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Bénvnowe  (Bienvenu en Wallonie) 😊

« En Belgique, quand le ciel est bas, on se met une pomme sur la tête pour voir les choses autrement » Stephane de Groodt.

Comment faire autrement que de commencer cet article avec cette citation de Stéphane, cet humour « à la belge » avec lequel il sait si bien jouer ; comme dans cette chronique. Il est génial. On a bien ri.

Dimanche 13 août, nous quittons la région Bruxelloise pour faire une boucle de quelques jours en Wallonie.

Pour comprendre ce qu’est la Wallonie, imaginez la Belgique comme un gros gâteau, vous la coupez en deux d’Est en Ouest, au nord c’est la région flamande, au sud vous êtes en Wallonie.

« Longez la Semois ! » nous avez conseillé Polo quand nous l’avons interrogé. La Semois, la plus femme de nos rivières avait écrit Alphonse de Prémorel, un enfant du pays. « Autant elle est sage et douce tant qu’elle est en terre Lorraine, autant elle se révèle sauvage et rebelle quand elle caresse l’Ardenne ». Alphonse l’avait si bien dépeinte. 

Vresse-sur-Semois, Laforet, Bouillon, Poupehan, Herbeumont, autant de villages nous offrant au grès de notre route des pauses rafraichissantes et sereines.

Dinant ; le routard nous invitait à une pause visite dans cette « ville de carte postale » disait il, pourquoi pas ; nous décidons de nous y arrêter. Beaucoup de touristes, de motards, de cafés, de restaurants et une file interminable pour atteindre la citadelle militaire.

Nous ne sommes pas inspirés, nous préférons ne pas nous attarder ici et rejoindre un spot sauvage (comme on aime les appeler) pour la nuit.

Spot sauvage : (d’après notre dictionnaire familial) un endroit en pleine nature sans toilette, ni eau, ni électricité mais qui déchire (ou pas….  C’est la surprise !)

Celui-ci, ce soir, il « déchire grave » d’après les enfants 😊

En contrebas du château de Walzin, coule la Lesse (pas la rivière de Polo mais une autre tout aussi jolie). Avant même de savoir si nous pourrons rester (ou pas) ici ce soir (et oui parce que, qui dit « spot sauvage », dit aussi « ce n’est pas forcément autorisé… ») Jonas est déjà dans l’eau, Saiyan jappe au bord, Lily court au camping-car se changer et maman… et bien elle regarde papa qui sourit sereinement. Tout va bien. Nous dormirons ici ce soir.

Je passe sous silence un vol drone infructueux, les plus intimes auront la primeur de cette anecdote 😉

« Maman tu es sûre qu’on ne peut pas rester ici ? » me questionne Jonas au réveil le lendemain, « on est quand même trop bien ! » C’est aussi ça la contrepartie des « spots sauvages qui déchirent grave » ; on a envie de faire durer le plaisir. Et puis, « la Semois de Polo » nous attend !

« Bon, ok maman, mais viens te baigner avec moi avant de partir ce matin ! » … Silence. Long silence de maman. Ceux qui me connaissent savent à quel point je suis frileuse, même plutôt très frileuse ; alors quand Jonas me propose de m’allonger dans cette rivière ce matin, j’ai besoin : soit de trouver un bon argument pour me défiler, soit de beaucoup de courage !

« Maman, ce n’est que du mental, écoute moi. » Je n’ai pas trouvé de bon argument…

Me voilà les fesses dans une eau gelée et je ne sais pas comment je vais pouvoir m’allonger comme lui  !! « Maman, ce n’est que dans ta tête le froid ! » me répète Jonas.

Je souris, c’est génial comme  ces enfants arrivent à intégrer certaines de mes paroles et me les retourner au bon moment. J’adore ! Ce matin, il marque un point. « Oui voilà maman c’est ça ! » Je n’y crois pas, je suis entièrement allongée dans cette eau gelée et je suis contente 😊 Merci Jonas, merci de vibrer avec la vie.

« Regarde comme on est bien ici maman, même toi tu te baignes, on peut rester ! » Jonas, c’est aussi cela, il n’abandonne jamais une idée, on ne sait jamais si ça marche !

« En même temps, avec toi ça marche souvent ! » répliquerait Lily avec son sourire coquin.

Polo avait dit « Longez la Semois ! » Il serait temps maintenant.

Quand nous arrivons au village de Vresse à midi, nous sommes déjà sous le charme et ce n’est que le début. « Il y a un géocatch ici ? »

Ah ! C’est vrai ! Je ne vous ai pas encore parlé de notre nouvelle trouvaille pour rendre ludique les visites en ville ou les randonnées en nature, une invention géniale pour motiver les enfants ! Certains doivent déjà connaître, pour ma part ce n’était pas le cas avant qu’une des schtroumpfettes de la république démocratique du Vernay m’en parle (cf article « un petit tour et puis s’en revont » pour comprendre la schtroumpfette). Douce pensée pour elle aujourd’hui 😊

Le géocaching, c’est comme une chasse au trésor en version 2.0 grâce à la technique du géo positionnement par satellite. Soit on cherche une « géocache », soit on en dissimule dans divers endroits à travers le monde. A quoi ça ressemble ?  Généralement c’est un petit contenant étanche et résistant (comme un étui de pellicule photo), à l’intérieur on peut y trouver un registre de visites et parfois un petit trésor, généralement des bibelots sans valeur.

P’tit astuce parents pour motiver vos enfants en balade citadine ou nature :

1- télécharger l’application Geocaching sur mobile (gratuit), 2- Créer son compte (rapide), 3- Chercher sur votre zone les Géocaches à trouver (simple), 4- Suivre sur la carte (encore plus simple), 5- Soyez attentif et observateur quand vous arrivez sur le lieu (pas si évident parfois).

https://www.geocaching.com/play

Nous avons de la chance, il y a bien une « cachette » sur notre parcours aujourd’hui !

« Combien de kilomètres maman… ?! » Oups, ça c’est Lily, pas aussi facile à amadouer 😉

« 3 pour aller jusqu’au pont de Claie, 2 pour la balade de Laforet, et 1 petit dernier pour le retour… » Je scrute la réaction de Lily. « Comment ça la balade de Laforet ? Tu as prévu une balade dans une autre balade ! » Aïe… « Oui c’est vrai mais elle semble trop bien et puis son nom va te plaire ! La promenade des Légendes. » Je scrute encore. Un coin de sourire. C’est gagné ! Nous partons.

En contrebas du village, il y a une petite passerelle tressée de bois, un pont de claie. Chaque été, ces structures légères sont construites et permettent de franchir le cours d’eau lorsqu’un gué n’est pas présent. Ces passerelles sont l’héritage des planteurs de tabac qui rejoignaient ainsi les terres cultivables le long de la rivière sans faire de détour.

C’est en arrivant sur le village de Laforet que nous apprenons un peu plus l’histoire des lieux. La Semois, cette rivière frontière était autrefois un lieu de contrebandes et de culture du tabac. A présent, ce village reflète la joie de vivre à la belge. Petites maisons typiques, jardinets tout coquets, quelques personnes installées ici et là, sirotant, bavardant. On se sent bien.

« Là, elle est là la fontaine ! » J’allais oublier notre Géocache… « Magnétique c’est ça l’indice ? » Rappelez vous du point 5, « attentif et observateur » !

On cherche un moment. Je terrais ici une partie de l’aventure de la fontaine pour ne pas choquer les âmes sensibles 😉 (comme celle du drone précédemment). Toujours étant que nous venons à bout de cette cachette métallique ! « Notre 2ème maman ! On a réussi notre 2ème ! »

Direction la promenade des Légendes.

Depuis la fontaine du village, au fil de nos pas, entre chemin caillouteux, petite clairière et forêt, nous découvrons les personnages légendaires de cette région de l’Ardenne. Jonas court devant à la recherche de la Dame Blanche, cet être fantastique que l’on rencontre dans les chemins obscurs et à l’écart des villages. On dit qu’on les trouve partout ici en Wallonie 😉

« Le quoi ?!!… Ver quoi ? » … Il s’appelle le verbouc ! C’est le croisement d’un homme et d’un bouc. Il est de nature démoniaque, il incarne le diable. Parfois il le sert et il lui arrive de se faire avoir par ce dernier.

« Et lui aussi c’est le diable ! » Un peu plus loin on se retrouve devant une grande fresque du diable. Puis ces mots qui l’accompagnent :

Le diable naquit le jour où naquit l’homme. Comme lui, manipulé, manipulant, il se multiplia. Par le fil des idées et à sa ressemblance, il se mit à grandir. Ce fut comme un virus, virulent et muet qui nous parasita. Souvent indétectable, il fait mourir en l’homme l’aptitude d’aimer. Il s’attaque aux ailes des poètes et minent le cœurs des amis. Il est là. Il observe, flatte, louvoie, compose. Miroir aux alouettes appliqué à polir chacune de ses facettes. Fait de chair et d’esprit, il est entier dans l’homme. L’homme est entier en lui.

Je suis touchée par ces mots. Je ne peux m’empêcher de les lire une nouvelle fois, de les photographier, de vous les réécrire ici, de vous les partager. Ces mots raisonnent. Ils vibrent.

Nous continuons notre chemin. « Ils sont bizarres eux ! » me crient Jonas. Ceux sont des nutons, ils ressemblent à des vieillards, ce sont des génies d’un petit mètre souvent bienfaisants mais qu’il faut éviter de blesser ou de provoquer. Ils sortent uniquement de nuit et rendent volontiers service contre quelques piécettes.

Plus loin, on croise la Toursiveuse, cette sorcière aux doigts en forme de branches, elle symbolise la face cachée des gens.

« Il ne manque plus que le loup-garou et on est bon ! » Pas de loup-garou ici mais un homme loup en remontant dans la forêt. On dit qu’il a traité avec le diable et il se change en loup les soirs de pleine lune bien sûr. Il peut faire le bien comme aider quand on est perdu en forêt ou le mal quand il décide d’attaquer les paysans.

S’en suivent les sorcières évidemment. Et ce gros lézard « Il est énorme ! » On le décrit gros comme un veau. Il vit dans l’eau et lorsqu’on l’aperçoit, c’est paraît il un signe de mauvais augure. « Oui mais là ça ne compte pas maman ! » me chuchote Jonas. « C’est qu’avec le vrai que ça craint ! » On sourit.

Entre légendes, forêt et jolies pensées, nous marchons sur le chemin du retour au village. Juzcar (notre camping-car) nous attend sagement sur le parking.

« On dort où ce soir ? » Cette question en itinérance c’est un peu la même que « on mange quoi ce soir ? » à la maison… « En vrai là on a les deux maintenant ! » dit Lily.  Ici, en voyage nomade, c’est la première chose au quelle nous réfléchissons en journée avant de savoir ce que nous mettrons dans nos assiettes. Les priorités changent.

« Et en canoë, ça doit être sympa de la découvrir la Semois en canoë non ? » Quand on parle de rivière et de canoë, un souvenir commun nous ramène immédiatement au Laos : « ramer jusqu’au pont ! ». C’était il y a 6 ans, nous étions au-dessus de Luang Prabang au nord du Laos et nous avions décidé de rejoindre un petit village, coupé du monde, inaccessible en voiture. Quelle aventure 😊

« En canoë vous êtes certains ?! » nous demande Lily, « et bien on va rire ! »

A présent quand on pensera « rivière et canoë », nous pourrons ajouter le souvenir « on avance à l’envers ! » de la Semois Belge 😊

Polo avait raison « longer la Semois » est un incontournable ici en Wallonie. Nos prochains jours dans le coin lui rendront d’autant plus raison.

J’ai commencé cet article avec une citation rigolote de Stéphane, je le termine avec une autre, différente mais tout aussi touchante rencontrée sur notre chemin de la promenade des légendes.

« L’imaginaire est plus important que le savoir » Einstein.

Betche à tous (bisous en Wallon 😉 )

A Bruxelles, il ne pleut pas, il drache  😉

Whatsapp 31/07/2023_ You have a new message :

« J’ai hâte de vous voir en tout cas ! Pensez-vous arriver plutôt le 10 ou le 11 ? Tu me diras aussi où vous avez pu laisser le camping-car et où je peux vous récupérer ? » Sabine.

Je souris. Nous aussi nous avons hâte de les retrouver. Nos traditionnelles retrouvailles des 4 mois filent depuis notre rencontre.

Petit saut dans le temps. 26/12/2017 De l’autre côté de la planète dans un tout petit village du Laos, une merveilleuse rencontre franco-belge opérait. Rencontre du bout du monde, amitié d’une vie. Sabine, Polo et leurs filles Emma et Zoé avaient choisi comme nous de faire une pause. Après quelques jours de joyeux partages laotiens, nos routes s’étaient séparées pour mieux se retrouver en Europe. Tous les 4 mois s’était on promit. La magie du voyage.

« Tu as vérifié la zone de basse émission ? On doit y être en plein dedans ! s’est réveillé Ludo un soir.

Depuis 2015, de nombreuses villes en Europe ont réglementé leur accès avec des zones à faibles émissions. En soit c’est une bonne idée car ces zones sont pensées pour améliorer la qualité de l’air et le rendre plus respirable.  Appelées ZFE (Zone à faible émission) en France, en Belgique on parle de Large-emissiezone. Vous connaissez tous cette fameuse vignette Crit’ Air en France, ailleurs c’est pareil mais sans la vignette. Les plaques d’immatriculation sont scannées à l’aide des caméras présentes partout dans les villes et reliées aux services des cartes grises. Pour Bruxelles, impossible pour nous de rentrer avec Juzcar, oui c’est ainsi que nous avons baptisé notre camping-car, pourquoi ? On garde un peu le suspense on vous racontera plus tard 😉.  Pas de panique, Ludo a la solution. Quelques clics, un brin de patience (10 jours pour recevoir l’accord par mail quand même) et nous voilà enregistré avec une autorisation exceptionnelle de circuler sur Bruxelles pendant 5 ans. Autorisation exceptionnelle valable uniquement pour les camping-cars.

Whatsapp 10/08/2023_ You have a new message :

« Je serai bien là pour 19h. J’ai libéré le coffre pour Saiyan, c’est ok ! Vous êtes bien au Camp in Bruxelles ? » Sabine.

Depuis que nous avons amorcé notre lente et à la fois rapide libération matérielle, Saiyan (notre berger suisse pour ceux qui ne le connaissent pas encore) s’est habitué à rentrer dans tous types de véhicules (bon ok on n’a pas encore essayé la Fiat 500 !) Nouvelle voiture et nouvelles découvertes pour lui aussi 😊.

Camp in Brussels, c’est un projet pilote temporaire, une aire accessible pour faciliter l’accueil des visiteurs en camping-car mais aussi pour diversifier l’accueil touristique sur la capitale. C’est ni plus ni moins qu’une aire de stationnement sans service sur un site sécurisé sur lequel on peut rester pendant 72h maxi. Top ! Juste ce qu’il nous fallait pour nos retrouvailles et visiter Bruxelles.

Bruxelles et ses parcs

Au moment de vérifier la localisation de notre campsite sur la carte par rapport à la maison de Sabine et Polo, j’avais tout de suite été agréablement surprise de voir tout ce vert sur la carte. Parce que oui j’aime flâner dans les grandes villes mais je me sens vite en manque de chlorophylle, question d’âge dirait ma fille 😉 Ce n’est rien par rapport à Jonas en ville… Il me fait penser au personnage du film « Un indien dans la ville » sans le carquois. Lily, notre Artémis des temps modernes, quant à elle, adoooore les grandes cités tout en ayant besoin tout de même de se ressourcer couchée dans l’herbe la tête face à un ciel étoilé. Bruxelles sera notre ville alors ! C’est le Week end des Perséides 😊  

Bruxelles et son histoire

Roi, reine, monarchie, la Belgique et sa famille royale ont leur lot d’histoires croustillantes comme celle du 2ème roi des Belges, le roi Léopold 2 et son obsession des microbes. On raconte qu’en vieillissant, le roi s’imaginait une proie fatale pour la moindre maladie et devint obsédé des microbes. Il était très malvenu de tousser en sa présence, acte pour lequel on risquait une sanction. Tous les jours, nappes et serviettes du palais devaient être bouillies.

Quand nous arrivons sur la Grand-Place, c’est comme si nous faisions un bon de quelques siècles en arrière. Tout autour de nous, des maisons de corporations, l’Hôtel de Ville et la maison du roi.

« C’est un truc de fou, c’est vrai qu’il y a un roi à Bruxelles et une reine aussi !! » s’exclame Lily. « C’est quand même trop la classe, comme en Angleterre »… Ah les contes de fée, il y a cette féérie qui nous transporte ailleurs, le temps de quelques pages, le temps d’un rêve éveillé.

Le Prince Philippe a prêté serment le 3 juillet 2013 et devenu le 7ème Roi des Belges. Sa fille, Elisabeth, est désormais la princesse héritière. « C’est chouette ça, ce sera une Reine après ! » se réjouit Lily. La féérie continue 😉

Tout comme les histoires royales, sur cette Grand-Place il y a eu de nombreux évènements, certains heureux, d’autres plus tragiques comme les premiers martyrs protestants brûlés par l’Inquisition, ou les deux comtes décapités après avoir présenté des doléances auprès d’un roi au 16ème siècle.

Aujourd’hui, point de bûcher, ni de guillotine mais des cafés, des restaurants et beaucoup, beaucoup de touristes.

« J’ai faimmm ! », cela fait au moins la 10ème fois (selon Lily) que Jonas nous rabâche que son estomac crie famine. Promis, on l’a nourri ce matin. A ce moment précis, pour Jonas, Sabine devient son héros : « Jonas, derrière cette rue se cache la meilleure friterie de Bruxelles ! » Lily devrait être rassurée, elle n’entendra plus son frère au moins sur quelques mètres !

Encore aujourd’hui, les avis convergent sur l’origine de la frite. Selon les Belges, elle serait née à Namur à la fin du 17e siècle. Mais selon les Français elle serait apparue en France à Paris en 1789 pendant la Révolution française. Quoi qu’il en soit, après avoir testé de nombreuses et multiples baraques à frite en tout genre depuis Boulogne sur Mer jusqu’ici, nous ne sommes pas encore unanimes pour dire que la Belgique est bien le pays de la frite. Ludo et les enfants restent encore sous le charme de la « Friterie Brigitte » de Boulogne-sur-Mer. Une adresse incontournable ne serait que pour le spectacle du patron. Un humour déconcertant. Chapeau à sa femme 😊

Fritland à Bruxelles, c’est une institution, depuis 1978 on y mange des frites fraiches et croustillantes. « Tu connais la mitraillette ? C’est la spécialité ici ! » m’avait soufflé Zoé juste avant d’arriver. « Je vais prendre ça maman ! Une mitraillette ! » a aussitôt réagi Jonas.

Bruxelles et sa culture

« Le musée de la BD ! » ai-je aussitôt répondu à Sabine quand elle m’a demandé ce que j’avais envie de visiter. Deux ans auparavant Sabine avait invité Lily à passer une semaine ici et quand Lily nous a raconté sa découverte, je savais qu’un jour nous la ferions aussi.

Ce haut lieu de la Bande Dessinée existe depuis plus de 30 ans. Entre planches originales, reconstitutions 3D et jeux, adultes comme enfants on y passe un bon moment. Et pourtant…

« Non maman, je n’ai pas envie, ça saoule les musées… ! » crie Jonas… Je me tourne vers Ludo pour un peu de soutien mais je crois qu’il n’a pas l’air plus emballé… Heureusement, Zoé (surnommé petit pinçon joyeux par Sabine) est là ! ‘Petit pinçon joyeux’ fait son effet ; quelques couloirs plus loin, Ludo navigue dans le monde merveilleux, Jonas se prend aux jeux et nous voilà avec Zoé à jouer au milieu du village des Schtroumpfs.

« On se boit une bière avant de rentrer ? » direction la Brasserie Horta du musée ; Victor Horta est l’architecte concepteur des lieux. Dès les premiers pas qu’on pose ici, on ne peut être que frappé par le bâtiment : un splendide magasin Art Nouveau abritant autrefois les magasins du grossiste en textile.

Bruxelles et ses brasseries

« 10h ça fait un peut tôt pour une dégustation de bière… » me répond Sabine un matin par message. Effectivement ! Nous avons convenu de préparer une surprise à Ludo pour son anniversaire et aller visiter une ancienne brasserie sur Bruxelles tous les 4 avec Polo et Sabine.

La Brasserie Cantillon est la dernière brasserie bruxelloise de lambic. Dans l’univers de la bière, il y a un style de fabrication particulière qui est celle d’une fermentation spontanée. Originaire de Bruxelles, le style Lambic est traditionnellement brassé à fermentation spontanée, comportant des levures sauvages. Ces levures se développent uniquement aux abords de la Senne ici en pleine ville (oui oui les Belges ont aussi leur ‘Senne’ bande de jaloux 😉).

Quand on pousse la porte de la brasserie Cantillon, c’est la machine à remonter le temps. Ici rien n’a changé depuis 1900, année de création de la Brasserie. Ici, c’est une histoire de famille, de père en fils et en filles, on brasse le lambic avec des machines et des recettes d’époque. Quand on pousse la porte du 56 rue Gheude, c’est une famille qui vous accueille avec passion. On déambule entre cuves en cuivre, anciens tonneaux, odeurs du bois imprégnés de décennies de brassins et au bout d’1h30 nos papilles gustatives peuvent se réjouir de LA dégustation. Rosé de Gambrinus, Gueuze, Kriek, chacun y trouve sa préférée.

Mon coup de cœur c’est cet assemblage de Lambic avec des framboises, un régal.

Bon ok, je ne vais pas me la jouer plus connaisseuse bien longtemps mais j’avoue bien sincèrement que cette visite guidée a changé mon regard sur la bière. Plus de noblesse, plus raffinée, plus traditionnelle, j’ai découvert la Gueuze, j’ai redécouvert la bière.

« Tiens mon Ludo, un souvenir de Bruxelles » … Polo revient du comptoir avec quelques bouteilles que nous prendrons plaisir à déguster tout au long de notre jolie boucle en Wallonie. Délicieuse attention, merci Polo 😊

« Tous les 4 mois s’est ont promis ! On vous retrouve où alors fin décembre ? » me demande Sabine la veille de notre départ. « Et si nous disions Istanbul… ? » Regards complices. Amitiés du bout du monde. Nous y serons.

Un petit tour et puis s’en vont…

« Camping-car avec capucine et un four pour faire des cookies »

  • Jonas que fais-tu ?
  • Je fais une recherche maman !

Jonas et ses recherches internet … ! Elles sont juste incroyables. Et pourtant… Avec Lily on en rigole à chaque fois.

  • Maman !! J’ai trouvé ! 4 ou 5 places on a dit ?
  • 5 c’est mieux, qui sait peut-être que certains voudront venir partager un bout de route avec nous 😊
  • On peut aller jusqu’en Asie en camping-car maman ? J’aimerai tellement retourner en Indonésie !
  • C’est un peu loin l’Indonésie Jonas. Cette fois ci nous prenons la direction du Nord et ensuite nous roulerons ici et là en Europe et peut être même un peu plus bas qui sait… Il paraît que «Lorsque rien n’est prévu, tout est possible » ?

Vous l’avez compris, nous repartons et au fond nous le savions quand même un peu depuis notre retour, du moins nous l’espérions.

Après notre retour d’Asie, nous avions récupéré Sheeper (notre van) et puis nous avions échangé nos tongs par d’abord des K-way en Irlande et ensuite des bonnets et des gants en Islande. Des paysages à couper le souffle mais au fond de mon cœur, tout semblait gris, triste. Je cherchais les sourires que l’Asie offre à chaque mètre carré, je cherchais les odeurs, je cherchais ces accents qui chantent, je cherchais sans trouver… Jusqu’à l’Albanie.

L’Albanie, quel joyau ! A nouveau des sourires, la chaleur humaine et ces regards qui invitent à « un plus ». L’Albanie. A cette époque, j’ai préféré vivre intensément chaque moment, là ici de l’intérieur, avec Ludo et les enfants. J’ai choisi de poser ma plume (mon clavier) et de mettre de côté le blog. J’avais besoin de me réchauffer. Le disque dur est encore plein de photos, de vidéos de ce joyau. Il y a peu je disais à Lily « On pourrait peut-être en faire un montage et le partager sur le blog non ?! » Parce que l’Albanie vaut le détour, je vous l’assure. L’onglet Albanie du blog ne restera donc pas vide a alors pensé Lily 😉

 C’était il y a 5 ans, nous longions la mer Adriatique en direction de la France après 9 mois en vadrouille. Le cœur serré, j’ai mis plus d’un an avant de vous réécrire sur ce blog pour vous conter à quel point un retour est bien plus difficile qu’un départ. Et puis cette peine a laissé la place au quotidien, à d’autres joies, d’autres rencontres, d’autres partages. Les enfants ont grandi, la famille aussi avec le petit dernier, petit est un doux euphémisme quand on connait Saiyan ! Saiyan c’est notre chien, un berger blanc suisse.

  • Oh maman, je n’arrive pas à me souvenir comment c’était notre vie avant Saiyan ? me dit un soir Jonas. Elle devait être ennuyante et triste dis donc !
  • Plus calme aussi peut être … ? pensais-je.

Et les parents dans tout ça ? … Les parents ont vieilli (juste un petit peu) mais cette envie de repartir est belle est bien restée.

  • Et la maison alors ? Vous n’allez pas encore la vendre celle-ci ?! La vue ! C’est quand même un endroit rêvé ici a enchainé ma maman (mamie Chantou pour les intimes 😊)
  • Oui c’est vrai, avons-nous répété à plusieurs reprises.

Et pourtant si, nous repartons, nous revendons, nous avons décidé de vivre une année ou peut-être plus différemment.

  • Et les enfants ? Et l’école ? ça aussi c’est pareil ? s’est inquiétait mamie.
  • Pas cette fois maman, les enfants ont grandi et nous avons besoin d’être soutenu.

Alors bonjour le CNED ! Pour faire court, pour ceux qui ne connaissent pas ; le CNED (Centre national d’enseignement à distance) peut se substituer à l’Education Nationale dans certains cas en France mais aussi pour les enfants à l’étranger.

Reste tout de même à obtenir le précieux sésame : l’accord de déscolarisation de l’Académie. Jusqu’à l’année dernière, c’était plutôt facile si le projet tenait la route. Depuis septembre 2022 et quelques nouvelles lois, il faut se trouver dans la bonne case sinon ton sésame tu l’oublies !

Comment faire ? … Etape 1 : appeler le CNED. Etape 2 : rester critique avec les premières informations reçues par le CNED et chercher sur des forums de voyageurs sur internet. Etape 3 : rappeler le CNED et creuser avec vos informations supplémentaires. Etape 4 : appeler un attaché culturel d’Ambassade de France du 1er pays où vous serez. Etape 5 : respirer profondément… Mais vraiment !! Etape 6 : envisager de kidnapper l’attaché culturel avec un conseiller à distance du CNED. Etape 7 : ouvrir une bière (de préférence Belge) parce que la bonne fée qui a soutenu notre projet c’est à Bruxelles que nous l’avons trouvée.  Un appel avec elle a permis à Jonas d’être inscrit en 4ème classe réglementée internationale et Lily en classe de 1ère. Vive la Belgique 😊

Pour la maison, l’histoire est différente.

C’est grâce à une autre bonne fée que nous avions eu la chance de revenir dans notre ancien village au retour du premier voyage. Armée de sa baguette magique, la fée Coco nous a transporté dans un quartier non loin du centre de notre contrée. Ceux qui connaissent le quartier du Vernay comprendront à quel point cet endroit est merveilleux. Les autres, imaginez le village des Schtroumpfs avec plusieurs Schtroumpfettes et des mini-schtroumpfs, ressentez la joie, la bonne humeur, la générosité et le partage ; voilà vous y êtes : « la République Démocratique du Vernay ». Le Vernay, c’est tout ça et bien plus encore.  Quand nous avons décidé de repartir, ce n’est pas seulement une maison que nous laissions.

Un peu plus haut, je vous disais qu’un retour est bien plus difficile qu’un départ, c’est vrai. Lily hier soir me confiait « on a beaucoup de chance maman, on connaît des personnes merveilleuses ». « Oui chérie, tu as raison » Partir c’est aussi quitter ces personnes merveilleuses ici, là et puis là-bas, autour de nous, pendant un temps mais le premier voyage me laisse penser que sur notre chemin nous en croiserons des nouvelles. Nouvelles rencontres, nouveaux partages.  Jéromine, Sabine, Polo, Mathilde et bien d’autres sont ces perles de rencontre d’un bout du monde.

« Vous allez bien revenir ! »

Là aussi l’histoire est bien différente d’il y a 5 ans.

La première fois nous avions avec Ludo obtenu une année sabbatique avec nos employeurs. Cette fois ci, Ludo a d’autres projets au retour, il a donc pris son envol. Libre. De mon côté, j’avais espoir que l’éducation nationale ait une antenne dans notre village des Schtroumpfs, chemin de l’humanité. Leur bureau a dû fermer il y a bien longtemps. Triste mais libre également. Des envies, je n’en manque pas mais pour le moment ma tête est au voyage, à cette bulle en famille que nous nous offrons et à la magie du voyage.

J’ai souvent repensé à notre première parenthèse de vie et je suis tellement reconnaissante pour ce qu’elle nous a offert. Le plus fort, c’est cette complicité entre Lily et Jonas, ce lien que nous avons créé entre nous et avec chaque rencontre. Aujourd’hui je choisis de libérer ma tête pour vivre chaque instant. Demain, on verra bien. J’ai confiance.

C’est ainsi avec, amour, deux enfants, un beau chien (pour ne pas dire gros), un camping-car, beaucoup de livres (impossible autrement), quelques jeux de société, du riz (important le riz pour Jonas), un hamac tente (pour les soirées étoilées de Lily), trois duvets (papa est un vikings il n’en a pas besoin !), quatre maillots (vikings oui mais pas exhibitionnistes tout de même !), que nous repartons et nous vous emmenons ici sur ce blog avec nous sur les routes d’Europe.

A très vite 😊

Avant qu’il n’en reste qu’un… *

« Maman, tu crois qu’il y a des sources chaudes là-bas ? Et Nessie, tu crois qu’elle existe vraiment ? Et il y a beaucoup de route ? Et on pourra se baigner tu penses ? Tu emmèneras du milka maman hein ? Parce que là-bas ils ne doivent pas en avoir ! »

Je regarde Jonas en souriant puis j’attends quelques secondes pour être certaine qu’une autre question ne reste pas en suspens. Et…

« Là-bas, non Jonas la terre n’est pas aussi chaude qu’en Islande même s’il y a un gentil volcan éteint qui veille sur sa capitale ; Nessie je ne sais pas si elle est bien là, certains pensent qu’elle existe mais beaucoup disent aussi que ce n’est qu’une légende. Oui de la route il y en aura, 17h environ. Se baigner, pourquoi pas, mais je crains que ta « trempette » soit rapide ! »

Jonas est rassuré ; puis, « Et le milka maman ! Tu as oublié le milka ! »

J’éclate de rire. « Oui Jonas, nous emmenons le milka. » Ouf ! Nous pouvons partir 😊

Mais où va-t-on ? Une petite idée ? Nessie devrait vous mettre sur la piste, sinon si je vous dis château, pluie, 15 ans d’âge, Braveheart. Plus de doute, welcome Scottland !

drapeau ecosse

« Maman, today it’s english day ! » … « Yes Jonas, it’s Wednesday. » (NB : English day, c’est notre journée d’anglais en famille) Jonas nous rappelle à l’ordre chaque mercredi et pourtant ! Ses premiers pas en Asie avaient été terrible pour lui, la barrière de la langue l’avait bien ennuyé, lui qui aime tant partager avec les autres. Tout doucement Jonas s’était aperçu que le mime était une bonne alternative. Quelques mots par-ci par-là « Do you have menu ? Can I have wifi ? A glass of water please ? » L’essentiel d’anglais en voyage version Jonas : je mange, je ne meure pas de soif et je me connecte au monde.

Du côté de Lily, les quelques mois en Asie ont remplacé de sérieuses années de leçons d’école. Lily et son oreille.  Elle ne dit rien, elle écoute, écoute, écoute… Jusqu’au jour où, lors d’une visite elle me reprend « non maman, ce n’est pas tout à fait ce qu’il a dit le guide ! » Je souris ; c’est elle qui a raison, je passe le relai. « Bravo Lily, tu vas pouvoir traduire à ton frère maintenant ! »

Aujourd’hui, il semble que Jonas ait quelque peu digéré son ‘blocage’ linguistique. « S’il y a bien un endroit Jonas où tu vas entendre parler anglais, c’est au Royaume-Uni, alors… » lui ai-je confié un matin. « Non mais maman, c’est en Ecosse que l’on a dit qu’on partait, pas au Royaume-Uni ! »

Nouveau sourire. « En plus de l’anglais, c’est la carte de l’Europe que nous devons revoir mon chéri ! » Donc voilà, l’essentiel d’anglais en voyage version Jonas s’est étoffé « How did you say gnocchi in english mummy ? » Mais il ne pense qu’à manger cet enfant ! penseront certains. Je crois plutôt que ce sont les 4 jours de riz blanc du petit-déjeuner au dîner -déjeuner et goûter compris- pendant notre périple dans les îles Komodo en Indonésie qui l’ont bien marqué 😊. Besoin de s’assurer ‘une sécurité gastronomique’ maintenant.

Et Lily ? Lily papillonne depuis qu’elle sait que nous préparons ce nouveau périple. Non pas de passion pour l’apple pie ou les histoires de fées et de châteaux… « Harry Potter maman ! C’est le pays de J.K Rowling : Poudlard, Hermione, le quai 9 ¾ ; toute l’histoire d’Harry Potter a été imaginé là-bas ! Mais tu te rends compte !! » La magie des sorciers brille dans ses yeux, ça y est Lily est déjà de l’autre côté de la Manche 😊

Mais alors, pourquoi l’Ecosse ??

Ce soir-là, quand nous lançons l’idée d’une aventure dans les Highlands aux enfants, nous leurs proposons de réfléchir à une chose qu’ils aimeraient vraiment voir ou faire pendant notre road trip.

« Le Loch Ness ! » s’écrit Jonas. « Je veux voir le monstre du Loch Ness ! Comment il s’appelle déjà ?! » ajoute-t-il.

Lily prend son temps et puis calmement propose « des shetlands, je rêverais de voir des shetlands maman ». Je fais la mou et Lily comprends vite que cette fois cela sera plus difficile que les poneys islandais. Puis elle ajoute « alors une plage, j’aimerai voire une jolie plage écossaise »

Ludo, quant à lui, a besoin de grands espaces, son baromètre ‘vie sauvage’ est en chute libre depuis ces derniers mois. Moi, c’est d’évasion j’ai besoin 😉

Il convient de préciser qu’à l’origine de notre choix de « road trip écossais », il n’était ni question d’un monstre au fond d’un lac, ni de sorciers en plein combat de quidditch, ni dans l’idée de porter une doudoune en plein été ! Non, non.

Avril 2018 – Alors que nous quittons Belfast en ferry pour rejoindre l’Angleterre, nous débarquons à Cairnryan en Ecosse. Premiers kilomètres de ce côté-ci du Royaume-Uniset Lily nous demande « Nous sommes où ici ? » – « En Ecosse Lily, mais nous ne sommes que de passage, notre ferry pour l’Islande nous attend au Danemark dans 3 jours » – « C’est dommage maman, c’est beau ici. » – « Oui, tu as raison Lily, l’Ecosse semble magique. Nous reviendrons ! »

Février 2019 – « Dieppe-Newhaven, c’est ce ferry qui me semble le mieux pour traverser » Ludo se tourne vers moi et je lis dans ses yeux « vivement ! » Puis tout s’accélère.

Même si nous aimons cette part d’inconnu et de liberté qui permettent de vivre de délicieuses aventures, un road trip s’esquisse du bout des doigts.

Même si l’Ecosse n’est pas aussi étendue que l’Irlande, elle abrite une quantité de richesses et nous devons faire des choix, ‘dessiner’ notre route : des lochs aux vallées profondes, des aigles royaux aux extraordinaires paysages isolés, des îles hébrides à Edimburgh, des châteaux gorgés d’histoire aux écossais au caractère bien ‘trempés » ; l’Ecosse est un vrai trésor.

Juin 2019 – « 20 jours ce n’est pas suffisant… » Ludo me regarde « Je savais que tu dirais cela ! » Et Lily de me répondre « Nous y retournerons alors maman ! »  Lily apprend vite 😉

Juillet 2019 – « Dans quel sens nous le faisons ce tour ? » Avec Ludo nous sommes d’accord, nous préférons finir ce road trip par ce qui nous tient le plus à cœur : les îles de Skye avec celles d’Harris et les highlands de la région de Glen Coe. « Nous roulerons donc en sens inverse ! A l’anglaise 😉 »

D’Edimburgh à Fortingall, nous poursuivrons jusqu’au Loch Ness à la recherche de Nessie, d’Inverness aux plages d’Apple Cross en suivant la splendide route qui passe par Torridon, nous ne manquerons pas de faire une halte au joli village de pêcheurs de Plockton avant de rejoindre les merveilleuses Skye et Harris. Puis, nous redescendrons tout doucement en empruntant la route des îles jusqu’à Fort Williams sans oublier le viaduc de Glenfinnan et le passage du Poudlard express ! Pour finir sur les rives du Loch Lomond après avoir traversé la vallée mystique de Glen Coe.

Voilà, en théorie, c’est notre route. En pratique… On improvise 😊

 

 

 27 juillet 2019 – « Tu as fermé ? Les poules Jonas, elles ont de l’eau, des graines ? Et les chats Lily c’est bon ? Qui a arrosé le potager ? Nous avons les passeports ? Doudou, Pika, Carotte ? (Ce sont les doudous !) Maman, il est où Actarus (le chat), je n’ai pas fait de bisou à Actarus ! » 11h – « Tout le monde est attaché ? Scotland nous voilà ! »

 

 *NB : Petite référence en lien avec le titre de notre article « Avant qu’il n’en reste qu’un » : c’est un clin d’œil aux films et séries des années 90 « Highlanders ». 😉

Comment traverser la Manche et pour combien ?

Notre choix s’est porté sur un ferry Dieppe-Newhaven. Pourquoi ?

  1. Un temps de traversée relativement court, seulement 4h.
  2. Newhaven – Londres 2h : nous avions décidé de faire un passage par Londres (une petite pause ‘so British’ de 2 jours) et Newhaven se trouve juste au sud de Londres, c’était donc un bon compromis pour nous éviter trop de détour.
  3. Le prix : 330 € aller-retour pour 4 personnes ( 2 adultes + 2 enfants) et le van en période estivale.

Voici le lien de réservation du ferry : http://www.directferries.com

 

 

Et après…?

Gmail vous informe d’un nouveau message – « Mais où êtes-vous ? »

Alerte Facebook – « Vos amis n’ont plus reçu de vos nouvelles depuis… bien trop longtemps »

WordPress vous informe que votre site est inactif.

Bip, nouveau message. « Non mais sérieusement vous êtes où ?! »

1 an, c’était il y a un an que nous posions nos sacs où plutôt devrais-je dire que nous reposions nos sacs ici en France et depuis je n’ai pas réussi à l’écrire cet article de « fin de voyage ». Trop d’émotions, manque d’envie, rejet : un peu de tout cela.

Comment écrire un article de retour quand tout en nous n’est que lutte, quand chaque matin on doit chercher une motivation, quand chaque parole qu’on entend n’est que mécontentement « c’est quoi ce temps, il ne fait pas assez chaud ! », « Où mais quelle chaleur aujourd’hui ! », « Mr le boulanger le pain manque de sel ! », « Cette file d’attente est bien trop longue, ils ont fini de raconter leur vie ! »…

Dès notre arrivée à l’aéroport en France, nous avons ressenti le malaise avec Ludo ; nous nous sommes regardés avec cet air de « viens on fait demi-tour, ce n’est pas ici ! »

C’était il y a 1 an.

Douze mois auparavant, nous tournions la clé de notre maison vendue, nous poussions la porte de ce box sur le port de Lyon avec notre vie dedans.

60m3 de cartons, de meubles, de vaisselles et nous en avions déjà fait du tri. Donner, vendre, garder (on ne sait jamais si nous revenons…) Mais pourquoi, pourquoi emballer ces assiettes ? Quand on regarde un carton d’assiette, c’est quand même flagrant le problème : des petites, des grandes, des plates, des creuses… Mais pourquoi ? A quoi bon ?  Encore plus aujourd’hui qu’hier cette société de consommation m’effraie, me fait rager. Des mois où nous avons vécu avec seulement 4 sacs et quand je me rappelle la réouverture de ce box à notre retour, de tous ces cartons là devant, je n’ai pas compris pourquoi nous avions encore autant conservé de choses. Nous nous sentions si léger avec nos sacs (bon ok j’avoue, certains jours les 25kgs pesaient tout de même 😉), 4 sacs, juste l’essentiel. 6 mois après notre retour, des montagnes de cartons peuplaient encore le garage « tu as besoin d’aide pour les cartons ? » m’a demandé un matin une amie en voyant le monticule. « En fait non, ils sont tout aussi bien là où ils sont… »

C’était il y a 2 ans. Nous décidions de quitter notre zone de confort pour vivre autre chose ailleurs.

« Vous êtes fous ! Mais qu’est-ce qui vous prend ?! » – « Vous êtes inconscient ! » – « En sacs à dos avec 2 enfants en plus ! Et s’ils sont malade ? Et si vous avez un accident ? Et l’école vous y pensez ? » – « Mais combien ça va vous coûter cette histoire ? C’est n’importe quoi ! » – « Et puis au retour vous n’aurez plus rien, plus de maison, plus d’argent, et puis vous n’aurez plus envie de revenir… »

Un conseil primordial à tout ceux qui ont l’idée de vivre cette aventure : « bouchez vous les oreilles et poursuivez votre rêve ! »

La seule chose de vraie dans ce joli laïus est à la fin : « vous n’aurez plus envie de revenir ».

Parce que OUI, je vous l’assure le retour est violent.

Je l’ai repoussé cet article, maintes fois. Le disque dur avec nos gigas de photos souvenir prend la poussière. Ecrire sur ce retour c’est réouvrir la « boîte de Pandore », c’est comme revivre notre « parenthèse de vie » avec la nostalgie de cet ailleurs ; cela demande du temps « oui mais un 1 an c’est quand même long » m’a lancé une copine un soir « nous voulons savoir comment se passe votre retour ? Et les enfants ? »

Peu comprenne cette vague qui vous submerge et vous entraîne sans cesse dans ce besoin de repartir aussitôt ; cette vague qui vous embrume le regard et vous emmène vers cet ailleurs.

« Alors fini les vacances ?! Faut y retourner maintenant ! » – « Retour à la réalité hein ! » – « Bon ben voilà, vous l’avez fait, c’est bien. Maintenant c’est la vraie vie, il faut y aller ! »

OUI, je vous l’assure le retour est violent.

Des phrases comme celles-ci nous en avons beaucoup entendus, beaucoup trop. Heureusement il y a nos « amis rencontre de voyage » qui vivent aussi cette réadaptation, ces amis avec qui nous pouvons partager, échanger sur ces émotions, ce décalage avec lequel nous devons apprendre à vivre, à revivre ici, se soutenir et rêver autour d’un verre à un nouveau départ.

Aujourd’hui après 1 an, 182h de méditation, 250h de yoga (merci Henri 😉), quelques centaines de bières et un retour quelque peu digéré, je suis un peu plus enclin à répondre :  mais de quelle réalité on parle ?  Celle qui dit : vivre sa vie un point c’est tout ou bien celle que l’on décide de créer avec ses choix aussi fous soient-ils  ? Parce que tout le monde a en tête ce « plus tard ». Plus tard nous y irons, plus tard nous prendrons du temps pour nous, plus tard ce sera plus facile, plus tard… Mais ce « plus tard » ne s’éloigne-t-il pas de jour en jour ?

C’était il y a 2 ans. Ce « plus tard » nous avions décidé que c’était « maintenant ».

9 mois, 4 sacs à dos, 2 enfants ; de l’Indonésie à la Birmanie, de l’Islande à l’Albanie ; un tsunami de rencontres, de partages, de larmes, de folie, de rires et de courage (bravo à Lily et à Jonas de nous avoir suivi avec cet enthousiasme et d’avoir osé aller à l’encontre de tout ce qu’une aventure pareille vous offre, bravo à mon mari pour sa patience, son sang-froid et cette « folie » qu’il nous a offert quand nous en avions besoin).

 

 

Et après ? Parce que c’est quand même bien cela l’idée de cet article 😉 Oui après, c’est comment ?

De nombreux « rêveurs courageux » le disent : après il faut du temps, du temps pour revenir. Oui revenir oui mais sans oublier les choses importantes que nos « vraies vies » ont tendance à avaler.

Ralentir, prendre du temps avec les siens, regarder le soleil se lever, se laisser éblouir par le ciel qui nous offre un jeu de lumières chaque soir, oser rêver les yeux dans le vague, savoir dire non pour se retrouver soi, s’asseoir en pleine nature, fermer les yeux et écouter, rire avec ses enfants d’une blague à toto…

 

Tout ceci c’est bien beau mais en réalité cela a donné quoi du côté de chez nous ?

Juillet 2018, seulement 15 jours après notre retour, nous étions chez le notaire pour signer l’achat d’une nouvelle maison dans notre village. Le toit c’était donc bon nous l’avions, ne restaient plus que le « détail » des travaux. Une grande citerne d’huile de coude, un gros godet de générosité, une brouette de patience, quelques pelles de « craquages » mais de fous rire aussi et voilà le toit c’est bon 😊

 

 

« On est vraiment obligé d’y retourner à l’école maman ? Et les chaussures c’est obligatoire aussi ? Mais c’est vraiment trop triste une classe maman ! Tu ne veux pas continuer à nous faire l’école comme avant dehors ? On apprend tellement mieux maman… »

Oui je vous l’assure, le retour est violent.

Même si les enfants ont cette capacité d’adaptation innée et tellement plus développée que la nôtre – pour faire clair c’est plus facile pour eux de retourner en classe que nous au job 😉- Jonas s’est rapidement aperçu que 6h assis dans une classe c’était « triste », que l’école de la vie offre tellement plus. Lily, quant à elle, la joie des retrouvailles avec les copines a apaisé l’émotion trop forte de la séparation. 

31 août 2018 – « Maman, c’est trop difficile, nous ne serons plus ensemble la journée. Je ne vous verra plus ! » Je regarde Lily, mes yeux humides me trahissent ; je comprends tout ce que Lily me dit, Ludo aussi. 1 an que nous partageons ce quotidien ensemble, 1 an que nous vivons à notre rythme, 1 an que nous redécouvrons nos enfants et nous même, 1 an 24h24h et là demain, demain ce sera… différent.

« Je sais Lily tout ce que tu ressens, oui demain et après seront différents, oui, mais nous ne voulons plus de cette « vraie vie d’avant », alors voilà Lily demain et après nous allons avancer tous les quatre ensemble sur ce nouveau chemin avec nos nouvelles ‘valeurs’ de vie. Parce que cette aventure ne s’arrête pas ici. »

01 septembre 2018 – C’est la rentrée.

 

 

Les mois passent et la « vraie vie » est parfois trop boulimique. Nous nous laissons entraîner dans cette spirale infernale du « dépêche-toi, ramasse tes affaires, tu as encore oublié d’appeler le technicien, non pas maintenant Jonas, le frigo est vide, c’est un peu tard là pour jouer ! » Mais aujourd’hui, et plus vite qu’auparavant, nous nous rendons compte que ce n’est pas le bon ‘rythme’ ; que nous passons à côté de « notre réalité » celle que nous avons choisi il y a 2 ans.

« Heureusement, Sheeper est là ! » comme le dit si bien Jonas. « En sauvage on dort papa ! En sauvage c’est mieux ! »

Sheeper c’est notre van qui nous a accompagné sur une partie de notre aventure pendant 3 mois. De l’Irlande à l’Albanie avec un croché par l’Islande, c’est avec lui que nous avons découvert cette liberté, cet essentiel à quatre, ces soirées au coin du feu, ces jours de pluie dans 3 m2, ces toasts grillés sur le gaz, ces kilomètres à chanter à tue-tête. « Sheeper il fait partie de la famille ! » ont très vite décrété Lily et Jonas. Ils avaient raison. Au fond, nous le savions aussi avec Ludo que ce serait notre « bouffée d’oxygène », cet ailleurs facile qui nous fait vibrer, qui nous fait vivre.

« Ça y est je suis près ! » Voilà Jonas avec son sac à dos. Juste l’essentiel :  2 caleçons, 3 tee-shirt, un pantalon et doudou. Lily suit avec sa bibliothèque 😉 Je charge les 4 duvets, Papa se met au volant et l’aventure recommence, le temps d’un week-end. Juste l’essentiel et nous. « Elle est bien notre maison sur roue maman ! »

 

 

Et après ? Et bien après, nous continuons à rêver. Rêver d’un prochain départ vers cet ailleurs, qui sait. Rêver de continuer à partager, à rencontrer, à aimer. Un grand merci à vous tous de nous avons suivi pendant ces 9 mois, merci de nous avoir écrit, soutenu, merci aux maîtresses de l’école de Lily et Jonas pour ces échanges et ce joli lien qu’elles ont su conserver, merci aux « rêveurs courageux » pour leurs bons conseils sur les blogs. Et puis j’ai envie de vous dire à très vite 😉

 

En Islande, ça chauffe et ça craque !!!… par Jonas.

Mardi 1er mai

En ce moment je suis en Islande, c’est une grande île qui se trouve à côté du cercle polaire arctique. Ici, c’est l’endroit où il y a le plus d’activités sous la terre. Les plaques de la Terre bougent énormément ; elles font soit des séismes, soit des volcans ou des failles quand elles s’écartent. C’est incroyable !!

Ici, en Islande, c’est là qu’il y a le plus de volcans qui explosent. Sous l’île d’Islande, il y a une grosse colonne de magma qui chauffe la terre. Dans un musée sur l’île Heimae, j’ai même vu comment l’île s’était agrandie ; une nuit la terre s’est déchirée et une colonne de lave est sortie, la lave a coulé pendant six mois et quand cette lave touchait la mer, elle se refroidissait et ça a agrandi l’île.

En Islande, il y a aussi des geysers.

Un geyser, c’est un trou comme une cheminée dans la terre qui se remplit d’eau puis l’eau petit à petit se réchauffe avec la chaleur de la Terre, jusqu’à 120 degrés. Quand l’eau est bouillante, du gaz se forme et quand il y a suffisamment de gaz, l’eau dans le geyser se fait propulser à l’extérieur.

 

 

Avec papa, maman et Lily, on est allé voir les geysers à Geysir ; c’est pour ça aussi qu’on appelle les geysers parce qu’ils sont dans la ville de Geysir.

Quand nous sommes arrivés, nous avons marché entre des flaques d’eau et de boue qui était à 100 degrés ; l’eau bouillonnait, on voyait des bulles qui explosaient à la surface.

 

 

A Geysir, il y a plusieurs geysers ; le plus gros aujourd’hui s’appelle Strokkur, il propulse de l’eau jusqu’à 30 mètres !

 

 

 

Avant, c’était Geysir qui était le plus grand, il propulsait de l’eau jusqu’à 40 mètres mais comme il y a d’autres geysers qui se sont formés autour, il y a moins d’eau vers celui-là aujourd’hui.

 

 

J’ai adoré découvrir tout ce qui se passe en Islande sous la Terre et j’ai trouvé passionnant aussi de voir comment l’Islande s’est formée. FIN.

Jonas.

 

 

Entre plage noire et vallée de feu, geysers et bains bouillonnants ; l’Islande se dévoile un peu plus chaque jours…

Islande Jour 4 – Snaefellsnes et comment le charme opère…

 

De Budardalur à Arnarstapi – 175 kms.

« Oh non maman, on est obligé de se quitter ?? Nous pouvons continuer ensemble encore un peu… »

Ce matin nous avons décidé de rejoindre la péninsule Snaefellsnes alors que nos amis « french family » préfèrent continuer un peu plus au nord dans les fjords ; quinze jours en Islande est un bon compromis mais sûrement pas suffisant si l’on veut en explorer les recoins pensons-nous ; impression qui nous suit depuis le début de notre aventure dans chacun des pays que nous traversons. « Nous reviendrons ! » se dit-on à chaque fois, je souris maintenant en pensant à tous les endroits où nous devons revenir… Nous aurions encore une belle année de voyage devant nous !! Les fjords du nord semblent magnifiques mais ce sera pour LA prochaine fois pensais-je 😉

Ce matin, en dépit de l’insistance des enfants pour suivre le même chemin que leurs copains, nous décidons de rejoindre la péninsule ; 170 kilomètres en moyenne chaque jour, c’est ce que nous faisons depuis notre arrivée et c’est bien suffisant pour les enfants, comme pour nous.

« Nous nous revoyons bientôt, c’est certain ! » tentais-je une dernière fois avec Lily et Jonas. « Oui et quand alors… ?! » me répondent-ils en chœur. J’ai le sentiment que nos premiers kilomètres risquent d’être tendu ce matin. Heureusement que le soleil est au rendez-vous, lui nous apportera un peu de sa douceur.

 

 

Ce matin, nous prenons la direction du Fuji-Yama islandais 😊 Cette péninsule n’est pas célèbre que pour son volcan culminant à 1 446m, le fameux Snaefellsjokull – oui oui encore plus difficile à prononcer que sa péninsule – ce côté de l’île est aussi très connue car de nombreux mythes proviennent de son environnement mystérieux et c’est d’ici que Jules Verne avait choisi de faire partir son fameux voyage au centre de la Terre.

 

 

Première étape ce matin, Stykkisholmur, un petit centre avec des vieilles maison en bois colorées sur la côte nord de la péninsule, un joli port accueillant dominé par une église blanche à l’allure bien différente de celles que nous avons l’habitude de voir. « Elle est quand même bien bizarre cette église maman… Tu es sûre que c’est une église ? » me questionne Lily.

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C’est le moment de notre minute histoire 😉

En Islande, le christianisme tient son origine dès le début de la colonisation de l’île, les premiers chrétiens d’Islande furent des esclaves irlandais. Minoritaires dans un premier temps, ils se hissèrent au statut de religion d’état en l’an 999. Une fois la Réforme venue, les chrétiens et les protestants se déchirèrent et ce n’est qu’au 17ème siècle que les protestants l’emportèrent définitivement. Le pays est aujourd’hui luthérien à une très forte majorité.

Tout au long de notre périple en Islande, nous croiserons sur notre route des églises toutes aussi surprenantes que touchantes et intimistes.

 

 

« Donc oui Lily, c’est bien une église 😉 »

Petit repas improvisé à la sortie de la ville, première soupe maison achetée à la boulangerie en face de la station essence (nb :  la soupe mérite à elle seule l’arrêt à la boulangerie !) ; elle fera le régal de toute la famille.

 

 

Nous reprenons la route en direction cette fois du parc national de Snaefellsjokul à l’extrémité ouest de la péninsule et c’est un paysage couvert de coulées de lave figées depuis près de 2 millénaires que nous traversons, Jules Vernes avait alors écrit « un pays comme écrasé sous une pluie de pierres énormes » ; nous y sommes dans ce paysage totalement sauvage…

 

 

« Mais elle est où ta plage maman ?!! » Un peu de patience, on y arrive. Lily et Jonas s’impatientent, Jonas a besoin de courir, Lily de prendre l’air et papa de faire sa pause ; nous avons de la chance il ne nous reste plus que quelques kilomètres.

Plage de Djupalonssandur, une heure d’arrêt, tout le monde descend !

Cette plage est connue pour ses galets noirs et son sable de la même couleur. Plutôt inhabituelle. Je suis curieuse.

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Jonas, quant à lui, ce sont les grosses pierres rondes qui jonchent le sol qui l’interpellent. « Papa, elles servent à quoi ces pierres ?! » Je souris et leurs expliquent que c’était avec ces pierres qu’un matelot pouvait se faire engager, une épreuve de force comme entretien d’embauche en quelque sorte 😊

Les matelots devaient choisir et soulever une de ces pierres à hauteur de poitrine et la poser sur le rebord rocheux pour démontrer leur force avant d’être engagé pour partir en mer. La plus grosse pierre atteint 154 kilos ! « On essaie papa ?!! » dit Jonas tout excité. Nous rions.

 

 

Plus loin, la plage se découvre devant nous et là c’est un vrai coup de cœur… Le sable noir brille avec la lumière du soleil, l’océan atlantique mouille quelques galets noirs, les lieux sont d’une sérénité touchante ! PAUSE. Nous resterons là, coucher dans le sable un grand moment, à sentir cette délicieuse chaleur sur nos frimousses, à jouer avec quelques galets, à décorer un bout de plage, à profiter d’un doux moment.

 

 

« Mais pourquoi on ne reste pas dormir là cette nuit en camping sauvage ?! » nous interroge Lily. Ce n’est pas moi qui lui dirait le contraire… Mais nous savons avec Ludo que les lieux ne nous le permettent pas. Comme j’ai déjà pu l’évoquer dans mon précédent article, le camping sauvage en Islande est difficile et parfois même poursuivi alors dans un lieu comme celui-ci nous ne préférons pas nous y tenter. En route !

 

Avant d’arriver à notre « night spot » pour ce soir, c’est un dernier arrêt que nous faisons entre falaises et goélands à Hellnar. Au loin, derrière nous, le volcan et son glacier. « Tu crois qu’on pourrait y monter là-haut ?! » me demande Lily. Sheeper n’est pas vraiment équipé pour une telle aventure… Et la route qui y mène est une piste, mais pas la petite piste qui dit « essaie et tu verras », la piste qui dit « tu viens ici que si tu es TRES bien équipée ! » Alors autant éviter.

J’ai lu sur internet qu’une guesthouse (theglacier.is) sur Arnarstapi proposait de faire l’ascension du glacier en snowcate, alors pourquoi pas mais sans Sheeper 😉

 

 

Où dormir ?

Un Parking à Arnarstapi…

« Papa, on dort où ce soir ? En sauvage ou en camping ? » Nous avions pourtant vérifié avant… Oui il y a bien un camping à Arnarstapi qui doit être ouvert avais-je vu sur internet. Et bien non… Et quand nous sommes ici il n’y a plus grand-chose pour se poser à plusieurs kilomètres à la ronde. Ludo part se renseigner au restaurant juste à côté et une personne lui confirme que le camping est bien fermé mais que nous pouvons tout de même stationner là pour la nuit. « Bonne nouvelle !! » pensais-je. Mais quelques minutes plus tard… « Sorry, excuse me, you can’t stay here ! It’s at my house here ! » Ludo lui explique que nous avions prévu de passer la nuit dans le camping sans savoir qu’il était encore fermé et que c’est une personne du restaurant qui nous a permis de stationner là pour la nuit. Mais rien n’y fait, cette dame nous demande de nous en aller. Nous commençons à remballer sans trop savoir où nous allons dormir ; puis cette dame revient, un peu gênée surtout en voyant les enfants, elle nous propose de nous mettre un peu plus loin sur une place de parking pour la nuit. Nous la remercions. Il s’en est fallu de peu…

Le hic (et oui, il y a un hic 😉), stationner sur une place de parking pose un réel problème côté toilette… Le restaurant n’est pas loin et c’est bien gentiment que la serveuse nous laissera y accéder toute la soirée 😊 Une nuit plutôt « sport » quand même…

NB : après vérification auprès de la guesthouse Snjofell à Arnarstapi, aucun départ en snowcat n’est prévu avec eux, une erreur sur le guide. Des ascensions en moto neige sont par contre bien proposées par l’agence theglacier.is mais en plein été !

 

Islande Jour 5 – Dans la vallée de Hvita, il y a…

 

De Anarstapi à Bjarteyjarsandur – 193 kms.

Réveil difficile ce matin… Nous n’avons pas vraiment le confort minimal attendu lord d’un réveil, j’entends par là : des toilettes. « Tu crois que le restaurant est déjà ouvert ? » Ludo tente d’aller voir et revient en souriant ; papa va pouvoir boire son café et nous passer aux toilettes ! Tout le monde s’habille chaudement et nous allons même pouvoir profiter d’un délicieux petit-déjeuner, un ventre plein est toujours meilleur pour le moral 😉

 

 

C’est avec la pluie que nous quittons la merveilleuse baie d’Arnarstrapi « c’était quand même plus joli hier avec le soleil » me souffle Lily.

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C’est vers un tout autre paysage que nous nous dirigeons ce matin, la vallée de Hvita. Le Hvita est un fleuve à l’ouest de l’Islande qui traverse une longue vallée. On dit de cette vallée qu’elle est enchanteresse. « Les paysages sont de la même couleur que les chevaux ici maman ! Regarde comme c’est beau ! » Lily a raison, autour de nous, tout est couleur camel : les collines, les chevaux, la plaine et même l’herbe. « Regarde tous ces chevaux maman, ils sont tellement beaux ! On pourrait en faire ici ? » Lily s’impatiente mais ce n’est pas encore pour tout de suite…

 

 

La piste 518 qui nous mène jusqu’au chutes de Hraunfossar et de Barnafoss est à elle seule une magnifique découverte.

« Des chutes d’eau ! On va encore voir des chutes d’eau ! Mais c’est comme les temples en Asie, les chutes d’eau en Islande… Il y en a de partout !! » s’écrit Jonas. Alors je m’y tente… « Non mais celles-ci seront différentes Jonas… » J’ose 😉 « Non mais tu dis toujours ça ; elles seront encore plus hautes celles-là, c’est ça ?! »

Et bien non, les chutes de Hraunfossar ne sont pas hautes mais elles sont plus originales que celles que nous avons déjà vu. L’eau sort sur plusieurs centaines de mètres de dessous un champ de lave pour se jeter dans la Hvita, un joli spectacle.

 

 

D’ici, nous suivons un petit sentier qui nous mène à d’autres chutes – aïe, aïe, aïe, je sens que Jonas va craquer ! – la chute de Barnafoss. « Ces chutes ont une histoire terrible » racontais-je aux enfants en chemin – je crois que je gagne des points avec mon jeune révolté – « vous voulez la connaître cette histoire ? » … Barnafoss, son nom signifie « la chute des enfants » –d’un coup de baguette magique, j’ai toute l’attention de Jonas et de Lily – elle provient d’une histoire locale.

Cette histoire se passe le jour de Noël, les enfants de la famille Hraunsas étaient restés seuls chez eux pendant que leurs parents se rendaient à la messe. Les enfants décidèrent alors de profiter de ce temps de liberté pour aller jouer sur l’arche de pierre qui enjambait la rivière. La plus jeune dérapa et tomba dans la chute, son frère plus âgé tenta de la secourir mais se noya à son tour. Apprenant l’accident, la mère fit abattre ce pont naturel et les parents quittèrent définitivement la ferme.

« Elle est vraiment trop triste ton histoire ! » s’exclame Lily. « Toutes les histoires n’ont pas forcément une jolie fin comme dans les livres ma chérie… Mais c’est quoi la morale de cette histoire ?! » tentais-je. Lily me regarde en grimaçant « Oui je sais… Il faut toujours écouter ses parents ! » Ni une, ni deux, Jonas et Lily s’enfuient et courent jusqu’au pont qui surplombe le torrent ! … Cette morale ne me semble alors pas encore tout à fait intégrée quand je vois Jonas jouer sur le pont 😉

 

 

Les émotions sont suffisantes pour aujourd’hui – mais ça c’était avant que je connaisse notre fin d’après-midi…-, direction « notre camping à la ferme ».

La piste 523 que nous décidons de prendre pour revenir sur Reykholt est toute aussi belle que la première. Puis, nous poursuivons par la 520 en plus mauvais état à certains endroits. Les paysages sont somptueux quand tout à coup au loin nous re découvrons l’océan qui se dessine, notre camping n’est plus très loin… Et bien heureusement !!

 

 

Arrivés au camping, nous avons à peine le temps de choisir un emplacement pour la nuit, Ludo recule pour se mettre bien à plat, je m’avance et… « c’est bizarre, il a l’air à plat le pneu à l’arrière non ?! » demandais-je à Ludo. Ludo sort. Le verdict tombe : nous avons crevé ! « Alors oh toi grand voyageur qui vient en Islande, jolie piste tu suivras, parfois pneu tu changeras 😉 »

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Où dormir ?

Camping à la ferme à Bjarteyjarsandur ;  http://bjarteyjarsandur.is/en

1500 isk par adulte, 750 isk pour les enfants (environ 12€/adulte et 6€/enfant)

Camping sur les hauteurs au bord de l’océan, accès à une immense salle commune chauffée avec un coin cuisine, on peut y déguster les spécialités de la ferme ou y acheter des produits locaux. Coin sanitaire propre. Une pause calme et agréable après notre nuit plus « sportive » de la veille. Ah j’allais oublier, il y a même un piano dans la salle commune ; « Mais où est Lily ?!! » Devinez ?! Une petite dédicace à Karine de la part de sa Lily 😊

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Islande Jour 6 – Golden Circle on arrive !

 

De Bjarteyjarsandur à Seljalandsfoss – 213 kms.

« Et on part où papa aujourd’hui ?! » … « Nous restons dans la vallée de Hvità » … Jonas sourit « Ah cool, c’est une journée ‘off’ alors » Par journée ‘off’ Jonas entend, on ne bouge pas et on ne fait rien ! « Non Jonas, la vallée de Hvita est grande et il y a beaucoup de belles choses à découvrir ! Va te brosser les dents, nous partons bientôt. » … « C’est toujours pareil, il y a tout le temps des belles choses à voir ! Et c’est quand notre journée « off » alors ?! »

Je vois à la mine de Jonas que ce n’était pas forcément la réponse qu’il espérait ce matin mais nous avons un joker sous le bras pour la fin de journée, une surprise qui devrait satisfaire nos deux jeunes aventuriers 😉

La vallée de Hvita est une des vallées les plus connues en Islande car on y trouve deux des trois sites faisant partie du « Cercle d’or » : Geysir et Gullfoss. « Le Cercle d’or », c’est ainsi que l’on nomme cette région FORT touristique de l’île – oui parce que lorsqu’on arrive dans cette partie de l’Islande, on oublie les étendues désertiques et la solitude ; on dit bonjour aux cars touristiques et aux visites en file indienne ☹ – j’ai d’ailleurs lu sur internet que plus d’un tiers des circuits organisés en Islande se faisait sur le Golden Circle et c’est sans compter tous les autres touristes comme nous qui le visitent seul.

Gulfoss, « encore une cascade ! Encore une ! Et elle a quoi de différent encore celle-là ?! » pourrait s’écrier Jonas. Gulfoss, c’est en fait une impressionnante cascade sur la Hvita, le plus puissant fleuve d’Islande. Le fleuve chute de 32 mètres en deux paliers. Son nom, « chute d’or », vient de l’arc-en-ciel qui pare la chute les jours de beau temps. La rivière s’enfonce ensuite dans un joli canyon. Beaucoup considère cette cascade comme la plus belle d’Islande, c’est vrai qu’elle est belle mais il y a tellement du monde que nous ne parvenons pas à en profiter comme nous le voudrions. Dommage.

 

 

Geysir, à quelques kilomètres de Gulfoss, est une zone géothermique très active, une zone qui a donné le nom « geyser » d’ailleurs. Geysir est un geyser quasiment inactif de nos jours, c’est le spectacle de son voisin que l’on vient voir désormais ; Strokkur éblouit chaque jour la meute de touristes avec son jet de 30 mètres, nous y compris pour être honnête 😉 Je n’en dirais pas plus sur le sujet, c’est Jonas qui veut vous en parler dans son prochain article !

 

 

Le dernier site qui constitue le « Golden Circle » est Thingvellir. Ce lieu, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO est l’endroit où fut fondé un des plus anciens parlements du monde en 930. Quand on vient à Thingvellir, on vient aussi voir la fameuse faille entre les plaques tectoniques nord-américaine et eurasienne, certains s’y offrent même une plongée magique dit-on.

 

 

Le cœur de l’histoire de la nation islandaise est ici, dans ce paysage de Thingvellir. Il faut savoir que l’histoire de l’Islande est récente par rapport à celle du reste de l’Europe. L’île ne fut découverte par les Vikings qu’au 9ème siècle, bien qu’elle fut probablement connue avant cette date. A partir de 874, l’île commence à se peupler et en 930, de nombreux chefs, jusqu’alors maîtres de leur seul clan, décidèrent de créer une assemblée, « l’Althing », le plus vieux parlement du monde ; une assemblée plénière représentant l’ensemble de l’Islande.

 

 

Cette assemblée s’est tenue à partir de 930 jusqu’en 1798. Durant une session annuelle qui durait une quinzaine de jours, les chefs de chaque clan se retrouvaient ici, sur ces terres à Thingvellir, pour élaborer des lois conçues comme des pactes entre homme libres et réglaient leurs différends. Pour la population islandaise, ce lieu est donc profond et très symbolique.

Lily et Jonas écoutent sans rien dire ; puis, à la fois curieux et concentré, les questions s’enchaînent « mais alors pourquoi ils ont arrêté si ça marchait ? Et pourquoi en France on n’avait pas la même chose ? Et comment ils font s’ils ne sont pas tous d’accord ? … » Autant de questions qui nous occupera le reste de la route cette après-midi.

 

 

Puis, question de Jonas « C’est quand qu’on arrive ? Et on dort où ce soir ? »

Il est 16h et nous avons encore notre « joker » dans la manche 😉 « Et si nous allions nous baigner un peu ? » Silence dans Sheeper. « On retourne aux sources chaudes papa ?!! » Ludo acquiesce. L’ambiance est à la fête !

Sur la route qui nous conduit jusqu’à notre « night spot » de ce soir se trouve le « Secret Lagoon », connu également sous le nom de Gamla Laugin à l’entrée de la ville de Fludir. Les islandais ont construit là un grand bassin en s’appuyant sur les bénéfices géothermiques de la région. C’est donc dans cette délicieuse piscine naturelle que nous nous prélassons ce soir. L’endroit a été conservé le plus naturel possible, « on se croirait dans un paysage norvégien » dis-je même à Ludo flottant là dans une eau à 38 degrés. Une pause formidable, une baignade de « ouf », un délicieux moment au chaud ; chacun à son avis sur cet arrêt mais une chose est certaine tous les sourires sont là ce soir à la sortie de ces bains chauds.

 

 

« Je pourrai m’endormir comme ça maintenant tellement que je suis bien » me chuchote Lily, « bon d’accord, il faut que je mange quand même avant ! » …  Je me disais bien.

20h, sur le parking de la cascade de Seljalandsfoss, on tape à la porte. « Do you have some butter or some oil ? » nous demande le jeune voyageur du van d’à côté. Nous lui tendons notre plaquette de beurre et nous l’entendons sauter de joie aussitôt la porte fermée. Nous sourions « et bien dis donc, on dirait qu’il était content qu’on lui donne du beurre, hein papa ! » s’exclame Jonas en souriant. Puis quelques minutes plus tard, on frappe à nouveau au van, le même jeune est là nous tendant le reste de notre beurre avec des barres de chocolat russes en cadeau. Devinez qui saute de joie cette fois ?! « Et là alors les enfants, elle est où la morale de cette histoire ?! » 😉

 

 

21h, Lily et Jonas s’endorment ; des souvenirs, des histoires et de magnifiques images plein la tête. Papa et maman aussi 😊

 

Où dormir ?

Le parking en face de la cascade de Seljalandsfoss (Coordonnées GPS +63° 36′ 57″, -19° 59′ 34″)

700 isk pour 24h sur le parking (environ 6€)

Night Spot renseigné sur l’application park4night, les parkings ne sont pas toujours les meilleures solutions d’un point de vue sanitaire mais celui-ci a l’avantage d’en avoir deux ouverts nuit et jour. Le petit plus c’est le point de vue à la tombée de la nuit devant la cascade illuminée. Quelques autres vans ont stationné ici aussi quand nous y étions. Rencontre matinale sur le parking avec un jeune couple polonais voyageant avec leur bébé de 4 mois, encore une de ces jolies rencontres.

 

 

 

 

 

 

Premiers kilomètres en Islande… Le nord comme terrain de jeu !

Mardi 24 avril

« The first time in Island ?… Yes the first time 😊 ! How many times do you travel in Island ? … 2 weeks ! … You are welcome in Island ! The weather is not very nice last days ; nail tire are very important, do you have ? … Echange de regards un brin inquiet entre Ludo et moi….

Ce fut ce bref échange avec cet islandais sur le ferry, seulement quelques minutes avant notre arrivée, qui nous mit comme un doute quant à notre préparation pour cette aventure « grand froid » !

J’avais pourtant bien en tête les températures encore hivernales sur cette fin avril, j’avais aussi bien en tête notre confort « couchage » avec le chauffage de Sheeper et nos duvets -5degrés ; mais à aucun moment je n’ai imaginé des routes glacées et enneigées !! Ludo non plus d’ailleurs… C’est seulement quelques minutes avant de descendre pour débarquer qu’il se décide à troquer ses tongs contre des baskets.

Nous voilà, nous y sommes ; après 3 jours en Mer du Nord, nous accostons à Seydisfjordur. Il est 9h, nous sommes le 24 avril et nous ne reviendrons ici, dans ce même fjord seul port d’arrivée en Islande, que dans 15 jours pour repartir.

Welcome Island !! … Mais sans les pneus cloutés, ni neige, ni chaînes… Que l’aventure commence 😉

 

 

 

Jour 1 – Islande

De Seydisfjordur à Reykjahlid

« Papa, regarde comme c’est trop beau !! C’est tout blanc de partout ! La neige, on a de la neige ! » Lily et Jonas ne tiennent plus en place, ils n’ont pas vu de neige depuis 14 mois et c’est comme si c’était la découverte de toute une vie.

 

 

 

 

Aujourd’hui, je peux vous dire que cette aventure islandaise ne sera pas qu’une seule immersion dans les grands espaces du nord, ce sera aussi une très belle rencontre avec cette famille française. Autant vous les présenter tout de suite car nous ferons un joli bout de chemin ensemble et partagerons de vrais moments de rigolades aussi. Donc dans la famille, nous avons Sylvain, le papa, Céline, la maman et Emma et Ewan les enfants, tout droit arrivés des Alpes du Sud d’une jolie petite station de ski, ils sont là aussi pour deux semaines en famille avec leur van.

Premier passage de col pour sortir du fjord et rejoindre la ville d’Egilsstadir… ça passe ! Ludo est soulagé, nous n’aurons pas besoin de nous faire tracter ce matin 😉 L’islandais sur le ferry nous avait laissé entendre que certains touristes restaient bloqués parfois une semaine dans le fjord à l’arrivée car pas suffisamment équipés, faut croire que nous avions de la chance aujourd’hui, la route était suffisamment dégagée.

Eggilstadir – une petite heure d’arrêt – premières courses « je crois qu’il faut des gants pour les enfants… » ; premier retrait d’argent « montre nous papa comment ils sont les billets d’ici ! » – Lily et Jonas adorent observer les nouveaux billets et les pièces à l’entrée de chaque pays ; premières recherches au centre d’information « quel est le meilleur site pour voir des baleines ? »

11h – Nous prenons la direction du nord par la route 1, la route principale qui fait le tour de l’île. Mais avant, autant vous préciser tout de suite les sites importants à connaître en venant en Islande :

www.road.is

LE site à regarder chaque jour avant de choisir une direction en Islande ! Ce site informe des conditions de route sur l’île (ouvertes, attention pas top ou carrément fermées) alors autant le consulter, c’est plus raisonnable… Mais cela nous l’apprendrons très vite durant notre aventure 😉

www.vedur.is

Celui-ci autant vous dire qu’il est tout aussi important que le premier, voire peut-être PLUS ! Parce que toi qui voyage ici en Islande, avec la météo tu apprendras à jongler ! Et tout cela se passe en quelques minutes, que dis-je en quelques secondes parfois 😊 On peut passer du grand bleu au tout blanc – je parle du ciel ! – d’un froid sec à la tempête de neige et du grand soleil à une pluie torrentielle. Alors toi Oh grand voyageur vedur.is tu suivras 😉

www.campingcard.is

Le petit dernier, c’est le site des campings en Islande, aussi très utile ; mais surtout quand on vient en Islande de juin à septembre ! Avant, cela se complique 😉 Je m’explique : en Islande, on peut séjourner pendant 28 nuits dans les campings référencés sur ce site pour l’achat d’une carte famille à 149€ (carte valable pour une famille jusqu’à trois enfants) Cette carte s’achète dans les offices de tourisme, les postes et quelques supermarchés. Génial comme système ai-je tout de suite pensé en trouvant l’information sur un blog. Oui, génial sur le principe sauf quand on vient en Islande en avril ! Nous sommes encore en basse saison et la majorité des campings sont encore fermés… Alors Oh toi grand voyageur qui voyageras pendant les beaux jours, pense à ta campingcard ! 😉

 

Premiers kilomètres dans une immensité que nous n’avions pas imaginée… Notre route vers le nord se ponctue de « Ohhh, Ouahhh, Waouuuu… » Nous en avons déjà plein les yeux. Tourné face au cercle polaire et à l’océan glacial Arctique, on dit que le Nord offre des paysages beaucoup plus plat que le reste du pays et accrochez-vous on dit aussi que c’est cette partie-là qui est le coin le plus ensoleillé du pays ! Une manière comme une autre de s’adapter en douceur au climat ai-je pensé en lisant cela mais nous n’avions pas encore vécu notre première soirée en Islande à ce moment-là…

 

 

Quand on vient visiter le Nord de l’Islande, il y a bien sûre des immanquables comme la petite ville d’Husavik, capitale européenne de l’observation des baleines, la péninsule de Vatnesnes où se trouve la plus grosse concentration de phoques, la grande chute de Dettifoss, simplement majestueuse et Le lac Myvatn ; il faudrait être fou pour ne pas s’y arrêter et vibrer au grès de ces phénomènes volcaniques. Que de belles choses… Après huit mois passés sur les routes, nous avons vraiment le sentiment de pouvoir découvrir des paysages différents de ce que nous avons déjà vu. Nous en vibrons d’avance 😉

 

 

C’est en direction des cascades de Dettifoss que nous roulons aujourd’hui. On parle d’elles comme des plus puissantes chutes d’eau d’Europe. C’est par une piste que nous nous y rendons. Une piste… ? Mais ils n’ont pas de 4×4 !! Pas de panique, comme j’ai pu l’expliquer dans notre dernier article, dès que l’on sort de la route principale en Islande, la route 1, on roule sur des routes caillouteuses, de terre, avec des trous, des bosses, bref une piste 😊 Mais c’est normal ! Il convient juste de vérifier si la piste est bien ouverte (rappelez-vous sur le ste road.is) et si votre véhicule permet l’accès à cette piste.

La piste 864 qui mène aux chutes et l’une des plus usitées d’Islande, elle traverse un désert de pierre quasi lunaire. « Mais elles sont où ces cascades maman ?! On va devoir marcher ?? » Aïe… je crains un début de rébellion dans Sheeper… « D’après le guide, c’est une petite marche de… » Je n’ai pas le temps de finir que Lily et Jonas répondent « Non mais c’est trop cool on va marcher dans la neige !! » Je souris, je n’aurai pas besoin de négocier ce matin 😉

 

Le petit chemin qui surplombe les chutes permet de s’en approcher et d’en prendre plein les yeux, « non mais regarde papa comme elles sont immenses ! Regarde ça ! » Lily est impressionnée et je la comprends.

 

 

Premier jour, première découverte et déjà nous savons que l’Islande va nous en mettre plein les yeux… Ce soir nous avons décidé de nous arrêter à Reykjahlid pour y passer la nuit, d’après ce que nous avons vu le camping serait ouvert et bien situé pour explorer la région autour du Lac de Myvatn demain.

En route nous ne résistons pas à l’appel des fumées 😊 Au loin, une montagne jaunâtre couverte de de dépôts de soufre, à son pied, on se croirait aux portes de l’Enfer. Le panneau indique que nous sommes au site géothermique de Hverir. Ça fume, ça siffle, ça bouillonne… Les enfants n’en croient pas leurs yeux ! Nous non plus d’ailleurs.

 

 

 

 

C’est à notre arrivée au camping de Reykjahlid que nous sommes vite refroidis… D’abord par son prix, il convient tout de même de savoir que faire du « camping sauvage » en Islande c’est difficile voire impossible dans beaucoup d’endroit ; alors la solution c’est le camping tout court mais là aussi, « si toi Oh grand voyageur tu t’attends aux prix que tu connais des campings, et bien tu oublies ! Parce qu’ici tu es en Islande ! »

Petite aparté utile, une nuit en camping en Islande (sauf avec la campingcard dont je parlais tout à l’heure) coûte en moyenne 38€ pour deux adultes et deux enfants.

Donc voilà, premier refroidissement, le prix pour la nuit, le second c’est le prix pour la machine à laver qui fait bondir Ludo « 16€… !!! » ; puis nous nous installons… C’est sous cet abri de fortune avec des gants et des bonnets que nous comprendrons ce soir qu’on ne rigole pas avec les températures islandaises… Nous sommes le 24 avril et c’est par – 3 degrés que nous mangeons avant d’aller faire notre test grandeur nature de nos duvets ce soir 😊

 

Jour 2 – Islande

De Reykjahlid à Husavik

7h – Réveil glacial, je bénis le chauffage qui tourne dans Sheeper depuis une pette heure. C’est ainsi que nous fonctionnerons pendant ces deux semaines, nous chauffons le van le soir avant de nous coucher, l’arrêtons pendant la nuit et je le remets en route une heure avant le lever pour être un peu au chaud quand nous sortons des duvets.

Aujourd’hui c’est découverte d’un des lieux les plus visités d’Islande, la région du Lac Mivatn. Ce grand lac se dresse là au cœur d’un paysage alternant végétation et rien… décor austère et marqué par l’activité volcanique qu’a connue cette région ; des pâturages laissent la place aux coulées de lave, des cratères petits, grands, au loin, ici ; de partout ! Et au centre, ce Lac considéré comme le lieu de rassemblement de canards le plus important en Europe.

 

 

Ce matin, nous avons choisi de jouer les « Haroun Tazieff » en montant en haut du Hverfell, un volcan vieux de 2 500 ans sur la rive du lac. « C’est ce volcan là-bas qu’on va escalader ?! » questionne Lily, notre grande marcheuse 😉 Lily n’a pas du tout envie d’escalader quoique ce soit ce matin ! « Non mais il est énorme ! Il va nous falloir une journée pour arriver en haut ! » Sortez les cordes !! Je sens qu’il va falloir qu’on la hisse jusqu’en haut. Il nous faudra environ 30 minutes de montée, certes un peu raide, pour atteindre son sommet et pas une journée comme pouvez le penser notre grande marcheuse. D’en haut, le spectacle est magique, on a une vue sur le lac et tout ce qui l’entoure qui nous laisse sans mot.

 

 

 

 

« Si l’Islande c’est une île maman, ça veut dire qu’il y aura la mer tout autour et on pourra se baigner alors ?!! » s’était exclamé Jonas en route pour le Danemark il y a quelques jours, mais ça c’était avant qu’il voie la neige en arrivant. Mais en Islande, même pas peur… Neige ou pas, on se baigne !! … Welcome les bains naturels 😊

Tout comme les volcans, les geysers, les phoques et les cascades ; les sources chaudes font parties intégrantes des us et coutumes en Islande alors autant être au plus près des coutumes locales 😉

Ces bains aménagés autour des sources chaudes à Reykjahlid sont inspirés du Blue Lagoon à côté de Reykjavik mais on dit qu’ils sont bien moins chers et fréquentés que ces derniers. « On va se baigner, on va se baigner !! » chantent les enfants dans le van sur le chemin. On dirait bien que notre grande marcheuse est plus motivée que ce matin !

Deuxième jour en Islande et première expérience dans des bains naturels… Quel plaisir de se plonger dans une eau turquoise à 38 degrés quand il ne fait pas moins de 4 degrés dehors ! Au loin, le soleil décline tout doucement, autour de nous une immensité, c’est carrément magique 😊

 

 

Jour 3 – Islande

De Reykjahlid à Husavik

Doux réveil ce matin au camping de Husavik. Nous sommes arrivés hier soir dans ce camping à la sortie de la ville. Camping mi-ouvert, mi-fermé, personne là pour nous accueillir mais nous avons eu la chance d’y découvrir une pièce commune ouverte et chauffée et des sanitaires.

Depuis notre arrivée en Islande, nous poursuivons notre route avec notre jolie rencontre « french family » du ferry pour le plus grand bonheur des enfants. Lily, Emma, Jonas et Ewan passent leur temps à jouer entre eux, ils sont tellement contents.

 

Quand on vient à Husavik, ce n’est pas pour y visiter son église ou en tout cas pas que ! Husavik est réputée pour son rôle de capitale de l’observation des baleines en Europe. J’ai lu qu’on n’y a jamais chassé le cétacé ici et on dit même qu’y voir un petit rorqual ou une baleine à bosse tient presque du non-évènement ! Et bien nous l’espérons ce matin en nous dirigeant vers le port, nous croisons les doigts. Le risque de ne rien apercevoir est minime (même si cela arrive) puisque de nombreuses personnes affirment sur les sites avoir vu des baleines et parfois même quelques dauphins.

Ici, trois ou quatre compagnies se partagent la baie, il n’y a donc que l’embarras du choix ; il est 9h et nous prenons la direction du port pour choisir notre embarcation. C’est auprès de North Sailing Husavik que nous décidons de tenter notre chance, les commentaires sont plutôt bons et l’accueil nous emballe. « Couvrez-vous très chaudement ! » ai-je lu également sur des forums. C’est des couches et des couches que nous enfilons ce matin avant de monter sur le bateau ; à bord des combinaisons sont également fournis et nous ne faisons pas la fine bouche, « si elles sont là, c’est pour une bonne raison » pensais-je. 😉

 

 

Il est 9h30, le bateau quitte le port pour deux heures en mer ; « tu crois qu’on va en voir maman des baleines » m’interroge Lily. La pression est grande… « Une baleine, non mais tu te rends compte, une baleine quoi !! Imagine si on pouvait voir une baleine !! »

Oui la pression est grande… Et en même temps, avec une taille pouvant dépasser 30 m et un poids de 150 tonnes, la baleine bleue est bien le plus gros animal de la planète alors la pression peut être effectivement grande ce matin 😊 On dit aussi que sa langue peut peser autant qu’un (petit) éléphant et qu’à la naissance, le bébé baleineau pèse pas moins de 3 tonnes et il grossit quotidiennement de 90 kg, rien que ça !

Le guide sur le bateau nous annonce qu’il arrive parfois qu’on ne puisse rien observer durant une sortie, oui cela arrive mais c’est rare. Je vois le regard des enfants espérant déjà d’en discerner une au loin. La grande baleine bleue est nettement plus rare et s’observe surtout en juin précise-t-il ; aujourd’hui si nous avons de la chance nous pourrons voir des baleines à bosses, peut-être des petits rorquals et même des dauphins qui sait ?!

Le bateau s’engage dans la baie, il n’y a presque plus un bruit, tout le monde est aux aguets et… la magie opère…

 

 

 

 

« Non mais tu te rends compte papa, on a vu une baleine à bosse ! Elle était là à côté de nous ! Elle sortait et replongeait et elle ressortait ! Non mais tu as vu comme elle était immense ! » Lily et Jonas n’en peuvent plus, ils sont sur un petit nuage.

Il est 12h quand nous rentrons au port, des étoiles plein les yeux et des images que nous ne sommes pas prêts d’oublier.

La visite au musée de la Baleine sur le port mérite également le détour, on pourrait penser « c’est bon nous en avons vu en vrai alors quel intérêt d’aller voir des squelettes ou des photos ? » Et bien détrompez-vous ! Ce musée permet d’en apprendre encore bien plus sur les baleines mais aussi sur les orques et les dauphins. Il convient de savoir que, malheureusement, la chasse à la baleine a repris en Islande depuis 2003, une salle dans le musée y est consacrée, d’autres interpellent le visiteur sur les menaces pesant sur les écosystèmes marins (déchets, rejets pétroliers, pollution sonore, pêche…), des vidéos sous-marines présentent cette merveilleuse vie sous l’eau, notre coup de cœur avec Lily et Jonas, c’est celle-ci d’un baleineau avec sa maman…

 

 

Voilà, vous l’aurez compris, quand nous fermons nos duvets ce soir, c’est avec un délicieux sourire sur les lèvres et des émotions plein la tête. Il est l’heure de se reposer maintenant. « Good night ! Enjoy your dream 😊 »

 

Baleines et compagnies ?

North Sailing Husavik :  https://www.northsailing.is/

240 euros l’excursion pour 4 personnes (90 € par adultes et 30€ par enfant)

Laquelle choisir ? C’est la question que l’on se pose tous je pense. Comme je le disais plus haut plusieurs compagnies organisent des excursions sur d’anciens bateaux de pêche aménagés ou en bateaux rapides. Nous avons choisi North Sailing avec laquelle nous avons été vraiment satisfait, bon accueil, un bon guide à bord avec des explications intéressantes et ludiques tout au long de la traversée alors pour nous ce sera North Sailing.

 

Jour 3 – Islande

De Husavik à Budardalur

« C’est quoi maman le programme de la journée ?! », ça c’est Jonas 😉 Et si nous allions voir des phoques aujourd’hui Jonas ?!… Jonas me regarde, Lily tente de deviner une blague… Non je ne plaisante pas, l’autre beauté cachée du nord c’est la péninsule de Vastnes.

On dit que faire le tour de la péninsule occupe quelques heures et nous comprenons tout de suite pourquoi. C’est d’une telle beauté ici que nous pourrions même y rester plusieurs jours !

 

 

Le ‘Routard’ conseille un premier arrêt à Hvitserkur, ici serait concentrée la plus grosse colonie de phoques en contrebas de l’auberge de jeunesse Osar. Nous descendons par un sentier, pas de phoques à l’horizon… Une grande lagune au loin avec des rochers qui ont une forme un peu bizarre… « Non mais regarde ! » me dit Céline « Ce ne sont pas des rochers, ce sont des phoques couchés sur le sable !! » Nous n’en croyons pas nos yeux. La lagune est plutôt éloignée et nous ne les discernons pas aussi bien que nous aimerions.

 

 

Nous poursuivons le long de la lagune jusqu’à un gros rocher volcanique, une arche qui semble émergée des flots. Le paysage est époustouflant. Au large, nous distinguons encore quelques phoques en mode pêche mais toujours au loin.

 

 

Un autre spot est répertorié sur le ‘Routard’ de l’autre côté de la péninsule au nord d’Hvammstangi ; nous tentons donc notre chance à llugastadir. Comme avec le premier, nous accédons au site par un sentier balisé. En chemin… « Tu savais Lily qu’on a plus de chance d’apercevoir des phoques quand il fait soleil ?! » … Lily me regarde et je vois dans son regard qu’elle se demande encore si je lui fais une blague… « Ou bien sûr maman, les phoques sortent de l’eau quand il fait soleil pour se bronzer peut-être ! » me répond-elle en souriant. Lily ne me croit pas et pourtant c’est la vérité ; les phoques adorent se dorer la pilule au soleil et cela Lily va vite le découvrir 😊

 

 

 

 

 

Ce soir quand nous quittons la péninsule de Vatnsnes, Lily et Jonas sont dans un état d’excitation sans commune mesure. Hier des baleines, aujourd’hui des phoques et « demain maman, on va voir quoi demain ?!! » questionnent-ils en chœur. « Des chevaux islandais ! » tente Lily, jolie tentative Lily mais non les chevaux ce n’est pas pour tout de suite. Depuis notre arrivée, nous les découvrons dans les champs autour de nous et je comprends mieux Lily quand elle avait tout de suite choisi l’Islande pendant la préparation de notre aventure il y a un an. « C’est en Islande que je voudrai aller maman, je veux aller voir les chevaux islandais » nous avait-elle confié. Ces chevaux semblent si affectueux, elle avait raison ; mais la balade à cheval ce n’est pas pour tout de suite…

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Demain direction la péninsule de … « Snaefellsnes », je n’arrive même pas à prononcer son nom 😊 😊 Bref, demain nous allons découvrir la péninsule d’à côté 😉

 

Où dormir ?

Dalakot Guesthouse à Budardalur ; www.dalakot.is

10 000 Kr la nuit, environ 80 €, la maison pour 6 personnes.

Après plusieurs tentatives sans suite auprès de camping fermés, trop ventés, pas très engageants, nous arrivons à Budardalur sur la côte ouest au nord de la péninsule de Snaeffellsnes. C’est sur booking que nous finissons par envisager une solution auquelle nous n’avions pas pensé, une maisonnette pour la nuit. Nous sommes toujours avec notre « french family » et cette maisonnette nous tend les bras 😊 Une douche chaud, une nuit sur un lit tout confort et un magnifique coucher de soleil en prime, quel bonheur !

 

3 747 kms, quelques ferries, 3 jours en Mer du Nord ; de Belfast à Seydisfjordur, l’Islande se mérite !

Lundi 17 avril

7h – « Oh non maman, on est bien chez Jack, on est vraiment obligé de partir ? Pourquoi on ne reste pas plus longtemps ?! » ; vous vous souvenez peut-être de ces quelques paroles bredouillées par Lily et Jonas au réveil ce lundi d’avril… Encore un de ces départs « à reculons » pour eux mais un départ qu’on ne peut reporter. D’abord, parce qu’un ferry nous attend ce matin sur le port de Larne, ensuite parce qu’un autre ferry nous attend demain de l’autre côté de la côte anglaise, et samedi c’est un autre rendez-vous, et celui-ci immanquable, tout là-haut au Danemark à Hirstall 😊

Trajet Belfast_Danemark

« Hirstall, Hirstall ?? Ce n’est pourtant pas vraiment connu… Que se passe-t-il à Hirstall, qu’y a-t-il à voir, à faire de si important ?! »

Autant être tout de suite honnête avec vous, jusqu’à Février dernier, je n’avais moi-même pas connaissance de cette ville aux confins du Danemark. Février, date à laquelle nous avons commencé avec Ludo à se dire qu’il serait peut-être judicieux de réserver nos ferries pour notre road trip nord européen. Et puis, comment vous dire que nous avons eu comme un doute sur la faisabilité de notre aventure jusqu’au « presque » cercle polaire…

Lors de notre première ébauche de route, nous avions déjà remarqué qu’une seule compagnie maritime proposait la traversée jusqu’en Islande, Smyril Line ; nous avions aussi découvert que la liaison Ecosse-Islande ne fonctionnait plus depuis quelques années, ce qui ne nous arrangeait pas vraiment  – pas assez rentable disent certains – nous avions alors pris en considération le temps et les kilomètres nécessaires pour relier Belfast à Hirstall, seul port de départ de Smyril Line pour notre aventure islandaise. Mais… – oui parce qu’il y a un MAIS –  nous avions omis de regarder UN détail, plutôt LE détail devrais-je dire… le prix de la traversée !!

Et là, je vous propose un petit saut en arrière dans le temps…

Vendredi 16 février, il est 22h.

« Ça va chérie ? Tu ne dis plus rien… Chérie ?! » Je suis connectée sur le site de Smyril Line et je crois que je vais m’étouffer… « 2 800€ la traversée ! Le ferry pour aller en Islande le 6 juin nous coûte 2 800€ ! »

Ludo me regarde, sourit « Non mais tu as choisi une cabine deluxe à ce prix-là » me répond il en riant. J’aurai aimé mais ce n’est pas le cas, ce prix comprend la traversée aller-retour pour nous 4 avec le van en simple couchette, le plus basic de l’offre que nous puissions choisir.

Silence dans la chambre ; puis, Lily qui a tout de suite compris l’enjeu nous demande « Ca veut dire qu’on ne peut pas aller vor les chevaux islandais, nous n’allons pas y aller ? » C’est difficile. Depuis notre départ en septembre nous faisons au mieux pour respecter notre budget fixé à 100€ par jour tout compris et là pour le coup ; ce serait une véritable explosion. Nous réfléchissons et envisageons alors de modifier notre route en avançant notre départ islandais à avril vue l’économie non négligeable des billets du ferry, 1750€ pour un départ le 21 avril. Avant que je valide la réservation, un bref coup d’œil sur le site météo pour les températures à cette période en Islande tout de même…  « Ah quand même… Entre 3 et 8 degrés température maximum… ce n’est effectivement pas l’Asie !! » Nous échangeons un bref regard avec Ludo, c’est décidé, nous réservons. Lily sourit, Jonas aussi 😊

 

Trajet aller-retour (départ le 21 avril – retour le 9 mai) en couchettes pour 4 personnes avec un véhicule catégorie A : 1 750€ les 3 nuits en mer avec une halte de quelques heures aux iles Feroé.

http://www.smyrilline.fr/norrona-1

 

Mais revenons maintenant à cette douce journée du 17 Avril…

« Pourquoi il y a la police qui regarde sous le camion de devant papa ? » … « C’est la douane Jonas, ils contrôlent que tout va bien et que le camion ne transporte rien de dangereux sur le bateau » …  Mais alors, nous changeons de pays maman ? On quitte l’Irlande du Nord mais on va où maintenant ? » Les prochains jours pour Jonas risquent d’être « sportif », lui qui a besoin de connaître chaque jour le programme et notre position GPS dans le monde… Je suis limite à fixer la carte d’Europe au plafond de Sheeper 😊 😊

Il est 10h, nous sommes le lundi 17 avril et nous entamons notre long chemin jusqu’au Danemark. Au programme aujourd’hui, traversée jusqu’à Cairnyran en Ecosse et découvertes « routières » jusqu’aux environs de Manchester en Angleterre. Grâce à l’application park4night, nous avons une petite idée où dormir ce soir : un parc national, c’est plutôt sympa 😉

 

Ferry aller simple Larne (Irlande du Nord) – Cairnryan (Ecosse) : 182€ pour 4 personnes avec un véhicule. Temps de trajet 2h.

https://www.directferries.fr/ferries_de_irlande_du_nord_a_ecosse.htm

 

C’est sous un beau ciel ensoleillé que nous quittons l’Irlande du Nord, un soleil avec lequel nous avons beaucoup joué ces deux dernières semaines… La chaleur nous manque.

12h30 – Nous débarquons en Ecosse ! Les paysages ne sont pas si différents qu’en Irlande au premier abord, si peut être plus verts quand même. Pause repas et nous reprenons la route, ce n’est que vers 18h que nous arrivons au Peak District, le premier parc national crée en Grande-Bretagne dit-on, lieu d’inspiration pour la romancière Jane Austen j’ai lu également. Je n’en suis pas étonnée ; autour de nous, une lande parsemée de bruyères, au loin quelques collines et cette douceur qui émane de ce paysage. C’est ici que nous dormirons ce soir 😉

 

 

Mardi 17 avril

Notre ferry pour Zeebruges n’est qu’à 18h30 ce soir, nous avons fait le plus gros de la route la veille alors ce matin, c’est un réveil tout en douceur. Lily et Jonas ont repéré un coin pour escalader et jouer « Papa tu viens avec nous ?! Ca a l’air trop génial ! », pendant ce temps maman fait le tri dans les photos. Séance grimpettes sous quelques gouttes – la pluie irlandaise nous rattrape 😉 – séance bataille navale avec papa, séance « je profite de la douceur des lieux » ; une pause agréable, sûrement trop rapide dans ce paysage qui a beaucoup à offrir. « Nous reviendrons ! » se dit-on en partant cette après-midi.

 

 

Quelques centaines de kilomètres plus loin et nous voilà au port de Hull. « Ah oui, c’est bon j’ai compris maman, laisse-moi te le dire, on passe la douane c’est ça 😉 ! Et là on quitte le pays des anglais pour aller au pays de Zoé et d’Emma ! »

« Oui Jonas, ce soir nous traversons la Manche pour rejoindre la Belgique. » L’impatience se fait déjà sentir ; demain soir c’est à Bruxelles que nous retrouvons cette adorable famille belge rencontrée au Laos ; comme nous, ils partageaient une aventure à 4 pendant quelques mois en Asie, quelle joie alors cela avait été pour Lily et Jonas de rencontrer et de passer du temps avec des enfants qui « parlaient la même langue qu’eux ! » m’avait tout de suite répondu Jonas ; quelle joie pour nous aussi de partager avec Sabine et Paul pendant ces quelques jours.

Une délicieuse rencontre à des milliers de kilomètres. « Demain on va retrouver nos amis chez eux en Belgique ! » s’exclament Lily et Jonas en chœur. Tout le monde a déjà hâte.

 

 

Ferry aller simple Hull (Angleterre) – Zeebruges (Belgique) : 469€ pour 4 personnes en cabine intérieure avec un véhicule. Temps de trajet 13h.

https://fr.directferries.be/zeebruges_hull_ferry.htm

 

Mercredi 18 avril

« Non mais regarde comme il fait chaud ici !! On va même pouvoir enlever les pulls !! » C’est la fête ce matin dans Sheeper ; enfin,  pas complètement quand même 😉 Notre frigo nous a lâché depuis hier, Ludo a bien tenté de le faire repartir mais rien n’y fait. Alors avant que Jonas nous pose sa question matinale « c’est quoi le programme de la journée ? » ; aussitôt débarqué, nous annonçons aux enfants que nous devons trouver un concessionnaire. Poursuivre sans frigo, ce n’est pas catastrophique mais nous avions dans l’idée de faire le plein de courses pour l’Islande avant notre départ de samedi, et sans frigo c’est plus délicat.

Welcome Volkswagen Zeebruges ! Dans le garage, papa tente de trouver une solution avec le technicien ; dehors, c’est plus « fun », avec les enfants nous profitons des joies du printemps et du soleil. Ludo revient avec une solution « alternative » ; « il est trop fort papa ! Avant on avait un frigo, maintenant on en a deux ! » … Bon ok, l’ancien ne fonctionne toujours pas mais nous avons un frigo d’appoint 😉 Nous aurions eu besoin de trois jours sur place, le temps que la pièce arrive mais notre temps est compté et le ferry de samedi ne nous attendra pas.

 

 

« Arrêtez vous à Bruges s’était empressée de nous conseiller Sabine quelques jours auparavant. Une petite envie de chocolat ? Ou le seul plaisir de flâner dans les ruelles du centre historique ; Bruges est une nouvelle invitation à la douceur de vivre. Le soleil ajoute un air de fête à cette journée.

 

 

« C’est à quelle heure qu’on part chez Emma et Zoé papa ? Il nous reste combien de temps avant de partir chez Emma maman ? Et on est loin de chez Zoé ? … Impatience quand tu nous tiens 😉

Comment vous expliquer la joie de ces retrouvailles… Les enfants se sautent au coup, nous sommes tout aussi heureux qu’eux de retrouver Sabine et Paul. C’est dans une ambiance festive – mais ça depuis le matin nous nous en doutions 😉 – que la journée se termine.

 

 

Jeudi 19 avril

Un réveil difficile ce matin – coucher tard, séparation et émotions à venir – le petit déjeuner est moins léger que le repas de la veille…  Un « Nous nous retrouverons ! » tentais-je auprès de Lily qui ne fait pas l’effet escompté… Lily a les larmes aux yeux. Un dernier câlin, il est l’heure de partir.

Nous avons prévu de monter jusqu’en Allemagne aujourd’hui, les musiciens de Brême nous attendent ce soir 😉 La chaleur est toujours au rendez-vous, un peu de douceur fait du bien. Les kilomètres s’enchainent…

Il est l’heure du goûter quand nous poussons les portes du camping de la Hanse à Brême, l’idée était de ne pas trop s’éloigner du centre de Brême pour nous permettre d’aller s’y promener ce soir mais c’était sans compter le besoin de tous de profiter des lieux et de la douce chaleur qui ne nous quitte plus depuis notre arrivée hier en Belgique. Avis unanime, nous resterons ici ce soir. Le camping est vide, près de nous un lac très charmant et suffisamment de place pour faire voler les cerfs-volants des enfants ! Fin de journée parfaite 😊 Les sourires ont repris place sur les jolies frimousses de nos « voyageurs en herbe », l’aventure continue… Mais ce soir, c’est ambiance camping ! Papa sort la table, les chaises, on tire l’auvent, même pas besoin d’un feu de tourbe pour nous réchauffer. Voilà un doux moment, une douce liberté…

 

 

Camping « la Hanse » à Bremen – 36€ la nuit pour 2 adultes avec un van, gratuit pour les enfants 

http://www.hansecamping.de/home-en-us/

 

Samedi 21 avril

14h – Nous arrivons au port d’Hirstall, ENFIN !! Notre journée sur les routes danoises a été vraiment longue hier.

« Norrona Smyril Line » Au loin notre ferry est déjà là, nous sommes émus, excités et impatients de cette nouvelle aventure ! L’Islande…

« Ce n’est tout de même pas tous les jours qu’on va à côté du cercle polaire » nous a écrit hier une amie sur son message pour nous souhaiter un bon voyage. Et comme elle a raison… Devant nous, la Mer de Norvège, plus loin celle du Groënland et pour nous trois jours en mer pour arriver à notre destination.

Trajet Ferry Norrona Danemark - Islande_

Cela fait déjà quatre jours que nous roulons et naviguons alors j’ai envie de dire « nous ne sommes pas à trois jours en mer près ! » D’après ce que j’ai lu sur quelques blogs la traversée n’est pas toujours aussi plaisante qu’on le pense… Mer agitée, trop agitée préfèrent dire certains, temps très long à bord avec des enfants sont les commentaires qu’on peut lire en retour. Sheeper ne s’est pas transformé en voiture amphibie depuis notre départ donc  » Welcome aboard ! »

 

 

Nous ne sommes à bord que depuis quelques minutes que déjà nous « déchantons » … « Es-tu certain du numéro de la cabine ??! » … « Oui, regarde 2001- 2002- 2003- 2004 ! » … Lily lève les yeux vers les panneaux, je fais comme elle, Ludo tourne et retourne les cartes d’embarquement, Jonas patiente puis « Mais on dort en dessous de Sheeper maman ?!! » … « Oui Jonas, en dessous, dans les cales du bateau, comme les pauvres !! » lui répond Lily. « Tu te souviens du Titanic à Belfast et bien voilà les pauvres c’est nous ! » … Jonas me regarde inquiet « Papa, il y a des icebergs dans la Mer de Norvège ?! » … La tension monte, nous préférons descendre et aller voir par nous même à quoi ressemblent ces couchettes. Et là… C’est la « douche froide » ! Nous arrivons dans des dortoirs collectifs, effectivement dans les cales du bateau, nous regardons autour de nous puis trouvons nos couchettes. Une porte battante, derrière 6 lits. « Mais il y a six lits ! Avec qui on va dormir ? Et la porte ; elle ferme même pas, tout le monde peut rentrer !! Et à côté de qui je dors moi ?! » Lily s’affole.

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Ludo préfère monter à l’accueil pour avoir plus d’explications ; pendant ce temps, « Maman, tu es sûre qu’il n’y a pas d’iceberg dans le Mer de Norvège hein ?!! » Je rassure Jonas comme je peux mais je commence moi-même à déchanter… Quelques minutes passent… « Bon écoutez les enfants, ces huit derniers moi, nous avons dormi dans pleins d’endroits difficiles non… ?? Sur des banquettes, dans des aéroports, dans des bus qui bougeaient parfois beaucoup, dans un train avec une souris, sans oublier celui avec les cafards, dans une chambre en Indonésie qui était plus que douteuse, parfois parterre sur une natte alors maintenant réfléchissons… La cabine est propre et nous avons des toilettes pas loin, c’est quand même mieux qu’à d’autres moments quand même ! « Positive attitude 😉 ! » Je joue mes dernières cartes tout en tentant de me rassurer moi-même pour être tout à fait honnête. Ludo revient et nous explique que notre réservation est bien la bonne. A demi-rassuré pour ces trois jours à venir, nous quittons les cales, « le coin des pauvres » comme le nommera Lily pendant la traversée pour rejoindre notre « QG » des prochains jours !

Parce que oui, trois jours sur un bateau, ce sont vite des habitudes qui se mettent en place :  5ème étage, notre QG, salle de jeux et cafétéria, 6ème étage le petit déjeuner, petite balade sur le pont au 8ème pour prendre l’air et dodo dans les cales 😊 Une traversée pareille peut vite sembler longue et éprouvante avec deux enfants mais c’est sans compter cette merveilleuse rencontre que nous ferons à ce 5ème étage ! Là, assis à quelques tables de nous, un papa et une maman, à côté dans les jeux, deux enfants mais pas n’importe lesquels ! « Des enfants qui parlent notre langue !! » comme aime le dire Jonas.

16h – « Norrona SmyriLine quitte le port avec à son bord deux familles françaises et leurs quatre enfants prêts à vivre une aventure qu’ils ne sont pas prêts d’oublier… Welcome Island !

 

 

On dit souvent que l’Islande c’est un fabuleux résumé de l’histoire de la formation de la planète. « Explorer une terre magique, une terre foulée par les viking » voilà ce que nous espérons pour Lily et Jonas, nous aimons les imaginer aussi émerveillés que nous pensons l’être…

Entre glace et feu, nous voilà partis pour une tout autre aventure : volcans, geyser, sources chaudes, glaciers, failles… L’Islande offre une panoplie complète d’une leçon de sciences grandeur nature  😉

L’Islande, c’est aussi la terre des aventures maritimes : expédition en bateau pour observer baleines, rorquals, phoques et dauphins mais aussi les falaises avec les « puffins » plus communément appelés les macareux. « Tu crois qu’on verra une baleine maman ?!! J’aimerai trop en voir une !! » nous dit Jonas sur ce long chemin jusqu’à la Terre Promise de Lily. Parce que Lily aussi elle aimerait bien en voir des baleines mais c’est surtout les chevaux islandais qu’elle veut découvrir ; ce petit cheval si doux et si joli !

Mais l’Islande c’est aussi très loin là-haut ai-je pensé tout de suite quand nous avons émis l’idée d’y poursuivre notre road trip. « Non mais regarde, on est à côté du cercle polaire arctique quand même !! » Oui je suis frileuse mais là c’est opération doudoune, duvet, polaire, chaussette que dis-je SURchaussette en laine ! et… « Tu es certain qu’il y a le chauffage dans le van ?!! » avais-je demandé à plusieurs reprises à Ludo, « tu en es bien certain ?!! »

Et puis, en préparant ce voyage j’ai repensé aux baignades en Islande… mais sans la plage ! Et oui, en Islande on se baigne, on plonge dans des piscines naturelles, des piscines d’eau bien chaude sortie directement de la terre ou bien chauffée par cette dernière. Alors dans les sacs, j’ai décidé de garder une petite place pour les maillots entre mes 15 sous pulls et ma doudoune 😊

Island, let’s go ! Mais on va où au fait ? On part dans quel sens ?!!

En Islande, c’est simple, tu n’as qu’une route principale et pour la suivre encore plus simple c’est la Route 1, elle fait tout le tour de l’île, reste à savoir dans quel sens tu l’as prend 😉 « On commence d’abord par le Nord ou le Sud ? » s’est-on interrogé sur le bateau avec Ludo, « le Nord ! » Pourquoi …? Ben juste comme ça !

Après, il y en a bien quelques autres routes par ci par là mais attention… Bien repérer les routes « je peux passer avec Sheeper », des routes « je vais tenter on verra bien », des routes « même pas en rêve tu essaies !! » Plus clairement, pour les routes de l’intérieure de l’île, il faut un 4×4, obligé ; pour les autres il faut d’abord regarder l’état des routes : ouvertes ou pas ? Et pour cela, on se connecte sur un site qui transmet en temps réel l’état des routes sur l’île, le voici : http://www.road.is

Parce que oui quand même que vous sachiez, frileuse ou pas, venir en Islande au mois d’Avril et bien c’est encore un peu la fin de l’hiver ici… Winter Saison !! « Alors Sheeper, tu as prévu quoi toi pour tenir le choc ?!! »  Aventure à suivre… 😉

 

 

Pulls en vue !!! … Par Lily.

Mardi 10 Avril

Nous sommes au Connemara en Irlande et ici, il y a des montons de partout ! Aujourd’hui nous allons visiter le Sheep and Wool Centre à Leenane, c’est un centre qui va nous apprendre à préparer la laine avant de la tisser, puis nous irons voir une ferme qui se surnomme Killary Sheep Farm un peu plus loin. Là-bas nous apprendrons le métier d’éleveur. Nous sommes trop impatients avec Jonas, ça nous changera de la marche !

1ère étape : la tonte.

La tonte a lieu une fois par an en été, comme ça il ne fait pas froid pour les montons. Pour tondre les montons les éleveurs utilise des tondeuses spéciales mais avant ils lavent les montons dans la rivière.

 

 

2ème étape : le démêlage de la laine.

Les éleveurs prennent un léger bout de laine de la tonte et tire la laine avec une grosse brosse qui s’appelle une étrille. Ils continuent comme ça pendant un petit moment avant de changer de sens et de re démêler la laine en tirant de chaque côté. Ils changent trois fois de sens pour que la laine soit bien démêlée. Avant on nous explique que c’était le travail des enfants.

 

 

3ème étape : le filage.

Il y a trois façons de filer.

Au tout début, ils utilisaient le fuseau mais comme ce n’était pas pratique, ils ont inventé une grosse roue. Mais une grosse roue c’était difficile à transporter, alors ils ont inventé une plus petite roue qui filait et faisait une bobine en même temps.

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4ème étape : tissage ou tricot.

Avec cette laine filée et ces bobines prêtes, les Irlandais tissent pour faire des tapis ou des couvertures ou tricotent la laine pour faire des bonnets, des écharpes, des chaussettes …

 

 

Maintenant que nous avons appris beaucoup de choses sur la laine de mouton, nous partons les voir pour de vrai à Killary Sheep Farm, c’est une ferme d’élevage dans le Connemara.

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L’élément essentiel pour un élevage de moutons après le berger et les moutons, c’est un chien de berger. Grâce à lui les bergers peuvent regrouper et mettre les moutons dans les enclos.

Quand nous sommes arrivés à la ferme, il y avait pleins de chiens de berger ; le berger en a pris un avec lui et nous l’avons suivi jusque dans un champ. Là, il nous a expliqué qu’il allait nous montrer comment il regroupait ses moutons avec Salli, son chien de berger, grâce à quelques ordres simples. Le berger parle à Salli en langue gaëlique, une ancienne langue de ce coin de l’Irlande. Par exemple, il lui donne des ordres comme à gauche, à droite, tout droit, vas-y, stop. Puis, le fermier a lâché Salli à l’entrée du champ. Salli est trop forte ! Elle a fait faire un tour du champ aux moutons puis elle les a ramenés dans leur enclos. Ici en Irlande, le berger nous a expliqué qu’ils entraînaient leur chien dès l’âge d’un an. Salli a trois ans, cela fait deux ans qu’elle apprend son métier de chien de berger. Je l’ai trouvé très gentille et super rapide 😊

 

 

 

 

Quand Salli a eut fini de ramener les moutons, nous sommes allés dans l’étable. A l’intérieur, il y avait deux enclos, un pour les agneaux et pour les adultes. Le berger nous a autorisé d’entrer avec les agneaux puis de les prendre sur nos genoux.

 

 

 

J’en ai choisi un et je me suis assise sur le banc. Il gigotait dans tous les sens. Le berger a amené une caisse, dedans il y avait pleins de petits biberons. J’en ai pris un, je l’ai mis dans la bouche de l’agneau puis tout à coup il a penché la tête et il a attrapé la sucette du biberon avant que j’ai eu le temps de dire « ouf » ! Dès qu’il a eu la sucette dans la bouche il s’est arrêté de gigoter, l remuait la queue et pendant qu’il suçait le biberon, il tirait fort en avant, en arrière, en avant… Avec maman et Jonas, nous en avons nourri plusieurs comme ça. C’était très chouette et très mignon !

 

 

Pendant tout le temps que nous avons passé au Connemara, j’ai trouvé cela trop drôle de voir des moutons de partout 😊 Comme ils étaient en liberté, les bergers peignaient des ronds de couleur sur leur laine, des tâches rose, vertes, bleues, violettes… pour les reconnaître ; on aurait dit des moutons arc-en-ciel !

 

Lily.

Quelques informations utiles de maman 😊

Sheep and Wool Centre – environ 5€ par adulte, gratuit pour les enfants. 

Découvrir les moutons et la laine, c’est inévitable dans le Connemara ! Ce centre est très bien situé au bord du fjord de Killary ; certes le musée est petit mais la visite que propose le fileur (attention la visite guidée n’y est pas tous les jours ! Il faut se renseigner avant) est très agréable. Seamus – le fileur – partage avec plaisir sa passion, il prend sont temps de nous faire découvrir son métier et le patrimoine de sa région. Un moment très intéressant et ludique pour tous 😉

http://www.sheepandwoolcentre.com/index.html

 

Killary Sheep Farm – 25€ pour l’offre famille 2 adultes 2 enfants

Un lieu magique, hors du temps !! Tom nous accueille avec une gentillesse extraordinaire. Il est seul à s’occuper de sa ferme et le fait avec passion. La démonstration de son chien de berger est tout aussi impressionnante que donner le biberon aux petits agneaux. Nous y avons tous passés un merveilleux moments. Un rendez-vous inévitable dans le coin !

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