nos kayaks sur la Nam Ou, le temps semble s’être suspendu… Le paysage est tellement grandiose autour de nous, c’est comme si nous le redécouvrions alors que nous y sommes passés ce matin. Serait-ce la brume ? Le bateau ? Etions-nous encore endormis ? Peu importe, à cet instant-là il règne un calme, une pureté et une lumière ici que nous ne pouvons qu’admirer.

 

Parfois nous pagayons, d’autres fois nous nous laissons dériver, nous plaisantons et nous pagayons à nouveau.

 

 

«

 J’en peux plus maman ! C’est encore loin ?!! » … « Peut-être au prochain virage…? » …  « Allez, pagaie ! Nous verrons bien. » Nous passons le virage mais toujours pas de pont à l’horizon, vous savez le fameux pont de Nong Khiaw, spot unique des photos au coucher du soleil. « Non mais maman, j’en peux vraiment plus, mes bras, ils n’ont plus de force ! » …

Nous pagayons depuis deux heures maintenant et c’est vrai que la fatigue se fait bien sentir. « Il est où ce pont ?! » réclame Lily. « Sûrement après ce virage là-bas… Regarde papa et Jonas y arrivent presque… Si on voit papa arrêter de pagayer juste après, ce ne sera pas bon signe ; ça voudra dire qu’on est encore loin je pense… » Quelques minutes de mystère et… Papa s’arrête de pagayer !

« Oh non maman !! C’est pas vrai, j’arrête ! Je rentre à la nage ! »

Là, les choses se compliquent… « Ok Lily, vas-y, rentre à la nage… Mais fais juste attention aux poissons ! » … Lily me regarde avec surprise un brin énervée « Bon d’accord, allez on pagaie mais j’en ai vraiment assez ! J’ai mal de partout» finit-elle par dire. Je sens que le coucher de ce soir sera rapide 😉

17h30 – Nous arrivons au pont de Nong Khiaw ! Trois heures après notre départ. « Easy and relaxing… » Là, tout de suite, ce ne sont pas vraiment les mots qui nous viennent à l’esprit !

Ce soir, au repas, nous préférons « very beautiful, marvellous and so tired ! » En français, cela donne des images grandioses, des échanges fabuleux, des rencontres inoubliables, bref une journée merveilleuse mais pas « so quiet ! » 😊

 

Jeudi 18 janvier

Oui j’ai sauté un jour dans le journal, je vous rassure ce n’est pas une erreur, c’est au moins ce qu’il nous a fallu pour récupérer de notre « kayaking experience » ! Nous en avons aussi profité pour faire un peu d’école quand même…

 

 

Aujourd’hui est un jour nouveau ! … « Mais pourquoi je t’ai écouté !! » me lance Ludo en chemin. « Quelle idée… ?! Une montagne… » Ce n’est pas n’importe laquelle ai-je envie de lui répondre… « Vous verrez, on dit que le panorama d’en haut est magnifique, une vue à 360° ! »

Nous reprenons demain la route pour Luang Prabang et nous ne pouvions pas quitter Nong Khiaw sans faire cette ascension, rappelez-vous la montagne que Jonas voulait monter le premier jour, oui celle-ci !

 

Il est 13h30, ce n’est pas forcément le meilleur moment de la journée pour le faire – préférez le matin si je peux vous donner un conseil ! – et nous suivons Wong, notre guide de Green Discovery. Au passage, dépenser 50€ dans un guide n’est pas vraiment nécessaire, cela est notre autre conseil !

 « On va mettre combien de temps papa ?! » demande Lily. D’après ce que Wong nous a expliqué tout dépend de notre rythme et surtout celui des enfants, le gérant de l’agence était plutôt inquiet quand on lui a réservé le guide, « so difficult for children… » Ludo lui avait répondu en souriant « Don’t worry for children but for me !! » 😊

Jonas – encore une fois – est devant, Wong le suit à la trace depuis le moment où il a failli tomber sur Lily en se suspendant à une corde, il fait rempart 😉 Avec Ludo, nous suivons péniblement, très péniblement. Le chemin est vraiment pentu !

« Il a dit quoi en partant Wong ?! » demandais-je à Ludo ; « 1 heure et demi ! » … Bon d’accord, une heure et demi, cela ne semble pas beaucoup vue de l’extérieur ; mais je vous assure que là nous souffrons avec Ludo ! Je regarde Ludo et j’éclate de rire, c’est nerveux… Il va falloir nous faire rouler pour redescendre pensais-je.

« Maman, papa, on fait une pause !! » nous crie Lily et Jonas devant. Ouf ! « Ce n’est pas une pause » me souffle Ludo « C’est pour nous attendre oui !! » Je souris.

« Just half hour more ! » nous explique Wong. Nous repartons donc pour la seconde moitié et la végétation change, nous entrons dans une forêt plus profonde, la pente s’adoucit, puis tout à coup des bambous remplacent les arbres. Je sens que nous sommes plus loin du sommet et cela me rassure honnêtement. Je repense à notre retour en kayak d’il y a deux jours quand je me suis dit « ils s’endormiront vite les enfants… » Seulement là ce soir, ce sont les enfants qui risquent de coucher les parents !

« On y est papa, on y est !! Venez voir c’est trop trop beau !! » Nous arrivons… Patience ! « Wouaa… C’est merveilleux » La vue méritait la peine que nous nous sommes donnés pour arriver jusqu’ici. Voyez par vous-même ! 

 

 

 

Si vous deviez choisir entre Nong Khiaw et Muong Ngoi Neua, ce n’est pas facile – même Lonely le dit ! Sois-vous privilégiez les meilleurs choix d’options en hébergement et restauration et vous optez pour Nong Khiaw ; soit vous êtes en quête d’une atmosphère plus rurale et dans ces cas-là, c’est à Muang Noi Neua qu’il faut vous rendre. Si je vous dis cela, c’est que je garde un petit regret de ne pas avoir passé plus de temps sur Muang Noi Neua ; et parfois l’ambiance doit primer sur le confort 😊

Venir jusqu’ici un peu plus haut dans le nord, cela n’était pas prévu. Oui la magie du voyage c’est aussi cela ; ces petits changements de parcours qu’on peut avoir au détour d’une lecture, au détour d’un chemin ou au détour d’une conversation. Nong Khiaw fut un de ces changements et quand je repense à notre échange avec Sabine et Paul, nos amis bruxellois rencontrés dans le sud, j’ai envie de leurs dire ce soir « Merci pour ce merveilleux conseil ! »

 

 

Volontariat Laos

Quand j’ai effectué mes recherches sur internet pour trouver des informations supplémentaires sur « Myensabai organic farm », la ferme biologique de l’ami de Lieh, j’ai trouvé ce site « Helpx » qui regroupent des propositions de volontariat ici au Laos mais aussi dans d’autres pays. Pour ceux que cela intéresse !

http://www.helpx.net/hostlist.asp?host_region=964&network=9

La jeune française rencontrée dans la ferme m’avait également parlé d’autres sites comme Woofing avec lequel elle avait trouvé une ferme en Mongolie et dans le nord de la Thaïlande. Si des lecteurs de cet article en connaissent d’autres, je suis preneuse ! Je pourrai ainsi les ajouter ici 😊

 

Où dormir à Nong Khiaw ?

 

  • Phanoï Guesthouse

20$ la chambre triple

Une adresse à éviter ! Les bungalows sentent l’humidité, les salles de bain sont salles et même après la remarque au gérant, la salle de bain n’a pas changé… Nous en avons donc cherché une autre dans le village pour la suite de notre séjour ici et c’est juste en face au Sunrise Guesthouse que nous avons trouvé notre bonheur.

 

  • Sunrise Guesthouse

16$ la chambre triple

C’est une adresse agréable, les bungalows donnent tous sur la rivière. Attention toutefois, il y a différents conforts ; les plus anciens bungalows sont en bois, un peu tassés les uns sur les autres et certains ont même des WC turc. Les bungalows plus récents sont en dur avec des salles de bains propres et une chambre saine ! 

 

Où manger à Nong Khiaw ?

  • Q Bar

Un gérant et un personnel aux petits soins ici. Le soir, musique sympa, verre de vin « pas mauvais » 😉 et une super adresse pour goûter le fameux barbecue laotien ! Le serveur vous explique comment faire de début à la fin, notre meilleur repas ici, avis unanime !

 

Où NE PAS aller se faire masser à Nong Khiaw !

  • Sabai Sabai Massage

Quelle déception pour moi… !! Oui je suis d’accord avec ‘Lonely’, il règne ici bien une atmosphère de sérénité dans le jardin mais la sérénité s’arrête ici dans le jardin ! Dans une salle commune, les masseuses proposent des massages traditionnels laotien et aux huiles tout en parlant entre elles durant tout le massage, certains baillent, d’autres se font parfois les ongles en même temps qu’elles massent et le pire… la mienne qui a répondu au téléphone pendant mon massage puis a poursuivi son appel avec des sms…. Quelle déception !! A éviter. L’expérience d’autres voyageurs rencontrés au Q Bar étaient la même. Quel dommage.

 

 

 

 

 

 

Kuang Si Waterfall, tout simplement magique !

Luang Prabang est connu pour être l’une de plus belles destinations d’Asie du Sud-Est, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, on dit qu’elle séduit par son charme et son rythme nonchalant. Luang Prabang est aussi connu pour son magnifique parc forestier où s’y cachent ses chutes extraordinaires, Tat Kuang Si. Mieux en vrai qu’en photo – mais cela vous devez vous en douter – voici un de ces petits moments magiques qu’on a la chance de découvrir en voyageant ici au Laos.

 

Samedi 13 janvier

« Jonas, ce matin, on ne peut pas se mettre en mode zéro pollution zéro changement climatique ! » lui dis-je. « Nous avons 30 km à faire et à pied… et je ne le sens pas très bien ! »

Cela fait trois jours que nous sommes arrivés sur Luang Prabang, l’ancienne capitale royale du Laos, et depuis Jonas prône « le déplacement écologique » 😊 Donc depuis trois jours, nous marchons à travers la ville : pas de scooter, pas de tuk-tuk mais nos baskets ! Seulement ce matin nous voulons nous rendre au site de Kuang Si à 30 km au sud-ouest de la ville, l’aller-retour c’est presque la Saint-Etienne-Lyon pensais-je – pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une course de nuit assez mythique vers chez nous en France – nous négocions donc un tuk-tuk. Jonas accepte !  

 

  • Trajet Luang Prabang – Tad Kuang Si, 50 000 Kip par personne, environ 6$ – compter 1h de trajet

 

« Je crains qu’il y ait beaucoup de monde… » dis-je à Ludo, depuis quelques mois passés en Asie, nous savons que des sites comme celui-ci sont très souvent envahi de cars de touristes – j’entendais encore hier deux touristes lire sur un guide que le Laos est passé de 200 000 visiteurs à 3 000 000 de visiteurs en seulement 10 ans et principalement des chinois et des coréens – nous décidons donc de nous y rendre sur le temps de la pause repas avec notre pique-nique dans le sac.

11h – « Le tuk-tuk est là et à l’heure, c’est magique ! » Décidemment la journée ne peut être que sous une bonne étoile. La route  secoue énormément, des trous, parfois même des cratères et des virages… Heureusement que le petit-déjeuner est loin !

12h – Nous arrivons à l’entrée du parc, très bien aménagé pour les touristes au passage : restaurants, marché artisanal, boutiques souvenirs, il ne manque que la boutique photo – pardon ! Elle est à l’intérieur du parc 😉

 

  • Entrée du parc – 20 000 Kip par personne, gratuit pour les enfants de moins de 8 ans

 

« Là, là regarde, ils sont là les ours noirs ! » crie Jonas. Dès l’entrée du parc, nous apercevons le Tad Kuang Si Bear Rescue Centre, un centre de protection des ours.

www.freethebears.org.au

Les ours qui y vivent ont été confisqués à des braconniers et gardés ici pour les protéger d’un sort funeste. Je n’en dirai pas plus car c’est Jonas qui a décidé d’écrire un article à leurs sujets 😊

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A partir de là, c’est comme si nous passions dans un autre monde… A travers une végétation luxuriante, quelques bruits d’oiseaux, nous longeons un sentier. C’est si calme ici. Puis là, quand nous arrivons au premier niveau, nous n’en croyons pas nos yeux… Des piscines naturelles formées par la roche retiennent des litres d’eau claire et turquoise. C’est paradisiaque !

Le spectacle ne s’arrête pas là… Pour rejoindre la cascade principale, des bassins limpides comme ceux-ci, nous en croisons à chaque détour du sentier ; certains sont accessibles – baignade et plongeon au bout d’une corde autorisé – d’autres sont sacrés donc interdits d’accès. Devant chacun d’eux, nous restons éblouis par la beauté des lieux.

 

 

Quand nous arrivons devant la cascade principale, nous en avons déjà plein les yeux, et pourtant le spectacle ne s’arrête pas là – un peu comme le moment où le public se met à applaudir pour faire revenir le chanteur sur scène, vous voyez cette joie de la petite dernière qu’on redemande, et bien là c’est pareil 😊 – devant nous, une puissante chute d’eau de 25m s’offre à nous. Nous pourrions rester là sur la passerelle et remplir la carte mémoire de l’appareil photo 😉

 

« J’ai lu dans le guide qu’on pouvait grimper jusqu’au sommet ! » dis-je. « Par la droite ou la gauche ? » me demande Ludo. On dit que le chemin de gauche est mieux entretenu, nous testerons finalement les deux, celui de gauche à l’aller et de droite au retour, bien plus escarpé effectivement.

 

Certains disent que ces 15 minutes de marche supplémentaire à travers la forêt ne sont pas indispensables, de là-haut, la végétation cache la vue. Pourtant, arrivés en haut, c’est un nouveau décor, les cascades et piscines turquoise ont laissé place à des petits bassins au milieu d’une végétation encore plus épaisse ; nous avons de la chance à cette période de l’année le niveau de l’eau n’est pas très haut, nous pouvons donc traverser ces bassins par un petit chemin et quelques ponts. C’est ici que nous pique-niquerons, loin de l’agitation d’en bas.

« J’adore les pique-niques comme ça ! » nous confie Lily. Tu peux adorer Lily… L’endroit est magique.

 

J’apprendrais trop tard, sur un blog de voyageurs, qu’il existe une ouverture secrète là-haut qui mène à un bassin tout aussi secret. D’après ce que j’ai lu, des anglosaxons partagent et diffusent l’information sur YouTube. Alors si toi qui lis cet article décide de te plonger dans cet univers fantastique et découvre ce passage « secret », je veux bien une petite vidéo moi aussi 😉

 Tad Kuang Si, unique, magique, éblouissant, paradisiaque, voilà les mots qui nous viennent à la bouche ce soir en terminant d’écrire cet article. J’allai oublier… Incontournable quand on vient au Laos !

 

Découvrir cette petite merveille suppose de séjourner dans l’ancienne capitale royale du Laos, Luang Prabang. Il y a pire comme supplice… Se promener entre villas françaises ou laotiennes joliment restaurées, se laisser porter par la spiritualité des lieux dans tous ces vats dorés, loger dans un ravissant petit hôtel, admirer ces moines en robe safran le long des rues, s’attabler dans un bon restaurant, ou déambuler dans le marché de nuit, trop dure la vie !

 

Où dormir à Luang Prabang ?

 

  • Sokmisay 2 Guesthouse

62$ la nuit dans une chambre pour 4 personnes avec le petit-déjeuner

Notre seule solution de repli après avoir quitter PhanhTasone Guesthouse en catastrophe au vu de l’état de la chambre. Solution hors budget je vous l’accorde mais solution indispensable. La chambre y était impeccable, la literie plus que confortable, un magnifique parquet en bois au sol, un petit balcon et le summum… Une baignoire qui a fait la joie de deux enfants ! « Une baignoire maman tu te rends compte, une baignoire !! Avec de l’eau chaude en plus !» Un confort énorme 😊

Nous n’y resterons que 2 nuits compte tenu du prix de la chambre.

 

  • Xayana Guesthouse

23$ la nuit dans une chambre de 4 personnes

La chambre quadruple est immense, très propre avec des lits au sol mais très confortables. Une grande salle de bain avec de l’eau chaude et une pression suffisante, ça c’est génial ! Accueil agréable par la gérante.

 

 Où ne pas dormir !!!

  • PhanhThasone Guesthouse

21$ la nuit pour une chambre triple

La chambre est sombre, humide, très humide (le mur était mouillé sur tout le bas) ! Nous n’y resterons qu’1h… C’est impensable de dormir dans un endroit pareil.

 

Où manger ?

  • Changkham Paseuth 🙂 – A côté de la Post Office

 Pour un super petit-déjeuner, il faut venir ici ! Sur place, une vraie boulangerie avec pains aux céréales, viennoiseries, muesli, café et un délicieux thé au gingembre ! 

  • NightMarket

Coup de cœur pour les pilons de poulet (Lily), et les macaronis avec des œufs pour Jonas, pas très local !! Sinon, le Fried Bamboo et les Fried vegetables sur la petite place (avant dernier stand !) sont excellents.

 

Au Laos, j’ai vu des Ours Lune… Par Jonas.

La semaine dernière, dans la forêt de Luang Prabang, nous sommes allés voir un centre de protection des ours noirs qu’on appelle aussi les Ours Lune.

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Les ours ont été sauvé des braconniers qui voulaient leur peau ou les vendre à des cirques. Il y en avait quelques-uns qui avaient perdu leur patte. J’étais content que ce centre sauve ces ours, mais un peu triste quand même car ils sont enfermés dans des enclos.

 

J’ai appris que les ours mangent tout ce qu’ils trouvent comme des fruits, des légumes et de la viande ; les ours sont omnivores. Ils jouaient aussi avec des grosses boules de plastique que les gens du centre remplissaient avec des friandises. J’ai vu un ours dormir, j’en ai vu un autre descendre une branche, il faisait comme moi avec ses pattes. J’ai aussi vu deux ours qui jouaient à la bagarre.

 

 

 

A la fin du parc, il y avait une présentation de tous les ours ; j’ai découvert qu’il y a beaucoup plus d’ours dans le monde que je pensais ; par exemple, il existe l’ours du soleil, c’est le plus petit des ours. Je ne savais pas aussi que le panda géant était un type d’ours.

 

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A côté du centre, il y avait une cascade où l’on pouvait se baigner. Une légende raconte que la cascade s’est formée grâce à un homme. A force de creuser la terre, il a fait jaillir de l’eau. Un cerf doré serait venu s’abriter sous un gros rocher. Cela a donné le nom de la cascade Tat Kuang Si ; « Tat » veut dire cascade, « Kuang » signifie cerf et « Si » veut dire creuser.

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J’ai adoré cette journée parce que j’ai trouvé les Ours Lune magnifiques et c’était la première fois que j’en voyais. FIN.

Jonas.


Quelques informations de maman : 

Tat Kuang Si Bear Rescue Center – http://www.freethebears.org.au

L’entrée au centre est gratuit, il se fait juste après le guichet des cascades de Kuang Si, sur la droite. Ouvert de 7h30 à 17h30. Les souvenirs vendus sur place financent la nourriture des ours. 

Une pluie du diable au Laos…

Imaginez que je vous dise qu’il existe un pays où 25% de ses villages sont aujourd’hui, au 21ème Siècle, contaminés par des munitions non explosées (UXO) ; un pays où 1 village sur 4 vit dans la peur de laisser jouer les enfants autour des maisons ; un pays où 1 village sur 4 vit dans l’angoisse de cultiver sa terre sous peine de perdre une jambe, un bras voire sa vie ; un pays où 1 village sur 4 vit dans la tristesse d’avoir perdu un enfant, un mari ou un ami…

Non, je n’invente rien, les chiffres parlent d’eux même ; plus de 270 millions de mines anti-personnels qu’on appelle ici « Bombies » ont été déversées sur le Laos. Plus de 50 000 personnes ont été tuées ou blessées à la suite d’accidents d’UXO entre 1974 et 2008. Jusqu’à 30% de ces Bombies n’ont pas encore explosé aujourd’hui. Elles attendent là patiemment, qu’un enfant joue avec, faisant office de balle, qu’un valeureux paysans bine sa terre et la percute, qu’une femme cuisine trop près et la fasse exploser…

Non, vous ne rêvez pas, je vous parle d’un pays qui a été le plus bombardé par habitant dans l’histoire, le Laos. Je vous parle des toutes ces bombes non explosées qui ont été dispersées ici durant les 580 000 missions de bombardement menées durant la Guerre du Vietnam sur le Laos. « Mais la Guerre du Vietnam… C’était au Vietnam ! Pas au Laos… » me répondrez-vous. Mais c’est sans compter la piste Ho-Chi-Minh…

 

Quand nous décidons de nous rendre au centre de la COPE sur Vientiane, nous savons que la visite risque d’être éprouvante mais ce fléau est le quotidien des laotiens et nous avons envie de comprendre.

La COPE – Cooperative Orthotic et Prosthetic Enterprise – est le principal fabricant au Laos de prothèses de membres, d’aides à la marche et de fauteuils roulants. Aménagé dans le centre national de réadaptation, ce centre d’informations très bien conçu propose une multitude de contenus multimédias sur les engins non explosés et sur les prothèses. Dès l’entrée, nous sommes mis en condition… Un banc avec deux prothèses de jambes y sont installées… Puis, nous passons le hall, le décor qui suit n’est pas plus léger… Au-dessus de nos têtes, des bombes suspendues, au sol des bombes, à droite un film projetant des bombardements pendant la guerre… L’ambiance est posée.

 

Un peu plus loin, dans une petite salle de projection, une série de documentaires très émouvants y sont projetés en permanence. Un nous suffira.

Nous entrons alors dans le vif du sujet quand nous passons dans la seconde partie de la salle. Les prothèses remplacent les bombes, au-dessus, au-dessous, des anciennes, des plus récentes ; le centre permet même de se mettre dans la peau d’un « mutilé » et d’essayer une jambe en plastique.

De partout des photos et des témoignages qui finissent une visite bien trop éprouvante. Eprouvante mais au combien importante pour comprendre.

http://copelaos.org/

 Au Laos, se rendre à la campagne, c’est le passé douloureux qui ressurgit. Entre 1964 et 1973, pendant la guerre du Vietnam, l’armée américaine a effectué plus de 500 000 missions de bombardements sur la piste Ho Chi Minh.

« Mais Ho Chi Minh, c’est au Vietnam… Quel lien avec le Laos ?! » … J’y viens.

La piste Ho Chi Minh est un ensemble de routes et de sentiers utilisés pendant la guerre d’Indochine et la guerre du Vietnam reliant la République démocratique au nord du Vietnam et la zone sud du Vietnam, en passant par le Laos et le Cambodge. Cette piste Ho Chi Minh fut utilisée par l’armée populaire vietnamienne et les combattant du Front National de libération pour ravitailler en nourriture et en matériel des miliciens du Sud. Evidemment, quand les renseignements militaires américains l’ont découvert… La suite vous l’avez comprise…

 

Toujours est-il qu’aujourd’hui au Laos, les conditions de vie dans les milieux ruraux sont difficiles, pauvreté, conditions climatiques pénibles et ces engins diaboliques qui hantent le sol des campagnes.

Un programme de développement rural pour la décontamination des zones à risque a été mis en place avec l’aide d’associations, la FSD – Fondation Suisse de Déminage – est l’une d’entre elles. La FSD œuvre d’arrache-pied à dépolluer les secteurs à risque avant de les réhabiliter. Les villages dépendent de cette aide pour accroître leurs surfaces cultivables, les villageois attendent de pouvoir cultiver du riz sur des terres saines, de pouvoir élever des poissons dans des étangs nettoyés de tout risque, ils attendent de pouvoir nourrir leurs familles sans danger !

 

C’est au centre d’information UXO à Luang Prabang que nous comprendrons la dévastation subie par le pays durant la guerre du Vietnam et comment 40 ans plus tard ces mines et ces engins explosifs non désamorcés continuent de faire des victimes chaque jour.

Dans ce centre, nous comprenons mieux le travail éprouvant de ces démineurs. Sur le terrain, armé de son principal et précieux outil, le démineur sillonne scrupuleusement chaque centimètre carré avec son détecteur de métal. Concentré, au moindre son, c’est tout un protocole qui commence. Etape 1, une fois la mine localisée, le responsable du site enregistre la position sur sa carte, puis vient l’étape 2, l’extraction. La mine est alors dégagée avec la plus grande précaution avant de déposer la charge explosive qui permettra de la détruire. Pour finir, l’étape 3, la destruction ; elle ne s’effectuera qu’en fin de chantier après la protection totale du site.

 

La vidéo qui suit présente l’action de la FSD sur le terrain, elle est très parlante !  

https://www.youtube.com/watch?v=APr_1cQvvXc&feature=youtu.be

 

Avant de finir cet article, j’aimerai vous parler d’un homme et de son histoire parce que parler avec des chiffres et des rapports d’histoire, c’est prendre de la distance. Et que l’on se rende à la COPE à Vientiane ou au centre UXO à Luang Prabang, la distance on oublie !

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Il s’appelle Ta. En 2004, Ta part pêcher autour de chez lui avec ses deux fils alors âgés de 8 et 10 ans. Là, dans l’étang, il trouve une Bombie. Il sait que c’est dangereux mais il a entendu dire que les explosifs pouvaient l’aider à avoir une meilleure pêche et Ta a une grande famille à nourrir. Il demande alors à ses deux fils de se cacher derrière un arbre et nage jusqu’à la Bombie. Aussitôt qu’il touche la mine, elle explose ! Ses deux fils terrorisés le sorte de l’eau et le ramène dans la barque jusqu’au village. 9h… Ta devra attendre 9h pour une aide médicale, oui nous sommes dans la campagne laotienne. Deux bras sectionnés, un œil de perdu et toute une famille qui travaille dure pour payer ses traitements médicaux. C’est grâce au centre de la COPE que Ta pourra à nouveau manger « comme les hommes » confiera-t-il.

L’histoire de Ta n’est pas une histoire unique ici, c’est malheureusement le quotidien de toutes ces régions les plus pauvres au Laos.

Informer, communiquer, partager, donner, aider… Nous ne pouvions quitter le Laos sans vous en parler.

 Et pour ceux qui veulent en savoir plus et qui ont un peu de temps – 1h30 environ – voici un magnifique documentaire :

Documentaire « La pluie du diable »

https://www.youtube.com/watch?v=2jKIt9txgTw

 

 

 

 

 

 

Au Laos, je tisse du bambou et j’apprends à fabriquer du papier 😊… Par Lily.

A Luang Prabang, nous avons découvert avec Jonas le tissage de bambou et la fabrication du papier.

Le mercredi 10 Janvier, le monsieur d’une association qui s’appelle le Ock Pop Tock est venu nous cherchée en tuk-tuk à une heure de l’après-midi. Son tuk-tuk était rose avec des motifs jaunes et orange, il était rigolo !  Jonas est monté devant avec le chauffeur, moi est maman nous sommes allées nous asseoir derrière.

https://ockpoptok.com/classes/

 

Quand nous sommes arrivés au centre, notre guide qui s’appelle Kho nous a expliqué qu’il teignait les bambous avec des couleurs naturelles. Par exemple, ils utilisent des feuilles pour faire le vert, un fruit d’ici pour faire le orange, une racine d’arbre pour faire le jaune et encore plein d’autres couleurs naturelles… 

Ensuite nous sommes allés nous installer à une table, nous avons choisi un dessin à tisser et nos brins de bambou ; il y avait différentes couleurs, moi j’ai choisi vert et rose. Après, nous avons commencé à tisser.

 

 

Au début, c’était facile, un brin dessus, un brin dessous, un brin dessus, un brin dessous ; mais après c’est devenu compliqué parce qu’au bout d’un moment, il y avait des brins de bambou dans tous les sens et il fallait changer de côté.

 

 

Nous avons fabriqué avec Jonas et maman un dessous de table. J’ai beaucoup aimé le tissage de bambou même si ça faisait mal aux mains 😊 😊

 

Un autre jour à Luang Prabang, je me suis achetée un carnet avec du papier laotien pour me faire un carnet à dessin de voyage. Le lendemain, nous sommes allés voir un village où il fabrique ce papier. Les gens du village fabriquent ce papier avec des écorces d’arbre qu’ils font sécher au soleil.

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Ensuite, ils pillent les écorces avec de l’eau pour les transformer en pâte à papier. Après, ils prennent cette pâte qu’ils mettent à tremper dans l’eau sur un tamis. Pour bien répartir la pâte en fine épaisseur, ils tapent l’eau tout doucement avec leurs mains.

 

A la fin, ils laissent les tamis au soleil pendant toute une journée avant de récupérer les feuilles de papier. C’était super de les voir faire !

 

 

Je peux dire qu’à Luang Prabang nous avons fait des activités manuelles 😉 😉 ! FIN. 

Lily.

 



Quelques informations de maman : 

Le centre Ock Pop Tock est une entreprise sociale créée en 2000 par une photographe anglaise et une styliste laotienne. Cette association est spécialisée dans le tissage du textile, l’artisanat et le design. Elle a pour but de promouvoir l’artisanat traditionnel laotien et de permettre à des villageois de vivre de leur savoir-faire.

Le centre propose des ateliers divers et variés – teinture du tissu, tissage au fil de soie, dessin traditionnel Batik et tissage de bambou – sur la demi-journée ou la journée complète. Le prix varie en fonction de l’atelier, par exemple, pour un atelier tissage en demi-journée, il faut compter 208 000 Kip, environ 26$ par personne.

L’expérience avec des enfants est géniale – seule, elle doit être bien aussi 😉 – le personnel y est accueillant et chaleureux, le cadre très agréable – on tisse dans une petite paillotte au bord du Mékong – et on repart avec sa création ! Je le recommande vivement.

https://ockpoptok.com/classes/

         

Vang Vieng, « somewhere over the rainbow »… un p’tit coin de paradis !

Escalade, vol en montgolfière, tyrolienne, kayak, trek, tubing… Si vous êtes amateurs de sensations fortes, c’est ici à Vang Vieng qu’il faut venir ! Mais on ne vient pas à Vang Vieng que pour cela car cette petite ville offre aussi une magnifique scène rurale au bord de la rivière Song. C’est du balcon de notre chambre ce matin que nous restons bouche bée devant ce spectacle « c’est incroyablement beau ! » avons-nous tout de suite pensé avec Ludo.

 

Pourtant ce petit paradis aurait pu mal tourner si le gouvernement laotien n’avait pas tapé du poing sur la table en 2012. Que je vous explique…Vang Vieng était auparavant une petite ville peu connue où les voyageurs prenaient plaisir à descendre la rivière sur une chambre à air de tracteur et à pédaler à travers les paysages karstiques. Puis, très rapidement, la petite ville devint le nouvel eldorado de la fête en Asie du Sud-Est, on en parlait comme « une étape de la route de la bringue » c’est vous dire…

Au début des années 2000, le paysage de la petite ville bucolique changea ; les habitants se mirent à construire en toute hâte des pensions pour accueillir les visiteurs de plus ne plus nombreux, des drogues de plus en plus puissantes circulaient et l’ambiance devint de plus en plus sombres. Les jeunes « voyageurs-fêtards » n’avaient que faire des trésors naturels ou des activités de plein air. En 2011, cette ambiance festive autour des plateformes pour rave-party le long de la rivière cachait une réalité plus dramatique, on dénombrait environ 25 jeunes touristiques morts d’une crise cardiaque, d’une noyade ou d’un traumatisme crânien. Drogue, alcool et tyrolienne au-dessus de la rivière Song ne font pas bon ménage…

Fin août 2012, le gouvernement laotien s’en mêle, le premier ministre monte à Veng Vieng et constate l’ampleur des dégâts, la semaine suivante le ministre du Tourisme convoque les propriétaires de bars et en ferme une grande majorité. Enfin débarrassée de ses problèmes de drogue, la ville retrouve enfin son identité de paradis rural.

Mercredi 3 janvier

« C’est encore loin papa ?! » … Nous sommes partis de Vientiane à 10h ce matin avec un bus qui n’était pas vraiment le bus que nous avions prévu… La veille, Ludo s’est rendu à la gare routière pour acheter nos billets, au guichet on lui explique que les trajets Vientiane-Vang Vieng ne s’achètent pas à l’avance, il faut venir le jour même et les prendre sur place. Ludo convient donc avec un chauffeur de tuk-tuk de venir nous chercher à notre hôtel pour nous conduire jusqu’à la gare le lendemain, 30 minutes de trajet, 1h d’avance pour les tickets, un bus à 10h, nous attendons notre tuk-tuk à 8h30.

Comme vous vous en doutez, le tuk-tuk n’arrivera pas… Nous tentons de le joindre, il dit arriver, quand ?… Mystère ! Nous décidons alors d’en prendre un autre. Ces moments de transfert entre deux destinations ne sont pas toujours très sereins, l’attente, l’inquiétude du bon bus, des sacs et l’incompréhension…

Le nouveau tuk-tuk s’arrêtent ensuite dans une rue qui ne ressemble pas à une gare routière. Devant nous un bus et un mini-van, « But, it’s not the bus station ! » lui explique Ludo un brin énervé. Le chauffeur du bus s’avance et nous dit qu’il n’y a pas de bus pour Vang Vieng à la gare routière, c’est ici ! Nous comprenons très vite qu’ils nous vendent leur bus VIP, l’heure tourne et retourner jusqu’à la gare routière est trop risqué, nous montons dans ce bus.

« Il est trop génial papa ce bus ! » Il y en a au moins deux qui sont contents ! Lily et Jonas s’installent sur les places à l’avant à l’étage, ils ne pouvaient pas mieux voir la route. Toilettes, café, thé, gâteaux pour la route, nous sommes prêts, on peut partir 😉

  • Bus VIP Ventiane-Vang Vieng – 4h30 de trajet – 40 000 Kip par personne, environ 6$ pour un prix au départ à 80 000 Kip avant négociation.

14h30 – Nous arrivons dans notre petit paradis. Les offres d’hébergement sont encore nombreuses ici malgré l’« opération nettoyage » du gouvernement mais les prix montent aussi très vite. C’est au Montain View Riverside Hotel que nous passerons notre séjour, la vue de la terrasse mérite le petit dépassement de budget « C’est là-haut qu’on fait école maman, c’est trop joli ! » me dit Lily. Elle a raison, en termes de cadre de salle de classe, on ne peut rêver mieux  😊

 

C’est à Tad Lo, dans le sud, que nous avions évoqué Vang Vieng avec Sabine et Paul, nos amis bruxellois. Entrés au Laos par le nord, ils y étaient déjà passés ; Paul s’était alors empressé de nous conseiller d’aller voir Noé, le gérant du Mango Bungalow. Noé propose un « Jeep Tour » sur la campagne autour de Vang Vieng très intéressant a-t-il dit.  

« On va voir Noé ?! » … « Tu crois qu’on va pouvoir faire de la Jeep ? » demande Lily « ça doit être trop bien ! » Mango Bungalow se trouve de l’autre côté de la rivière Song, pour s’y rendre on doit traverser une passerelle en bambou, passerelle qui fera d’ailleurs l’objet d’un de mes nouvels exploits dans les jours à venir… 😉

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Il faut savoir que cette passerelle est payante ; 10 000 Kip par personne pour l’aller-retour, Noé nous apprendra ensuite qu’il y en a un autre passage gratuit plus loin en longeant le rivière.

Mango Bungalow est un petit havre de paix dans un coin de paradis. « Dommage qu’il n’y ait plus de place ici, on y aurait été bien aussi ! » se dit-on avec Ludo. Noé nous présente son « Jeep Tour », découverte et promenade dans la campagne aux alentours, ascension d’une montagne avec un magnifique panorama, baignade dans un lagon naturel et exploration d’une grotte ; comment résister ?!

« Rendez-vous demain matin à 9h ! »

 

Jeudi 4 janvier

« On va monter dans une …, dans une quoi maman ?…. Comment ça s’appelle au fait ?!! » nous dit Jonas au réveil ce matin …. « Une Jeep Jonas, une Jeep ! » répond Lily. « On va monter dans une jeep !! » chantonne Jonas « C’est moi qui ferais l’article pour le blog ! » ajoute -t-il. 

« Vous être prêts ? » nous demande Noé à notre arrivée Chez Mango. « Fin prêt et nous avons notre journaliste avec nous 😉 »

Nous quittons Vang Vieng pour une boucle de 26 km à l’ouest aujourd’hui, une boucle qui nous conduit au cœur des formations karstiques qui s’élèvent au dessus des rizières en face de la ville.

Sur la route, une série de panneaux indiquant des grottes parce qu’ici des grottes il y en a – presqu’autant que les cascades au Laos ! – mais quelques unes seulement méritent le détour. Seulement 3 km après notre départ, Noé s’arrête, « c’est le village de Ban Phone Ngeun, un village Hmong, regardez ! » nous dit-il en nous montrant le poste d’observation de Pha Ngeun – Pha signifie montagne en laotien – « De là-haut, on a une vue spectaculaire ! » ajoute-t-il. Noé nous explique alors que nous avons le choix, soit nous faisons l’ascension tout de suite « 45 min et c’est rude » précise-t-il, soit vous le faites au retour en fin d’après-midi ou si cela fait trop ce soir vous pourrez y revenir dans les prochains jours.

Les enfants ont le sourire, on ne va pas leur enlever tout de suite… Nous mettons une option sur l’ascension en fin de journée.

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De retour sur la route principale, nous bifurquons à droite et traversons un nouveau village mais cette fois de Lao Loum, une autre ethnie, « c’est le village de Ban Na Thong » nous dit Noé, « Si vous revenez sur Vang Vieng un jour, c’est ici que vous pourrez venir me voir ! » Noé vient d’y acheter un terrain sur lequel il va construire des bungalows. « Trop de chinois arrivent, de trop grands complexes sont en train de sortir de terre sur Vang Vieng et avec l’arrivée du train, cela ne va qu’empirer ! » nous dit-il d’un air désolé.

Noé nous explique alors que les chinois ont négocié avec le gouvernement laotien la construction de la voie ferrée qui relie la frontière chinoise au nord à Vientiane pour ensuite leurs assurer une liaison jusqu’à Singapour. D’ici fin 2018 la ligne sera ouverte nous précise Noé, « mais nous sommes début 2018 ! » Noé sourit, « oui ! Mais ce sont les chinois ! » Plus de 200 000 ouvriers chinois sont en train d’arriver au Laos, beaucoup y resteront, « mais les chinois n’apportent rien de bon aux laotiens » nous confie Noé. « Ils vivent ensemble dans des hôtels chinois, mangent ensemble dans leurs restaurants chinois, achètent dans les magasins chinois… » Depuis quelques mois en Asie, c’est plus un sentiment d’incompréhension que nous avons au regard de leurs comportements en voyage, ils jettent leur papier n’importe où, négocient en permanence à chaque boutique jusqu’au magnet à la sortie d’un musée et parlent de façon plutôt hautaine aux locaux…

Noé a raison de s’éloigner de cette agitation programmée me dis-je. Le village de Ban Na Thong est un village où il fait bon vivre, une vie au ralenti, ce qui plaît à Noé !

 

« Il est où le lagon ?! » demandent Lily et Jonas. « On y arrive bientôt ? »… Patience, nous y voici 😊

Le site de Tham Phu Kham est un site sacré pour les laotiens plus pour sa grotte que pour le beau lac turquoise à son pied ; la grotte y renferme un bouddha couché thaïlandais en bronze. « Regarde Lily !! » crie Jonas « Ils sautent d’en haut de l’arbre, c’est géant ! » Je ne vais pas pouvoir y échapper je sens…

« D’abord la grotte ! Ce sera plus calme quand nous redescendrons » nous dit Noé. Le site est effectivement envahi par des chinois et des coréens. Depuis 2 ans nous confie Noé des coréens viennent ici par dizaines chaque jour, nous ne comprenions pas cet engouement jusqu’à présent mais il y a peu nous avons percé ce mystère ! A l’origine une télé-réalité coréenne, une des stars du petit écran coréen a été pris en photo en train de faire le grand plongeon dans ce lagon ; depuis, tous les jeunes Coréens se ruent ici au Blue Lagoon non pas pour voir ce magnifique lagon naturel mais pour avoir LA photo comme leur idole ! Nous sourions à les voir poser 😊

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Puis, nous partons en direction de la grotte. L’ascension est rude, une montée abrupte sur 200m nous coupe les jambes ! « Vous avez bien pensé aux frontales ? » nous demande Noé avant d’entrer dans la grotte, parce que la grotte Tham Phu Khan ne se limite pas à l’entrée principale ; de là des galeries plus profondes s’enfoncent dans la montagne. « Oui Noé, nous avons les lampes et notre guide 😉 ! » Je n’envisageais même pas de m’aventurer ici sous terre sans guide, et pourtant beaucoup le font, ils sont inconscients ! Passés la grotte principale, un chemin entre les roches vous conduit bien plus profondément mais il s’agit de savoir où on met les pieds, des crevasses de plus de… personne ne le sait, des roches glissantes et ce labyrinthe qui nous perdrait presque ! « Il ne se passe pas une semaine où je ne ramène pas des touristes égarés ici dessous… » se navre Noé.

 

« C’est spectaculairement beau ! » pensais-je. La grotte principale offre déjà à elle seule un magnifique puit de lumière, au centre un bouddha couché en bronze, c’est d’ailleurs pour cela qu’elle est si sacrée aux laotiens nous explique Noé ; « si vous revenez ici le 21 décembre, la lumière du jour éclaire directement le bouddha ». Ludo est sous le charme des couleurs de la roche.

 

« Suivez-moi, nous descendons plus profondément ! » dit Noé. S’ensuit une descente à la lumière des frontales, c’est immense ! On se sent si petit dans ce décor, Lily et Jonas sont émerveillés par les stalagmites et stalactites qui nous entourent. Nous sommes comme eux, nos yeux grands ouverts, nous n’en perdons pas une miette.

 

Une heure est passée quand nous retrouvons la lumière du jour. « On va au lagon, on va au lagon ! » Lily et Jonas ne tiennent plus en place, heureusement que Noé est devant pour ralentir la descente…

« Elle est haute quand même la branche… ! » Seraient-ils en train de douter… ? Cela m’arrangerait bien 😉 « Allez viens Jonas, on y va ! » … C’est à moi maintenant de prendre sur moi…  Je les regarde monter (plus de 6 mètres quand même) « Ils sont fous ces enfants ! » Et puis j’entends Lily « Quand faut y aller, faut y aller ! » Elle saute, Jonas suit. Je ferme les yeux. « C’est trop génial, on reste trop longtemps en l’air ! »… Ni une, ni deux, les voilà repartis à l’ascension de l’arbre pour recommencer.

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n brin de sérieux dans cette folie tout de même… Noé nous apprend que ce lagon est bien un lagon naturel contrairement au Tham Phu Thong, un site tout proche que les gens appellent également le Lagon bleu mais qui tient davantage de la mare boueuse. La couleur bleu turquoise de ce lagon vient du soufre qu’elle contient. L’eau y est glacée, pourtant beaucoup s’y tente. Il nous faudra user de grands stratagèmes pour faire sortir nos deux singes de là d’ailleurs !

Après une pause repas bien méritée au pied du lagon, nous reprenons la route principale et poursuivons à l’ouest sur une route qui ressemble plus à une piste par endroit. Après quelques kilomètres dans un cadre tout aussi magnifique que celui du matin, voire peut être même plus, nous nous enfonçons dans une campagne plus authentique encore et arrivons au village de Ban Na Som, un village où des Hmong ont été relogés. Ce village est assez spécial nous explique Noé, « de ce côté de la route vivent des laotiens, de l’autre ce sont des Hmong ! » Assez surpris, nous attendons des précisions. Noé prend le temps de nous expliquer qu’au Laos, il existe une grande rivalité entre les laotiens et les Hmongs, cette minorité ethnique venue du Nord. Cette tension remonte à la guerre du Vietnam, à cette époque les américains ont laissé croire que les Hmongs auraient collaboré avec eux ; depuis, les laotiens pensent que c’est de leur faute s’ils se sont fait bombarder, ce qui n’est pas le cas. Pourtant, cette vieille rancune se rencontre encore comme aujourd’hui dans ce village. Quel dommage…

 

« Ça secoue maman une Jeep ! » rigole Lily. « Mais, c’est tellement bien debout comme ça pour voir le paysage ! » Une fois passés le village de Ban Na Som, nous arrivons sur une portion de route qui longe le bord des formations karstiques, nous traversons quelques cours d’eau « dangereux pendant la saison des pluies » nous dit Noé. Le paysage est splendide, oui je sais je me répète mais comment faire autrement !

 

Puis, nous arrivons à notre dernier village, Ban Nampe. « Regarde maman, ils sont trop pauvres ici » me dit Jonas tout bas. « Pourquoi Jonas ? » … « Je ne sais pas, regarde ! » Il a raison mais il ne parvient pas à mettre des mots sur ce qu’il voit. « Ne vous y trompez pas ! » nous dit Noé « On pourrait penser que le niveau de vie des laotiens a augmenté en voyant des maisons en dures mais c’est le contraire ! Les chinois sont venus coupés tout le teck ici au Laos, c’était déjà trop tard quand on a voulu protéger les forêts. Les chinois s’étaient engagés à replanter… Ils l’ont fait… Ils ont replanté de l’hévéa pour remplacer le teck coupé !! Aujourd’hui, pour les laotiens, le bois de qualité coûte beaucoup trop cher. Voilà pourquoi dans les villages les maisons en ciment ont remplacé celles en bois… »

 

Sur la route du retour, nous repassons devant Pha Ngeun, rappelez-vous la montagne à la vue spectaculaire de ce matin. Hésitation… « Nous reviendrons ! » Les 45 minutes d’ascension n’enchantent personne ce soir. A ce moment-là les enfants imaginent encore qu’ils vont y échapper…

« C’était trop bien ! » nous dit Lily en arrivant devant Chez Mango ; la jeep, la grotte, le lagon, « j’ai adoré ! » Et ce n’est pas la seule 😊 Partir à la découverte des alentours de Vang Vieng de cette façon aura été une belle expérience. Expérience que je m’empresse de conseiller à quiconque lit cet article et envisage de se rendre dans ce petit coin de paradis !

 

Les jours suivants…

« On se sent bien ici… Et si nous restions un peu ?! »

Avec Ludo nous décidons d’allonger notre séjour dans cette ville qui d’après ce que nous en avions entendu « ne mérite pas d’y rester plus de 2 jours ». Le temps y est doux, la vue magnifique et l’ambiance y est sereine.  Nous nous mettons donc « en pause » et profitons du charme des lieux : doux lever de soleil, séances d’école en terrasse, baignade à la rivière, balade en scooter jusqu’à la cascade de Yui, parties de yams endiablées et repas au coucher du soleil.

 

« Il ne nous reste pas une petite chose à faire avant de partir après demain ? » … « Ouiii ! On retourne au Blue Lagoon ! » crie les enfants joyeux.

« Oui mais pas que… ! » Regards surpris et interrogatifs… « On a une montagne à gravir ! Souvenez-vous la montagne de Noé que nous n’avons pas faite la dernière fois ! » Là c’est moi qui suis joyeuse, les enfants moins 😉 

 

Lundi 8 janvier

Deux scooters, quatre sandwiches, trois bouteilles d’eau… A nous Pha Ngeun !

La route qui nous mène jusqu’à la montagne est déjà si plaisante ; le soleil nous chauffe déjà la peau, des rizières, quelques fermes, des laotiens avec leurs troupeaux, des sourires, des enfants qui jouent, « Sabaidee ! »

On dit que Pha Ngeun est le plus beau point view de Vang Vieng, une vue imprenable qui demande un peu d’effort, 45 minutes d’une rude ascension, à quand même ! « On vous prévient la pente est raide, c’est hyper rude » voilà ce que j’avais lu dans un blog. Ils avaient tellement raison… « Je ne sens plus mes jambes ! » dit Ludo, « moi je ne sens plus rien du tout… » j’ai envie de lui répondre ; et pendant ce temps-là, Lily et Jonas chantent, crapahutent et montent. « C’est désespérant de les entendre autant parler quand nous nous cherchons juste notre souffle ! » nous confie un couple que nous croisons 😊

 

« 50 m papa ! On est bientôt arrivé, allez venez les parents !! »… On arrive…

Arrivés au promontoire, l’effort est amplement mérité. Nous n’avions pas encore pu admirer une telle vue ici au Laos, le paysage y est incroyable, impressionnant de beauté !

 

Un coucher de soleil ici dans la petite hutte doit être le must ! me dis-je. Nous avons de la chance de voir un spectacle pareil, on ne voit ça que dans des documentaires à la télévision…

Après l’effort, c’est le réconfort ! Quelques nouveaux sauts au Lagon pour Lily et Jonas, papa s’y tente même cette fois, une bonne bière pour maman ; voilà une de ces journées qu’on regarde avec le sourire le soir en se couchant.

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« Maman, tu peux y arriver ! » me souffle Lily au retour. Parce qu’aller se promener dans la campagne, c’est bien joli mais du centre-ville de Vang Vieng, rappelez-vous il y a une passerelle en bambou à traverser. A pied c’est bien, en scooter, les choses changent – en tout cas pour moi – je vous rappelle que je suis novice en deux roues ! Et là pour moi il s’agit de traverser une passerelle en bambou en scooter avec ma fille !

 

 

 

 Une petite chanson qui m’aura guider tout au long de cet article… »Somewhere over the rainbow »… 

 

Où dormir à Vang Vieng ?

  • Montain View Riverside Boutique Hotel

25$ la chambre pour 4 personnes avec balcon et petit-déjeuner

L’hôtel est bien situé, la vue est imprenable de la terrasse d’en haut, dans une rue avec des petits restaurants très agréables le soir, le quartier est calme, c’est important à Vang Vieng ! La chambre est propre et le personnel est accueillant.

 

Où manger à Vang Vieng ?

  •  Green Restaurant

Très bon restaurant de plein air dans un quartier calme. Le personnel y est très gentil et la cuisine locale bonne avec des prix très abordables. Un coup de cœur pour le Laab de poisson et le Massalam de légumes

 

  • Aussi Bar (à côté du Montain View Riverside)

Ambiance décontractée, le gérant « Syh » est aux petits soins, les meilleurs jus de fruits frais de la rue, une bonne musique d’ambiance, voilà le cocktail pour de belles soirées en perspective 😉 Notre coup de cœur va ici vers le Noodle Soup Vegetable et le Fish and Chips (c’est Jonas qui le dit !)

 

Ma balade en Jeep… par Jonas.

Vendredi 5 janvier 

Hier, à Vang Vieng, une ville entourée de montagnes dans le nord du Laos, on est allé faire une balade en Jeep. Une Jeep, c’est une voiture ouverte. Avec Lily, nous sommes montés debout à l’arrière.

 

La première destination était une grotte à côté d’un lagon bleu. Dans cette grotte, il y avait des passages étroits et des insectes comme des criquets laotiens et des araignées énormes. J’ai adoré la visite ! Nous avions un guide qui s’appelait Noé, toutes les semaines ils ramènent des gens qui s’égarent dans ce labyrinthe.

 

La grotte était gigantesque, Noé m’a expliqué que les stalagmites pouvaient rejoindre les stalactites et cela formait une colonne. La visite a duré une heure et demi. Pour accéder à la grotte, on a escaladé un escalier en cailloux très raide et dangereux, moi ça m’a amusé !

 

 

Après, on est allé se baigner dans un lagon naturel qu’on appelle le « blue lagoon ». L’eau est bleu parce que c’est la roche qui fait cette couleur avec l’eau. Au-dessus de ce lagon, il y a un arbre très haut, avec Lily nous sommes montés tout en haut. On a sauté de cinq mètres ; on restait longtemps en l’air ! La première fois j’ai eu peur mais ensuite j’ai entraîné ma sœur pour le refaire.

 

 

 

Après manger, nous sommes remontés dans la Jeep pour aller visiter un village H’mong, c’est une tribu des montagnes. Ils sont pauvres. On a vu aussi des écoles, dans la cour il y avait des petits veaux avec les élèves !

 

 

J’ai adoré cette balade, surtout la grotte et la baignade. J’espère qu’on retournera au lagon avant de repartir de Vang Vieng. FIN.

Jonas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A Vientiane, visite un peu, promène-toi beaucoup et mange bien !

Mardi 2 janvier

Vientiane, haut lieu de cuisines du monde ; du barbecue laotien aux falafels, de l’authentique cuisine turque aux mets japonais haut de gamme, des spécialités italiennes au bourguignon français… Welcome to Vientiane !

Ici près du Mékong circulent de délicieuses effluves ; des restaurants classiques à tous les coins de rue servant de délicieux plats italiens et français dans un cadre raffiné ; des boulangeries à la française par dizaines, oui la ville est réputée pour sa baguette et ses croissants croustillants ! Ce n’est pas une visite culturelle que nous y ferons à Vientiane mais une visite gastronomique 😉 !

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« Le centre-ville est simple, trois grandes artères et quelques rues qui la coupent, un damier, on s’y retrouve facilement » me dit Ludo. Nous décidons alors de louer 2 scooters pendant deux jours pour flâner en mode « laotienne ».

  • Location scooter, initialement à 100 000 Kip négocié à 85 000 Kip par jour, environ 10$.

Je vois dans le ‘Lonely’ que Vientiane se prête bien à une découverte à vélo, nous avons des scooters c’est presque pareil ! Nous sommes dans une capitale, alors entre palais présidentiel, ambassades, musées en tout genre, monuments historiques et temples, nous n’avons que l’embarras du choix… Pourtant, la ville a elle seule nous emballe, sur nos scooters nous décidons de partir en balade et flâner. C’est d’ailleurs la première fois, pensais-je, que j’ose circuler en scooter dans une capitale depuis le début de notre aventure, c’est vous dire ! Vientiane ne se prête pas qu’à la découverte en vélo ‘Lonely’ 😉

Laissez-vous guider !

 

« Autant commencer Vientiane par le haut ?! » avais-je proposé. Sur une des grandes avenues qui mènent au centre-ville est dressé le monument de la Victoire au sommet duquel nous pouvons y grimper pour une vue panoramique. Ce monument évoque étrangement l’Arc de Triomphe parisien ; les expatriés ici le surnomment « la piste verticale » car il a été édifié en 1969 avec du ciment américain censé servir à la construction d’un nouvel aéroport.

 

Une autre visite me tient à cœur, c’est celle du Centre d’information de la COPE. Ce centre est le principal fabricant au Laos de prothèses de membres, d’aides à la marche et de fauteuils roulants. Mais pourquoi aller voir un tel centre ?! C’est étrange penserez-vous…

Sauf si on veut comprendre ce qu’il se passe ici aujourd’hui dans les campagnes au Laos. Aujourd’hui en 2018, des hommes, des femmes et des enfants perdent encore des membres ou parfois pire meurent à cause des UXO, ces bombes non explosées que les Américains ont largué pendant la guerre du Vietnam. Oui ici, en 2018, le sol des campagnes laotiennes est « pollué » de ces engins par milliers. Alors étrange ou pas, ce centre est un bon point de départ pour comprendre le quotidien de ces villageois et de ces démineurs qui œuvrent pour une terre « sans danger ». Parce que ce drame mérite d’être connu et parce que la visite d’un tel centre ne laisse pas indifférent, je lui dédierai un article à lui seul, bientôt 😉

 

« On va visiter combien de temples ici ?! » demande Jonas. Il me fait rire quand je l’entends poser cette question. Et pourtant, dans chacun d’eux, Jonas est curieux, observe les fidèles, s’intéresse, interroge sur certaines pratiques, joue avec les gongs et prie… Je ne sais pas s’il le fait plus pour pouvoir allumer de l’encens ou pour le plaisir de faire une donation aux moines comme il dit.

« Nous en verrons 2 Jonas ! » … Puis de suite la question suivante « Ils sont grands ou petits ? » … Là, à ce moment-là, il a toujours en tête notre visite des temples d’Angkor ! J’ai pourtant beau lui expliquer qu’Angkor est le plus grand temple religieux du monde, il préfère demander on ne sait jamais… !

Mais avant, pause gastronomique 😊

Nous longeons le Mékong à la recherche d’un endroit pour se manger quand je vois Ludo s’arrêter devant le Chokdee Café, « serait-ce pour le large choix de bière ou pour la décoration ? … Peu importe, les deux nous plaisent ! » Nous y dégusterons le meilleur Beef Burger depuis le début de notre voyage, un vrai délice.

 

Après cette pause gourmande, c’est au Vat Si Muang que nous nous rendons en premier, l’endroit le plus fréquenté de Vientiane car c’est ici que repose l’esprit protecteur de la ville.

Selon la légende, un groupe de sages aurait choisi le site du Vat Si Muang en 1563 après que le roi Setthathirat eut transféré sa capitale à Vientiane. Un grand trou fut creusé pour recevoir l’énorme pilier de pierre qui devait devenir le « làk méunang », le pilier de la ville. Pour l’installer, il fut suspendu par des cordes au-dessus du trou. Alors tambours et gongs résonnèrent pour ameuter la population et on attendit qu’un volontaire se jette dans le trou en guise de sacrifice aux esprits.

Pause… Silence… « Et il se passe quoi ensuite maman ?!! » … « D’après vous ? » … « Personne n’y va et on met le pilier comme ça ! »…

La fin de la légende varie selon qui la raconte, mais tous s’accordent à dire qu’une femme enceinte du nom de Sao Si fit le saut fatal avant que les cordes soient dénouées, devenant ainsi la gardienne de la ville. C’est sur le saut que les avis diffèrent, l’a-t-elle fait à dos de cheval ? Avec un moine nain ? L’a-t-elle réellement fait volontairement ? … Toujours étant que c’est dans la deuxième salle du vaste sim – la salle d’ordination des moines – que l’on peut apercevoir le pilier de la ville.

 

Quand nous entrons dans le bâtiment principal, la salle est envahie de fidèles. Il y a une ferveur inimaginable, ils arrivent de part et d’autre avec des offrandes plein les bras. Des moines assis prient, bénissent, nouent des bracelets, on considère ces bracelets comme protecteurs car ils sont bénis par les moines, ils apportent bonheur et santé.

« On peut être protégé nous aussi ? » demande Jonas. Lily et Jonas s’avancent, puis j’y vais. « Papa ! Il faut que tu ailles te faire protéger toi aussi » dit Jonas. Avec tous nos bracelets, il n’est pas près de nous arriver quelque chose ! Jonas est rassuré.

 

Assis dans un coin de la salle, nous observons devant nous le « manège » de ces fidèles venus ici pour un vœu, une question troublante, une prière car cette salle est magique ! Elle abrite une copie du Pha Kaeo, le bouddha d’Emeraude – une des représentations les plus sacrées – et une statue de bouddha assis ayant le pouvoir d’exaucer les vœux et répondre aux questions.

« Ils font comment pour demande à Bouddha maman ?! » … D’après ce que j’ai lu, on doit soulever trois fois la statue sur le coussin en formulant son vœu dans sa tête. « Mais après maman, comment il te répond Bouddha… ? »… Alors là !… Cela reste un mystère. La seule chose que je sais lui répondis-je, c’est que si ta prière est exaucée, la tradition veut que tu reviennes ici avec une offrande de bananes, de noix de coco vertes, de fleurs, d’encens et de bougies. « Ça fait beaucoup de choses à ramener tout ça maman… »